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L’Agence américaine de l’environnement estime que près de 550 000 pick-up diesel ne seraient pas conformes aux normes environnementales. En cause : les modifications apportées par les propriétaires eux-mêmes.
Est-on à l’aube d’un nouveau Dieselgate ? Une nouvelle affaire vient de naître de l’autre côté de l’Atlantique via l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine. Remarqué par le New York Times, le rapport de 23 pages sur les « Pick-up diesel modifiés » est d’une ampleur immense.
Contrairement au Dieselgate de Volkswagen (s’étendant à d’autres constructeurs type FCA), l’affaire ne touche pas les fabricants automobiles, mais ceux modifiant les véhicules après vente. Il s’agit donc de particuliers, petites entreprises ou garages, venant appliquer des boîtiers et logiciels. Ceux-ci ont pour but d’améliorer les performances, et parfois de passer outre les contrôles antipollution. Ces systèmes sont bien sûr illégaux.
L’EPA rappelle que les pick-up diesel émettent aujourd’hui 500 mg/mile de NOx (ou 310 mg/km), « environ 50 fois moins que les niveaux des années 1980 » tandis que « les constructeurs ont doublé la puissance et le couple ». Néanmoins, ces systèmes frauduleux viendraient annuler ces efforts, voire les empirer. L’agence précise aussi s’être concentrée uniquement sur les pick-up Classe 2 b et 3 (poids de 3 855 à 6 350 kg) pendant son enquête de 5 ans. Ici, on parle donc de gros utilitaires, appelés « trucks » donc littéralement des camions. En termes de modèles, on peut évoquer les Ford F-250 (photo), RAM 3500 ou Chevrolet Silverado 3500.
Enfin, l’EPA ajoute que ces systèmes touchent toutes les catégories de véhicules, toutefois dans une moindre mesure.
Selon l’EPA, ce sont environ 557 500 pick-up diesel qui auraient été modifiés dans le pays ces 10 dernières années. Cette estimation inclut 352 109 véhicules confirmés via les données recueillies, plus 205 369 estimés non détectés. Cela représenterait « approximativement 15 % du volume national ».
Tous les États ne sont pas logés à la même enseigne. La Californie et ses normes exigeantes limiteraient la fraude à 2,7 % du marché, contre 26 % dans le Dakota du Nord. En volume, c’est le Texas qui pèse le plus avec environ 65 000 véhicules, suivi de la Floride (24 600) et de l’État de Washington (23 650).
Selon les calculs réalisés par l’EPA, les conséquences pour l’environnement seraient énormes. Ces véhicules modifiés entraîneraient le rejet de 570 000 tonnes de NOx et 5 000 tonnes de particules fines supplémentaires sur l’ensemble de leur durée de vie. Concrètement, cela reviendrait à ajouter 9 millions de pick-up diesel sur la route, soit l’équivalent de 2 ans et demi de ventes sur le marché américain.
Les NOx sont des gaz très nocifs pour la santé. Le monoxyde d’azote (NO) est instable mais forme de l’ozone (O3), pouvant être inhalé directement comme le dioxyde d’azote (NO2). Ces polluants augmentent le risque de problèmes respiratoires, notamment chez les personnes fragiles, et causent des morts prématurées. Des pluies acides peuvent aussi en résulter, touchant aussi la nature.
Également mentionnées dans ce rapport, les particules fines (exemple : PM2.5) sont encore plus nocives. Elles peuvent entrer dans la circulation sanguine, causant en plus des problèmes cardio-vasculaires, type AVC ou infarctus.
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