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BYD veut désormais chatouiller les constructeurs premium avec le Sealion 7, un grand SUV qui joue la carte de la sportivité. En a-t-il les compétences ?
BYD a accéléré le développement de sa gamme de voitures électriques chez nous. Après avoir proposé un modèle pour la plupart des segments, la marque chinoise lance le Sealion 7. Imposant, il joue la carte de la sportivité dans sa version haut de gamme Excellence AWD. C’est aussi elle qui affiche la meilleure autonomie WLTP, et que nous avons donc décidé de mettre à l’épreuve du Supertest.
À lire aussiD’une longueur de 4,83 m, le BYD Sealion 7 vient jouer des coudes dans la catégorie des grands SUV, où trônent les Audi Q6 e-tron, Tesla Model Y, Porsche Macan et autre Lexus RZ. D’une tête de plus que le Seal U, il cède aux sirènes du SUV-Coupé avec un pavillon fuyant. Il se distingue de son petit frère en adoptant des chaînes de tractions spécifiques.
En haut de gamme se trouve la version Excellence AWD. Elle reçoit une batterie de 91,3 kWh de capacité nette, composée des désormais connues cellules Blade. Il s’agit de cellules prismatiques dotées d’une chimie LFP, pour une tension totale réelle de 538 V. Elle se distingue avec sa puissance de recharge rapide, donnée pour un pic de 230 kW. Cette batterie alimente une paire de machines électriques pour un total de 530 ch (390 kW) et 690 Nm de couple. La machine synchrone arrière est utilisée en permanence. De type asynchrone, la machine avant n’est activée que lors des fortes demandes en puissance ou en fonction du mode de conduite.
Cette déclinaison Excellence AWD est celle qui affiche la meilleure autonomie WLTP, avec une valeur homologuée de 502 km. En prenant en compte les pertes à la recharge, comme le veut le protocole d’homologation, la consommation est donnée pour 21,9 kWh/100 km sur cycle mixte, soit un appétit direct de 18,2 kWh/100 km. Voyons les résultats dans le monde réel.
Avec une température extérieure de 13 °C, le BYD Sealion 7 a présenté une consommation de 22,6 kWh/100 km au terme de notre boucle mixte de 100 km réalisée dans les deux sens. Cela se traduit par une autonomie confortable de près de 400 km. Sans surprise, la consommation figure parmi les plus élevées de notre base de données, équivalente à celle d’un Maserati Grecale Folgore, et supérieure à celle de ses concurrents directs.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 22,8 | 26,7 | 18,3 | 22,6 |
Autonomie totale théorique (km) | 400 | 342 | 499 | 404 |
Au terme de notre parcours de 500 km exclusivement autoroutier entre Lyon et Paris, nous avons noté une consommation moyenne de 28,1 kWh/100 km. Il s’agit de l’un des véhicules les plus gourmands que nous avons pu mesurer à ce jour, ce qui se traduit par une autonomie de 325 km. À la stricte comparaison des chiffres, il fait aussi bien qu’une BMW i5 eDrive40. Mais un XPeng G6 LR (365 km) ou un Audi Q6 e-tron quattro (375 km) font mieux, et permettent de sauter une aire de repos sur notre parcours avant le seul ravitaillement du trajet.
A une vitesse rigoureusement fixe de 70 km/h avec la climatisation coupée, le BYD Sealion 7 affiche une moyenne de 16,2 kWh/100 km. Maintenue autour de 20,7 kWh/100 km à 90 km/h, la consommation grimpe à 25,3 kWh/100 km à 110 km/h. A la limite de vitesse maximale de 130 km/h, il faut s’attendre à 30,2 kWh/100 km, soit 300 km d’autonomie totale théorique.
70 km/h | 90 km/h | 110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 16,2 | 20,7 | 25,3 | 30,2 |
Autonomie totale théorique (km) | 564 | 441 | 361 | 302 |
Fort de 530 ch, le BYD Sealion 7 a tout de même 2 435 kg à vide à déplacer. Ce qui, avec un conducteur à bord, se traduit par un ratio de 4,76 kg/ch. Il se place parmi les meilleurs véhicules électriques dans notre base et se rapproche de son concurrent italien. Les performances qui en découlent sont donc cohérentes, avec un 0-100 km/h chronométré par nos soins en 4,4 s avec le mode Sport enclenché. C’est à peine mieux que le chrono de 4,5 s annoncé par la marque. Le mode Normal ne bride par les performances (0-100 km/h en 4,6 s), alors que le mode Eco ne délivre pas plus de 410 ch selon nos mesures (0-100 km/h en 5,8 s).
