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Renault a abandonné son projet de construction d’une usine de batteries lithium pour ses voitures ZE à Flins. En remplacement, Nissan va y construire une usine de batteries beaucoup plus modeste et revendra ses batteries à Renault.
Décidément, cette usine de batteries lithium aura fait couler beaucoup d’encre (voir aussi ce premier article). Elle avait été annoncée en 2009 comme un projet soutenu financièrement par l’État Français et avec la participation technique du CEA. Elle devait produire 100 000 batteries par an à partir de 2012, et employer 500 personnes. En juin dernier, l’État et le CEA se retiraient du projet, et le début de production était reporté à l’horizon 2014-2015.
Finalement, le 9 novembre dernier, Renault a annoncé que c’est Nissan qui va construire cette usine. « Renault restera le propriétaire du terrain et du bâtiment, Nissan paiera un loyer et Renault sera son principal client », précise un porte-parole du groupe, cité dans L’usine Nouvelle. Selon la même source, l’usine ne produirait plus que 25 000 batteries par an, et ne créerait plus que 220 à 230 emplois.
Ce qui a fait bondir certains, selon L’Expansion. « Cette décision est ahurissante », déclare l’ex-ministre de l’Industrie Christian Estrosi qui dénonce « le mensonge permanent des dirigeants de Renault », et précise que « Carlos Ghosn avait pris des engagements très forts envers le président de la République et moi pour favoriser le fabriqué en France. Je constate, une nouvelle fois, que cet engagement n’est pas tenu ».
Il est certain que si l’usine de Nissan ne produit que 25 000 batteries par an, la grande majorité des véhicules ZE de Renault sera équipée de batteries importées, qui représentent environ 40% de la valeur totale d’un véhicule électrique. Renault ne précise pas pourquoi le constructeur a abandonné son projet.
Revenait-il trop cher, pour une technologie qui progresse très vite et qui risque de rendre l’usine obsolète très rapidement ? Mais pourquoi Renault ne s’en est-il pas rendu compte plus tôt ? Encore une fois, cela fait très brouillon, et ne va pas améliorer l’image du constructeur et de ses dirigeants.
Cela va aussi amener de l’eau au moulin de ceux qui sonnent l’alarme au sujet de l’emprise de Nissan au sein du groupe Renault-Nissan. Si Renault ne gère plus la technologie des batteries lithium, le constructeur français ressemblera de plus en plus à un assembleur de véhicules basés sur des technologies développées chez Nissan au Japon.
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