MG Cyberster : son système de climatisation est-il efficace ?

Le MG Cyberster est l’un des premiers cabriolets électriques avec une toile souple. Est-elle suffisante pour protéger de la chaleur ? On fait le test !

Alors que les technologies électriques se développent, les constructeurs s’intéressent à tous les segments du marché. Si les berlines et SUV ont toujours le vent en poupe, certains lancent des GTI, des coupés, voire des cabriolets. C’est le cas du MG Cyberster, un chic roadster qui veut perpétuer l’histoire de ses illustres prédécesseurs. Pour cela, il se coiffe d’une toile souple électrique triple épaisseur, fournie par Magna et partagée avec le BMW Z4 G29. Une pièce au demeurant performante pour éviter les insolations les jours de grand soleil. Mais est-elle aussi efficace qu’un toit en dur ? Le système de climatisation parvient-il à éviter les coup de chaud dans ce cocon intime ? On a branché nos thermomètres pour le savoir.

À lire aussi

Tesla Model 3 : son système de climatisation est-il efficace en été ?

Comment évolue la température à bord ?

Dirigée à l’extérieur, notre sonde a indiqué au départ une température extérieure de 30,8 °C au soleil, contre 20 °C seulement selon la sonde de la voiture. D’après nos thermomètres, l’habitacle du MG Cyberster était à 44,5 °C, alors que l’espace sous la colonne de direction, où se situe le capteur intérieur de la voiture, plafonnait à 30,1 °C. On remarque donc un écart de 15 °C entre l’intérieur et l’extérieur, à peine supérieur à la moyenne selon nos constatations.Il ne fait aucun doute que la capote en toile (sans couche supérieure en métal, donc), sa couleur noire et l’exiguïté de l’habitacle, participent à l’effet serre.

À lire aussi

MG Cyberster : quelle différence de consommation avec et sans capote ?

Dès l’activation de la climatisation selon les réglages évoqués ci-dessus, le système n’a étonnamment pas dépassé la barre des 1 000 W, alors que nous avons déjà remarqué auparavant que la climatisation pouvait tirer plus de 2 000 W dans ces conditions. Le dispositif du MG Cyberster serait un modèle de sobriété ? Peut-être. Mais nous avons surtout remarqué qu’il ne refroidit que très timidement l’habitacle malgré des ventilateurs à pleine puissance (un pic de 50 dB à bord, contre 34 dB une fois éteint). D’après notre sonde coincée dans un conduit, l’air propulsé n’est jamais passé sous la barre des 10 °C.  Les voitures que nous avons analysé soufflent un air autour des 5/6 °C dans ces conditions. Pourtant, on ne peut pas dire que le capteur intérieur de la voiture pouvait être faussé par un éventuel air froid soufflé aux pieds : l’espace sous la colonne de direction n’est jamais passé sous les 25 °C.

Cependant, rappelons que le volume d’air à rafraichir est ici nettement moins important qu’à bord des deux berlines susmentionnées. Voilà qui pourrait sans doute, conditionnel de rigueur, expliquer ce réglage. Mais on peut aussi penser que le capteur extérieur (20 °C contre 31 °C selon notre sonde) a légèrement faussé le pilotage de la climatisation. En tout état de cause, la réalité est là : l’intime cocon du roadster n’est jamais passé sous la barre des 27 °C, et a conservé cette température de la dixième à la soixantième minute, qui signe la fin de notre exercice. Soit un résultat très similaire à celui mesuré à bord de la berline allemande, dotée d’un toit vitré panoramique.

Quelle consommation pour la climatisation ?

Au bout d’une heure de fonctionnement, avec une température extérieure moyenne de 31,7 °C, le système de climatisation du MG Cyberster a permis de faire passer l’habitacle de 44,5 °C à 27,4 °C, soit un gain de 17,1 °C. Il s’agit là de la plus faible valeur que nous avons enregistré à ce jour pour un test de ce genre. Pour rappel, nous avons noté un gain de 26 °C en Renault 4 e-Tech et de 28 °C avec une Volkswagen ID.7 (toit vitré). Avec le Renault Scenic e-Tech, exemplaire lors de notre exercice, la température intérieure a chuté de 30,9 °C.

À lire aussi

Volkswagen ID.7 : son système de climatisation est-il efficace en été ?

Côté consommation, les 2 % de charge consommés au tableau de bord se traduisent par une consommation finale de 0,8 kWh au bout d’une heure de fonctionnement. Si la performance thermique est donc discutable, l’appétit général est en revanche l’un des plus faibles : nous avons calculé près de 1 kWh avec la Cupra Born, 1,5 kWh avec la Tesla Model 3 et 2,1 kWh avec la Volkswagen ID.7. Rappelons que ces chiffres permettent simplement de mettre en perspective les résultats du MG Cyberster, et ne sont pas des comparaisons directes, les voitures étant radicalement différentes.

La capote limite-t-elle la montée en température à l’arrêt ?

Comme toujours, nous avons aussi décidé d’observer la montée en température à bord pendant 30 minutes une fois le système entièrement coupé. Dès lors, le mercure grimpe très rapidement sous un soleil de plomb (moyenne extérieure de 30,6 °C sur la durée d’observation). En seulement cinq minutes, l’habitacle est à 40 °C, avant d’atteindre les 46,5 °C à la trentième minute. La montée en température est plutôt modérée, mais le bilan est le même : 30 minutes suffisent pour que l’intérieur retrouve sa température initiale du test. Voici une courbe pour comparer les évolutions.

Une climatisation timide, mais sobre

Il est assez déroutant d’effectuer des mesures avec le toit fermé d’un cabriolet sous le soleil. Les anglais et autres adeptes du genre vous diront que l’on range la capote, que ce soit en été comme en hiver, à partir du moment où il ne pleut pas. Reste que nombreux sont les conducteurs qui laissent le toit en place dans ces conditions pour éviter les coups de soleil, voire les insolations, même si mon collègue Maxime Fontanier, l’homme à la casquette, dira qu’il existe des accessoires très utiles dans ces conditions.

Bref, vous avez compris que nous avons forcé le trait afin de mettre avant tout en lumière les performances thermiques de cette toile souple et celles du système de climatisation pour maintenir le petit habitacle à température. Paradoxalement, la performance est équivalente à celle d’une grande berline dotée d’un toit en verre. A contrario, la consommation du système est au plus bas, ce qui permet de préserver l’autonomie… A la seule condition que le toit reste en place. Le cas contraire, les capteurs affolés pourraient en demander davantage à la climatisation pour maintenir la condition thermique. C’est ce qu’a démontré notre étude à ce sujet : par 14 °C, le MG Cyberster a consommé 11,9 % de plus (2,0 kWh/100 km) une fois la capote rangée.