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Reportage : La Batt, nouvelle solution de recharge mobile de Drop’n Plug

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Station de recharge mobile de Drop'n Plug
Station de recharge mobile de Drop'n Plug

Qu’il s’agisse d’alimenter des engins de chantier, de dépanner en électricité des véhicules électriques ou d’effectuer des interventions de maintenance, la Batt peut arriver rapidement sur place par ses propres moyens. Nous avons rencontré son concepteur, Claude Le Brize.

Naissance d’un article

Fin mars, Valentin nous informait d’une expérience originale menée outre-Manche : l’organisme responsable des transports en commun Transport for London a voulu tester l’exploitation d’engins électriques de chantier ravitaillés en énergie par une solution de recharge mobile. Aux couleurs de la startup Charge Fairy, cette dernière prend la forme d’une unité de stockage embarquée dans un fourgon électrique Nissan e-NV200.

Dès le lendemain de la publication de cette brève, je recevais ce message de Claude Le Brize : « Chez Drop’n Plug, j’ai créé une batterie mobile. Tu es le bienvenu à Rennes pour la découvrir ». Un rendez-vous devait être fixé, mais le hasard a voulu que je tombe sur l’engin en situation. La Batt servait à la recharge des véhicules électriques des visiteurs du salon Mobizi organisé pour la deuxième année consécutive à La Gacilly (56) par l’agence Ekinox.

J’ai donc pu brancher ma propre voiture le temps de recueillir les propos de notre lecteur auquel nous avons déjà donné deux fois la parole par le passé : début janvier 2022 au sujet de la remorque utilisée pour recharger les Skoda Enyaq de la caravane du Tour de France cycliste, puis trois mois plus tard lorsque la station mobile a été exploitée pour alimenter les voitures électriques des ministres réunis à Versailles dans le cadre de la présidence française du conseil de l’Union européenne.

Nouveauté de mai 2024

Si la Batt qui repose aujourd’hui sur un Fiat Ducato est arrivée après la remorque de recharge conçue à partir d’un van pour chevaux, Claude Le Brize tient à remettre dans l’ordre les idées qui ont permis leur aboutissement : « Le projet de la Batt remonte à six ans. J’avais déjà écrit son cahier des charges avant de créer Drop’n Plug. De son côté, Enedis avait finalisé dans les Pays de la Loire son propre concept basé sur un véhicule 19 tonnes. Mon souhait était de proposer une version plus légère, plus agile ».

Finalement, la batterie mobile a été finalisée l’année dernière : « Le développement a pris du temps et la construction a été terminée en mai 2024. Pour notre première version de la Batt, nous sommes partis sur des batteries neuves de véhicules électriques. Nous voulions bénéficier des modèles les plus optimisés. La capacité énergétique de stockage est de 225 kWh ».

Le véhicule n’est pas aujourd’hui lui-même électrique, contrairement au fourgon de Charge Fairy. C’est toutefois en projet. À nouveau, une solution originale pourrait être retenue : « Nous avons effectivement déjà pensé à l’électrique, et même à l’hybride rechargeable. Bedeo propose des solutions de rétrofit en remplaçant l’essieu arrière par un système de roues électriques. En hybride rechargeable, nous pourrions compter sur une autonomie de 120 km ».

Utilité

La Batt veut répondre à des besoins parfois très différents : dépannage, alimentation d’engins de chantier, remplacement d’un groupe électrogène, intervention de maintenance électrique, solution de recharge autonome : « Nous recevons beaucoup de demandes pour des chantiers de BTP. Lors d’opérations de maintenance sur des postes électriques de transformation, notre batterie mobile permet de continuer à alimenter en électricité les bureaux d’une entreprise ou des logements. Le système est capable de se synchroniser avec le réseau électrique ».

Enedis s’intéresse à ce concept : « Nous sommes actuellement en phase de tests avec eux. Notre solution permet d’obtenir un véritable groupe électrogène à zéro émission avec une puissance maximale de 120 kW en sortie ». Le système fournit du courant 400 V en triphasé via différents connecteurs, dont la P17 en 63 et 125 A : « On peut alimenter ce qu’on veut depuis l’arrière du véhicule ».

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En entrée, la Batt accepte aussi un courant de 400 V triphasé, offrant une compatibilité avec les réseaux TT et TN-S. L’unité peut être rechargée jusqu’à une puissance maximale de 135 kW : « Ce qui peut se faire même quand elle fournit de l’énergie, permettant de maintenir le niveau dans la batterie en cours de service ».

Différentes configurations possibles

En entrée, plusieurs prises peuvent également être exploitées. On retrouve à nouveau la type P17 en 63 et 125 A, mais aussi la M12 que nous n’avions pas encore citée et qui est utilisée en général sur les gros groupes électrogènes. Ce qui est aussi original à ce niveau, c’est qu’il est possible aussi de recharger la Batt avec des connecteurs de voitures électriques Type 2 et CCS. Cette dotation permet ainsi de pouvoir ravitailler le pack au besoin à une borne de recharge sur le trajet, comme on peut le faire avec son VE.

Claude Le Brize de Drop'n Plug
Prise CCS d'alimentation de la station mobile de Drop'n Plug
Station de recharge mobile de Drop'n Plug
En charge avec la station mobile de Drop'n Plug
En charge avec la station mobile de Drop'n Plug
Remorque de recharge mobile de Drop'n Plug

Au salon Mobizi, la batterie mobile alimentait plusieurs bornes de recharge en courant continu, de quoi servir simultanément jusqu’à une dizaine de voitures électriques.

Pour d’autres manifestations, ce sont parfois des bornes AC qui vont être préférées : « C’est le comportement des visiteurs qui va déterminer le type de bornes que l’on met derrière la Batt. Pour le Hellfest [NDLR : Festival de musiques extrêmes qui a lieu en juin à Clisson (Loire-Atlantique)] où les participants restent longtemps sur place, on privilégie le nombre de points de recharge. Là, on peut brancher jusqu’à vingt voitures électriques en même temps ».

À la vente ou à la location

Dans le cas du Hellfest, la Batt peut jouer un rôle capital en la couplant avec une station de recharge : « Notre batterie mobile permet alors qu’il n’y ait pas d’interruption de recharge. Elle peut fonctionner en autarcie ou connectée au réseau électrique ». À noter que le véhicule peut tracter aussi la remorque van : « Avec elle, on peut alimenter jusqu’à douze voitures électriques à la fois ».

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La batterie mobile se place aussi à l’occasion au cœur d’une architecture comprenant « une solution de production solaire avec une capacité comprise entre 70 et 90 kW crête et des bornes de recharge, le tout s’installant en une journée ».

Drop’n Plug propose à la vente (environ 400 000 euros) comme à la location (tarifs en fonction de la durée) son unité mobile, avec, dans le dernier cas, un chauffeur en option. « La Batt est plus facile à amener sur place qu’un groupe électrogène », conclut notre lecteur.

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Claude Le Brize pour la présentation de sa nouvelle création.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

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