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Pour faire une marche arrière, les voitures électriques inversent le sens de rotation du moteur. Et parfois, avec des vitesses élevées. Voici nos mesures !
La voiture électrique diffère par bien des aspects de la voiture thermique traditionnelle que l’on connaît. Et ce, même sur des volets parfaitement inattendus, comme celui de la marche arrière. Car, si la voiture thermique est dans la très grande majorité des cas mécaniquement limitée, la technologie électrique se débarrasse de certaines contraintes. Résultat : il est possible d’atteindre des vitesses inquiétantes en marche arrière, comme nous l’avons expérimenté lors d’un tournage sur circuit. Voilà qui nous a poussé à aller plus loin dans les investigations avec des mesures que vous ne retrouverez, comme d’habitude, que sur Automobile Propre !
À lire aussiUne voiture thermique est, à quelques exceptions près, équipée d’une boîte à vitesse où l’on retrouve plusieurs pignons qui font varier les rapports de démultiplication pour avancer. Pour effectuer une marche arrière, le moteur, et donc le vilebrequin, ne tourne pas dans le sens opposé. C’est un petit pignon intermédiaire qui vient faire tourner l’arbre de transmission, et donc les roues, dans le sens inverse. Le rapport de démultiplication de l’engrenage limite donc la vitesse maximale en marche arrière, qui est à peu près équivalente à celle que l’on peut atteindre en première.
Dans une voiture électrique, le fonctionnement est bien différent puisque le bloc électrique a la faculté de tourner dans le sens opposé, et donc d’entraîner les roues en marche arrière. Un fonctionnement très simple, qui a notamment poussé Kia à supprimer le pignon de marche arrière de ses véhicules hybrides, pour n’assurer des manœuvres qu’à la seule force du bloc électrique de traction.
Parmi les délires automobiles dont ils ont le secret, les Anglais de chez Catheram ont imaginé une série limitée répondant au nom de Seven Fireblade. Au menu : un ensemble moteur/boîte de Honda 900 CBR, un mariage absolument parfait pour la sportive. Mais pour assurer des manœuvres avec une mécanique ne disposant pas de marche arrière, les ingénieurs ont intégré un inverseur. Ce qui signifie que la Catheram disposait des six rapports de boîte séquentielle dans le sens inverse. Une caractéristique particulière que les Anglais se sont empressés d’essayer : en 2022, le pilote Darren Manning a atteint une vitesse de 165 km/h (102,52 mph) en marche arrière, avec un record Guinness à la clé !
En théorie, donc, une voiture électrique est capable d’atteindre la même vitesse de pointe en marche arrière. On se souvient de Nissan qui a décroché un record avec une Leaf, en bouclant le tracé de Goodwood en marche arrière à une vitesse moyenne de 88,5 km/h. Dans un registre plus extrême, c’est ce qu’a démontré Rimac en allumant les feux de recul d’une Nevera jusqu’à la vitesse délirante de 275,74 km/h ! Délirante, oui, car non seulement l’aérodynamique n’est absolument pas optimisée pour rouler dans ce sens, et la voiture est d’une extrême sensibilité. Dans un autre genre, on se rappelle aussi de la mésaventure de Daniel Goldburg, qui a expérimenté un Launch Control en marche arrière avec son Rivian R1T. Mais tout cela n’est que de la théorie (hormis pour le Rivian, victime d’un bug vite corrigé) et, pour éviter les pépins dans le monde réel, les voitures électriques de série disposent d’un limiteur de vitesse. Vraiment ? On passe en R !
Pour des raisons de place disponible, mais surtout de sécurité, nous n’avons pas dépassé la barre des 50 km/h. Car, si cette vitesse prête à sourire en marche avant, elle est très impressionnante en marche arrière où les moindres oscillations du volant se traduisent par d’importants changements de cap, pouvant se solder par une figure aussi incontrôlée que dangereuse.
À lire aussiPourtant, cette vitesse, inquiétante lorsque l’on regarde la route défiler dans les rétroviseurs ou via la caméra de recul, n’est pas rare. Ainsi, nous avons enregistré un pic d’un peu plus de 50 km/h avec la Porsche Taycan. Même chose avec les voitures du groupe coréen, de la Hyundai Ioniq 5 au Kia EV3, en passant par la petite Inster ! Avec 46 km/h au compteur, la Mini Cooper SE n’est plus très loin, alors que les MG Cyberster et S5 EV ne dépassent pas les 40 km/h.
Dans la grosse moyenne de nos relevés, le BYD Atto 2, Renault 5 e-Tech ou Vinfast VF6 gravitent autour des 35 km/h. Une vitesse toujours inutilement élevée pour effectuer une marche arrière. Contrairement à l’e-Tron GT qui va aussi vite qu’une Taycan, les A6 e-Tron et Q6 e-Tron ne dépassent pas les 30 km/h. Enfin, en bas du classement se trouvent paradoxalement les deux plus puissantes voitures de notre classement : les Lucid Air Grand Touring et Mercedes G580 EQ sont limités à 20 km/h, ce qui est plus que suffisant pour faire des manœuvres ou même, c’est beaucoup plus rare, une marche arrière en ligne droite. Mais le mastodonte allemand étonne : il accélère très fort jusqu’à plus de 30 km/h avant de revenir à sa « vitesse de croisière » en marche arrière.
V.max marche arrière (en km/h) | |
Porsche Taycan | 50 |
Hyundai Ioniq 5 et Inster | 50 |
Kia EV3 | 50 |
Mini Cooper SE | 46 |
MG Cyberster et S5 EV | 40 |
BYD Atto2 et Sealion | 35 |
Vinfast VF6 | 35 |
Renault 4 et 5 e-Tech | 34 |
Skoda Elroq | 30 |
Audi A6 et Q6 e-Tron | 30 |
Lucid Air Grand Touring | 20 |
Mercedes G580 EQ | 20 |
Outre la vitesse de pointe, qui ne peut être atteinte qu’avec préméditation, c’est surtout la capacité d’accélération en marche arrière qui peut se révéler problématique au quotidien. Dans tous les cas de figure, la puissance envoyée au bloc électrique est un peu plus faible qu’en marche avant. Preuve en est avec notre mesure au volant de la Hyundai Inster : nous avons chronométré un 0-50 km/h GPS en 4,0 s en marche avant, contre 5,4 s en marche arrière. Dans la grande majorité des cas, l’accélération laisse le temps de réagir et de lever le pied en cas de raté. Mais certains modèles peuvent vraiment coller le nez dans le volant si on s’emmêle les pinceaux avec la commande de marche !
En tout état de cause, il n’y a pas de raison de s’alarmer. Pas plus qu’avec une voiture thermique en tout cas, où le conducteur doit s’assurer de bien avoir enclenché le bon sens de marche (D ou R) avant chaque manœuvre et adapter la pression sur l’accélérateur. De plus, si des voitures électriques dépassent les limites du raisonnable, chacun réduira naturellement le rythme en marche arrière face au risque que cela représente à partir d’une certaine vitesse.
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