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Pollution : les émissions de CO2 provenant des véhicules neufs ont augmenté en 2024

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C’est une mauvaise nouvelle pour l’environnement. Les émissions de CO2 provenant des véhicules neufs mis sur le marché en 2024 en Europe sont reparties à la hausse. En cause ? La baisse du nombre d’immatriculations 100 % électriques dans le mix au cours de l’an passé.

Un marché de l’électrique au ralenti

Après plusieurs années de recul, les émissions moyennes de dioxyde de carbone (CO2) des voitures particulières neuves vendues en Europe ont enregistré une hausse en 2024. Selon les données de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la moyenne a atteint 106,8 g de CO2/kilomètre, contre 106,4 g en 2023. Une hausse modérée en apparence, mais qui rompt avec la dynamique engagée depuis l’entrée en vigueur des objectifs européens en matière de CO2. Et ces chiffres ne sont pas le fruit du hasard.

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En effet, cette inversion de tendance s’explique en grande partie par la stagnation du marché automobile et, surtout, par le recul de la part des véhicules 100 % électriques. En 2024, ces derniers n’ont représenté « que » 14,5 % des immatriculations de l’ensemble du mix, contre 15,5 % un an plus tôt. Cette baisse, d’un point de pourcentage, est loin d’être négligeable dans un contexte où les motorisations thermiques dominent toujours le marché. Les véhicules hybrides ont progressé, mais cela ne suffit pas.

Dans le détail, 1,562 million de voitures électriques ont été immatriculées en Europe l’an dernier. L’Allemagne et la France concentrent à elles seules près de 43 % de ces volumes, mais certains marchés clés comme l’Espagne ou l’Italie restent très en retrait. En Italie, la part des électriques plafonne à 4,2 %, tandis qu’en Espagne elle dépasse à peine 5 %. Ces pays à fort volume affichent logiquement des moyennes d’émissions élevées : 119,8 g CO2/km pour l’Italie et 117,6 g pour l’Espagne.

La France, un bon élève sous pression

En 2024, la France a immatriculé près de 300 000 véhicules électriques, ce qui représente 16,5 % du marché national. Grâce à ce taux d’électrification, à un poids moyen maîtrisé et à une puissance moteur correcte (139 ch), la moyenne d’émissions en France est tombée à 94,1 g de CO2/km, contre 98,2 g en 2023. Ce score permet à notre pays de se placer en 10e position dans un classement qui prend en compte les émissions de 29 pays (les 27 États membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande et la Norvège).

C’est parfaitement honorable, sauf que cette avancée masque une réalité contrastée. La progression des ventes de véhicules électriques en France a ralenti de 2,6 % en 2024. On pourrait se rassurer en pensant que ça va mieux sur 2025, mais ce n’est pas le cas. Notre pays est l’un des seuls à stagner, voire à régresser dans le domaine de l’électrique depuis le début de l’année. Une chute qui s’explique par la baisse du bonus écologique, l’absence de leasing social et la dégringolade de Tesla.

Le cas de l’Allemagne mérite également d’être souligné. Avec une moyenne de 117,1 g CO2/km, le pays pâtit de la puissance moyenne élevée de ses véhicules (177 ch en moyenne) et d’un mix électrique encore timide (13,8 %).

Le vrai problème ? Les utilitaires

Les pays d’Europe centrale et orientale affichent les niveaux d’émissions les plus élevés. En Slovaquie, la moyenne atteint 137,7 g de CO2/km, en Roumanie 121,1 g. Mais leur impact sur la moyenne européenne reste limité en raison de volumes de vente relativement faibles. Seule la Pologne, quatrième marché du Vieux continent, fait exception. Sur les 540 000 véhicules immatriculés en 2024, seuls 3 % étaient des modèles tout-électriques. « Peut mieux faire » !

Pour les véhicules utilitaires légers, la situation est encore plus préoccupante. Leurs émissions moyennes ont bondi de 4,6 g en un an. Elles atteignent désormais 185,4 g CO2/km. Là encore, le recul des électriques est en cause : leur part est tombée à 6,4 % en 2024, contre 8,3 % en 2023. Pourtant, plusieurs pays montrent l’exemple. À commencer par la Norvège où un véhicule utilitaire sur trois est désormais 100 % électrique. C’est un sur cinq au Danemark et en Suède. Beaucoup moins en France.

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Malheureusement, ce bilan n’est pas étonnant. Les chiffres de l’Agence européenne pour l’environnement ne font que confirmer le coup d’arrêt général pour le marché de l’électrique en Europe au cours de l’année 2024. Simple pause ou réelle tendance ? Les premiers mois de 2025 semblent laisser penser que le marché est enfin en train de prendre son envol. Les ventes d’électriques ont progressé de 26,4 % en Europe au cours des quatre premiers mois de l’année. Il faut maintenant tenir le cap.

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