AccueilArticlesUSA : le malaise de la voiture électrique

USA : le malaise de la voiture électrique

La suite de votre contenu après cette annonce

Chevrolet Volt
Chevrolet Volt

C’est à n’y rien comprendre : le prix de l’essence bat des records aux USA, mais les ventes de voitures électriques baissent. GM vient de suspendre la production de la Volt pour 5 semaines, en raison du sur-stockage. Et ce n’est guère mieux pour la Leaf, qui ne s’est vendue qu’à 478 exemplaires en février.

Les chiffres de vente pour février confirment par contre le succès croissant des petites voitures (Ford Focus +115%, Honda Civic +36%,…) et des voitures hybrides (36 222 véhicules, +66%, les Prius représentant 20 589 du total). Hélas, les voitures électriques marquent le pas : alors que 1529 Volts avaient trouvé preneur en décembre 2011, les ventes n’ont été que de 603 en janvier et de 1023 en février de cette année.

GM a déjà annoncé que l’objectif de 45 000 ventes aux USA et de 20 000 ventes en Europe en 2012 ne sera pas atteint. Ce n’est guère mieux pour la Leaf : 954 ventes en décembre, 676 en janvier, et 478 en février, alors que Nissan prévoyait d’en vendre 20 000 en 2012.

Les autres constructeurs connaissent des ventes encore plus discrètes : Mitsubishi a vendu 36 « i » en janvier, et 44 en février. On ne connait pas les chiffres de vente de la Focus électrique qui doivent être encore plus minuscules, ni celles de Fisker qui avoue n’avoir reçu que « quelques centaines » de Karma de l’usine finlandaise. Tesla ne produit pas de voitures pour l’instant, et Coda qui avait promis, juré de commencer les premières livraisons en février n’en a immatriculé aucune.

Coda
La Coda électrique, dont l'avenir semble assez incertain.

Et les mauvaises nouvelles s’accumulent. En cette période électorale, les critiques des républicains sont devenues de plus en plus dures pour les prêts consentis par le Ministère de l’Energie pour favoriser le développement des énergies renouvelables et de la voiture verte. Des faillites retentissantes de start-ups qui avaient bénéficié de ces prêts ont donné des munitions aux républicains. Plus d’un milliard et demi de dollars ont ainsi été perdu suite aux faillites de Evergreen et Solyndra (deux fabricants de panneaux solaires), de Think (voiture électrique) et d’Ener1 (batterie lithium).

Devant les critiques des républicains, le gouvernement a rendu l’obtention de ces prêts beaucoup plus difficile, et le résultat ne s’est pas fait attendre. Il y a a quelques semaines, Aptera (constructeur d’un véhicule électrique assez original) jetait l’éponge, lassé d’attendre l’aide du gouvernement. Il y a quelques jours, Bright (qui voulait fabriquer une camionnette électrique et qui avait reçu un investissement de $8 millions de GM) faisait de même. Et c’est pareil pour les grands constructeurs : récemment Chrysler a annoncé qu’il renonçait à essayer d’obtenir un prêt de 3,5 milliards du gouvernement pour le développement de voitures vertes à cause des conditions de plus en plus draconiennes imposées par le gouvernement.

Fisker Karma
Fisker Karma

Mais c’est Fisker qui souffre le plus de ces remous politiques. La firme a déjà obtenu plus de $169 millions du gouvernement pour le développement de la Karma. Les républicains font remarquer que l’argent du contribuable sert à fabriquer une voiture en Finlande. Pour la Nina, qui devrait être fabriqué au Delaware, le gouvernement avait promis une aide de $359 millions. Mais cette aide était liée à un niveau de réussite de la Karma. Or cette dernière connait beaucoup de problèmes et a pris beaucoup de retard, et les conditions du nouveau prêt ne sont pas réalisées.

Panique chez Fisker, qui il y a quelques semaines a arrêté le développement de la Nina et licencié une trentaine de personnes. Fisker dit discuter avec le gouvernement pour trouver un moyen de renégocier le prêt. Mais dans l’ambiance politique actuelle, Fisker a peu de chances de recevoir ce prêt. La firme devra donc trouver de nouveaux investisseurs pour développer la Nina. D’ailleurs Fisker vient d’embaucher un nouveau PDG, Tommy Lasorda, un ancien de chez Chrysler, qui parle déjà d’alliance avec un grand constructeur. Affaire à suivre, donc.

Bref, la voiture électrique bat de l’aile aux USA, et les communiqués de presse ultra optimiste de Tesla ne suffisent pas à rassurer les spécialistes. Il sera très intéressant de guetter les prochains chiffres de vente mensuels, et espérons qu’ils montreront que tout cela n’était qu’une petite crise temporaire.

La suite de votre contenu après cette annonce

La suite de votre contenu après cette annonce



Nos guides