Première tentative électrique de Mazda, le MX-30 est rapidement tombé aux oubliettes. Ses prix en occasion sont alléchants.
Comme de nombreuses marques, Mazda s’est essayée à la mobilité électrique avec le MX-30, un très original SUV compact. Bourrée de charme, cette voiture japonaise a rapidement été oubliée toutefois, en raison de sa polyvalence bien trop limitée au regard de son gabarit. Dès lors, sa cote dégringole de manière vertigineuse sur le marché de l’occasion : ce SUV de 4,40 m peut se négocier au prix d’une Renault Zoé ! Voici ce qu’il faut savoir avant de craquer pour cette « Mimix » pas comme les autres.
2020 : lancement du Mazda MX-30 chez nous avec la seule motorisation électrique de 142 ch de sa carrière (batterie de 35,5 kWh). Le ticket d’entrée est fixé à 33 900 €.
2022 : la gamme est légèrement modifiée avec de nouvelles dénominations des finitions, un équipement à peine revu (apparition du chargeur AC 11 kW) et des tarifs modifiés.
2023 :lancement du Mazda MX-30 R-EV, une version dite à prolongateur d’autonomie. Derrière la promesse d’une autonomie totale de 630 km se cache un générateur glouton. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un véhicule hybride rechargeable.
2025 : Mazda annonce l’arrêt du MX-30 électrique après cinq ans de carrière. La version PHEV e-Skyactiv R-EV reste au catalogue au prix de 38 250 €.
Pourquoi se lancer ?
À l’instar d’une BMW i3, par exemple, le Mazda MX-30 mise sur l’originalité et cultive est vrai sens du raffinement à bord. La présentation est impeccable et s’accompagne d’une finition léchée. Les matériaux ne sont pas véritablement haut de gamme, mais la marque d’Hiroshima n’a pas cédé aux sirènes des économies avec des matériaux cheap. La console centrale en liège n’est pas non plus pensée à l’économie, mais fait référence à l’activité première de Mazda, qui fabriquait initialement des bouchons de liège. Toujours à bord, on apprécie la présentation suffisamment moderne avec une instrumentation digitale, un écran central et un panneau tactile au centre pour la climatisation. Basé sur le CX-30, le SUV est également plaisant à conduire avec un châssis sérieux doté du G-Vectoring Control. La direction, la suspension ou encore le freinage, accompagné de modes de freinage régénératif, ne prêtent pas le flanc à la critique. Tout comme la fiabilité, parfaitement exemplaire !
Pourquoi hésiter ?
Le Mazda MX-30 est imposant, et ne se révèle hélas pas aussi pratique qu’un SUV compact de la catégorie. Si les portes antagonistes à 80° d’angle d’ouverture facilitent l’accès à la banquette arrière, cette dernière offre un espace très limité au regard du gabarit du SUV. Difficile d’envisager des longs trajets à quatre adultes, d’autant qu’ils auront bien du mal à caser leurs bagages dans le coffre de 366 l digne de la catégorie inférieure. Surtout, la batterie de 35,5 kWh (30,0 kWh de capacité nette) limite considérablement le rayon d’action d’un SUV de cette taille. Un mariage avant tout écologique selon Hiroshima. Mais avec une capacité de citadine et une consommation de gros SUV, l’autonomie en prend pour son grade : la norme WLTP donne 200 km sur parcours mixte, et il sera difficile d’effectuer plus de 130 km sans marge sur l’autoroute ! Et la recharge rapide plafonnée à 50 kW ne facilite pas les ravitaillements. Bref, le MX-30 se réserve à un usage exclusivement en ville !
Que vérifier avant d’acheter ?
État de la batterie (SoH) : peu de chance d’observer une perte de capacité sur les modèles récents. Mais, en l’absence de règlementation, assurez-vous de son état de santé (SoH) en demandant au vendeur un certificat sur le taux de dégradation. En tout cas, elle profite d’une garantie 8 ans/160 000 km. Les modèles lancés avant le 1ᵉʳ janvier 2023 sont couverts 3 ans/100 000 km, puis 6 ans/150 000 km ensuite.
Electronique : si les cas sont rares, les deux écrans centraux peuvent présenter des bugs d’affichage. Un redémarrage de l’auto suffit généralement. Si ce n’est pas le cas, il faudra se diriger vers une concession pour une reprogrammation logicielle. Manipulez les dalles et vérifiez que les fonctions sont opérationnelles (panneau de climatisation surtout).
Mazda MX-30 EV : Comme plusieurs véhicules électriques de sa génération, le Mazda MX-30 n’a effectué sa carrière qu’avec une seule motorisation. Celle-ci était composée d’une batterie de 30,0 kWh de capacité nette associée à une machine électrique avant de 142 ch pour 271 Nm de couple. Avec près de 1 700 kg à tracter, les performances ne sont pas mirobolantes (0 à 100 km/h en 9,7 s), tout comme les performances de recharge : il faut compter près de 40 minutes pour le 10-80 %, pour récupérer peu d’autonomie sur autoroute. Des défauts rapidement relativisés toutefois pour qui ne voyage pas tous les jours : les premiers prix démarrent autour de 13 000 € pour des modèles de 2020 avec un peu plus de 50 000 km !
Mazda MX-30 R-EV : à l’instar de la BMW i3, Mazda a eu la bonne idée, sur le papier, d’installer un moteur rotatif en guise de générateur sous le capot. Pour sa mission, ce type de moteur est absolument parfait. Dans le monde réel, c’est une autre affaire. Car, lorsque la batterie est vide ou dès 45 % en mode Auto, le bloc aux vocalises qui ne sont plus passionnantes affiche un appétit de 7,5 l/100 km sur route à près de 12,0 l/100 km sur autoroute. Délirant ! Voilà qui pousse donc à profiter de la batterie, rétrécie à 17,8 kWh de capacité brute, permettant de viser une autonomie électrique de plus de 70 km dans le monde réel. Pour favoriser son utilisation, la recharge rapide de 36 kW (0-100 % en 43 minutes selon nos mesures) facilite les ravitaillements. Mais gare au coût avec ces bornes. Les modèles en vente sont récents, et les prix encore élevés : on ne trouve pas d’exemplaires sous les 24 000 €.
Mazda MX-30 e-Skyactiv EV post-2022 : si la version R-EV promet plus d’autonomie totale, ce modèle est encore cher sur le marché et, surtout, affiche un coût d’utilisation plutôt élevé en essence. Il faudra passer par la case recharge, lente si possible, le plus souvent possible. Bref cette version est très contraignante. Autant faire le choix de la plus cohérente version e-Skyactiv EV, même si elle compliquera sérieusement les longs trajets. Visez les modèles post-2022, notamment équipés du chargeur AC 11 kW au lieu du système 6,6 kW (20-80 % en 1 h 50 contre 3 h 00). Côté finitions, les Prime-Line sont bien équipées, mais ne disposent pas des sièges et volants chauffants de l’Exclusive-Line. La Makoto pouvait recevoir en option le Pack Premium (caméra 360°, sono Bose 12 HP, …) et le toit ouvrant. En annonce, les Modern Confidence, Industrial Vintage et Urban Expression correspondent à des coloris de sellerie. Exemple d’annonce : une Makoto Pack Premium de 2022 avec 15 000 km à 17 500 €.