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Avec l’iPhone, Apple a révolutionné l’usage du téléphone mobile, de la même manière que la voiture électrique va changer nos habitudes en matière d’automobile. Il n’est donc pas étonnant de retrouver l’empreinte de Steve Jobs dans ce domaine.
J’ai pu rencontrer plusieurs fois les équipes qui travaillent sur les véhicules électriques chez Nissan et Renault. Lors de nos conversations, il est très souvent ressorti que le business model et l’approche d’Apple était une source d’inspiration très forte pour la conception et la commercialisation des voitures électriques des deux marques.
Il faut dire que les similarités entre la téléphonie mobile , l’iPhone en tête, et la voiture électrique sont assez frappantes. Tout d’abord, comme l’iPhone, la voiture électrique est un produit relativement cher, qui s’adresse en premier lieu à un public d’early-adopter, mais qui est destiné à se démocratiser. Une des principales motivations pour l’achat d’une telle voiture, outre le faux-prétexte environnemental, est certainement l’image qu’elle va procurer à son propriétaire.
Même chère, la voiture électrique attise les convoitises. On se souvient des files d’attentes devant les Apple Stores lors de la sortie de l’iPhone. Les carnets de commandes de voitures électriques se remplissent vite, et je pense qu’on arrivera au même type de « pénurie » que celle que l’on a constaté au démarrage de la commercialisation du smartphone d’Apple. GM a d’ailleurs relevé plusieurs fois ses capacités de production pour la Volt, et je pense que ça n’est qu’un début.
Ce sont certainement toutes ces similitudes qui ont amené l’Alliance Renault-Nissan à se rapprocher de la marque à la pomme. Ainsi, lors du lancement du réseau publicitaire pour mobile iAd par Apple, la Nissan LEAF a été la première publicité à être diffusée. Plus fort encore, elle s’est payé le luxe de figurer dans la fameuse Keynote de Steve Jobs – et je pense que ça n’était pas donné !
Il y a quelques jours, c’est Renault qui a annoncé être le premier annonceur en Europe à utiliser iAd, pour la promotion de sa petite citadine Twizy. La marque au losange a clairement indiqué dans son communiqué qu’elle voulait viser « la clientèle d’Apple en tant que pionnier d’une nouvelle génération de mobilité ».
Mais l’impact d’Apple ne se limite pas à la communication autour des voitures électriques de l’Alliance Renault-Nissan. Elle touche aussi leur conception et leur commercialisation, voir la stratégie véhicule électrique des deux partenaires dans son ensemble.
Tout d’abord au niveau de la conception, on observera que la Nissan LEAF n’a pas d’options, hormis la couleur et le panneau solaire sur le béquet arrière. Cela rappelle forcément le choix de la couleur de son iPhone et de sa capacité mémoire. Le reste des équipements est décidé par le fabriquant, pour proposer un modèle le plus universel possible. Une pratique similaire à celle d’Apple.
Peut-on parler d’Apple sans parler de design ? Sur ce point-là aussi, la Nissan LEAF cherche à se différentier par un design soigné – même si il semble éloigné des codes esthétiques d’Apple pour l’extérieur de la voiture. On notera aussi le changement relativement récent à la tête du style chez Renault. Laurens van den Acker, le nouveau responsable, a la vaste tâche de créer des voitures au style plus émotionnel. Là encore, le design consensuel et soigné des concepts Zoé et DeZir présentés au mondial de l’auto de Paris n’est pas sans rappeler l’importante du style dans les produits Apple.
Vous trouvez peut-être que j’exagère ? Examinons un instant la stratégie de commercialisation de Renault. La marque va vendre ses voitures électriques en louant la batterie, mais aussi en gérant toute la chaîne d’installation des bornes de charge à domicile chez ses clients. Elle étudie même la possibilité de revendre l’électricité nécessaire à ses clients pour la charge.
Cela me fait furieusement penser à Apple qui tente régulièrement de prendre la main sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la téléphonie mobile, du logiciel au matériel, en passant par son projet de devenir opérateur virtuel.
D’ailleurs, en parlant des applications, il semble que Renault – comme beaucoup de constructeurs d’ailleurs – réfléchisse à la mise en place d’un système de commercialisation d’applications proche de l’AppStore dans les ordinateurs de bord de ses véhicules. Ce qui prend tout son sens dans une voiture électrique, avec le fort besoin d’information et de communication qu’elle suppose.
Bien sûr, Apple inspire bien d’autres entreprises, mais au sein de l’Alliance Renault-Nissan c’est flagrant et assumé. Pourtant, quand on se risque à comparer Carlos Goshn à Steve Jobs, on se rend compte des différences au niveau de la culture du produit entre les deux hommes (non, je ne parlerai pas de la Latitude…).
Reste à souhaiter à Renault-Nissan de réussir son pari et d’avoir le même succès que la marque préférée des ingénieurs de la silicon valley…
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