Mode de conduite | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
Eco | 5,8 s | 3,2 s | 14,0 s |
Normal | 4,6 s | 2,8 s | 13,0 s |
Sport | 4,4 s | 2,7 s | 12,8 s |
Côté reprises sur la route, le SUV enjambe le 80-120 km/h en 3,4 s à 80 % de charge. Dans ce cas, une Audi Q6 e-tron Quattro de 387 ch n’est plus très loin (3,5 s). La raison : une courbe de distribution de la puissance optimisée pour le départ-arrêté (voir courbe ci-dessous). De plus, la perte de puissance au fil de la charge est importante. D’après nos observations, pas plus de 410 ch en pic ne seraient disponibles à 20 % de charge (80-120 km/h en 5,0 s).
Malgré ses performances, le BYD Sealion 7 n’atteint pas le niveau de sportivité de ses concurrents. La faute à un amortissement qui privilégie le confort, avec des réglages plutôt souples au fur et à mesure que le rythme augmente, et une masse très sensible aux transferts de charge. Aussi, La répartition du couple entre les deux électromoteurs ne semble pas toujours optimale, alors qu’une légère inertie au lâcher de l’accélérateur peut surprendre à l’approche de certains virages.
Caractérisé par des étriers rouges, le système de freinage dissipatif du BYD Sealion 7 est parfaitement dimensionné pour canaliser sa masse. Avec 62 m pour s’arrêter depuis 130 km/h, il figure dans la moyenne de nos relevés, même s’il ne fait pas mieux qu’un Audi Q6 e-tron Quattro (60 m), ni même qu’une Mercedes G580 EQ nettement plus lourd (61 m). Aussi, si les chiffres sont là, la sensation à la pédale, spongieuse, ne donne pas cette impression.
Mesure | Distance | Temps |
130-0 km/h | 62,3 m | 3,8 s |
100-0 km/h | 36,3 m | 3,0 s |
80-0 km/h | 23,3 m | 2,5 s |
Côté freinage régénératif, le SUV dispose de deux modes Standard et High. Ils sont sélectionnables via la tablette tactile ou une touche sur la console centrale. Il ne dispose pas de palettes pour moduler les forces de décélération, ni même de mode e-Pedal pour arrêter la voiture sans toucher aux freins classiques. Dans les deux cas, la force est plutôt faible. En mode Standard, nous avons mesuré une distance de 606 m pour s’arrêter depuis 80 km/h. En mode High, nous avons noté 308 m.
Mode de freinage | Distance | Temps |
Standard | 605,5 m | 61,4 s |
High | 307,8 m | 35,8 s |
Cependant, la capacité de récupération n’est pas inintéressante. Sur notre parcours type, où nous rapportons la consommation d’énergie à la montée à celle récupérée à la descente (600 m de dénivelé), nous avons calculé un ratio de 18,8 %. C’est presque aussi bien que l’Audi Q6 e-tron quattro. Précisons ici que la masse du Sealion 7 n’est pas étrangère à ce résultat.
Sur les chaussées défoncées et à basse vitesse en ville, le BYD Sealion 7 se montre étonnamment ferme. Sur un bitume parfait ou sur autoroute, il privilégie le confort grâce à son amortissement adaptatif. Les vitres avant acoustiques préservent la quiétude à bord, mais quelques bruits d’air peuvent se faire entendre autour des imposants rétroviseurs. Avec 69 dB enregistrés à 130 km/h, le Sealion 7 fait aussi bien que la Seal. Mais nos meilleurs relevés se situent à 67 dB.
Avec un empattement de 2,93 m, le SUV fait très logiquement la part belle à l’habitabilité arrière. Le rayon aux genoux est royal, et la garde au toit, quoique réduite en raison du pavillon fuyant, n’est pas handicapante. Le siège avant et les deux places latérales arrière sont équipées de griffes ISOFIX. Si elles sont difficiles d’accès à l’arrière, notre base 360° Thule Alfi et son siège Elm trouvent parfaitement leur place. Le large encadrement des portes permet d’installer facilement un enfant à bord et le siège passager peut rester à sa place.
Annoncé à un volume de 520 l, le coffre souffre de la comparaison par rapport à d’autres SUV électriques de cette catégorie. La faute ici à un volume de chargement sacrifié sur l’autel du style. Ce qui n’empêche pas de pouvoir partir en famille en logeant des objets plutôt volumineux. Notre poussette Thule Spring peut trouver sa place en long ou en large. D’un volume de 58 l, le compartiment avant peut accueillir un câble de recharge et quelques accessoires.
Voilà donc pour cette première partie de ce Supertest, qui a permis de mettre en lumière l’appétit et les performances du BYD Sealion 7, le porte-drapeau actuel de la marque. Reste à savoir comment il se débrouille sur les longs trajets et si la recharge rapide est enfin à la hauteur. On en parle en détail la semaine prochaine !
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BYD Sealion 7
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