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Interview : pourquoi La Bagnole de Kilow pourrait intéresser cette apicultrice

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Les ruches de Line-Marie
Les ruches de Line-Marie

Quadricycle électrique, La Bagnole se présente sous la forme d’un pick-up à partir duquel il est possible d’imaginer diverses exploitations. Lectrice d’Automobile Propre, Line-Marie utiliserait bien ce véhicule pour transporter ses ruches.

Naissance d’un article

A la suite de l’essai de la Bagnole par Maxime Fontanier, Line-Marie a déposé un commentaire qui commençait ainsi : « Je suis très intéressée par ce véhicule, car apicultrice avec quinze ruches et deux emplacements de rucher ». Ce qui a naturellement piqué ma curiosité de journaliste. L’idée m’est immédiatement apparue pertinente.

Des ruches, une voiture électrique : j’ai pensé à une démarche familiale plus globale centrée sur la qualité et la préservation de l’environnement. C’est bien ce que nous vous proposons de découvrir dans un article à la croisée des genres entre portrait, témoignage de vie et projet d’achat d’un nouveau véhicule électrique.

Depuis sa contribution initiale, la réflexion de l’apicultrice a évolué au rythme des nouveaux commentaires déposés et des articles divers lus sur le modèle.

Maison passive

Le parcours écolo de ce couple d’Alsaciens installé aujourd’hui en Saône-et-Loire a démarré il y a déjà plusieurs dizaines d’années : « Depuis environ quarante ans, nous avons le désir d’avoir une maison passive. La proximité avec l’Allemagne que nous avions à l’époque nous a permis d’en visiter quelques-unes. Nous voulions reproduire un jour cette démarche ».

Les projets prennent parfois des routes un peu différentes : « Nous n’avons toujours pas de maison passive, mais celle de plain-pied que nous avons achetée il y a environ sept ans était déjà très bien isolée. L’ancien propriétaire avait installé une citerne d’eau de 5 m³ que nous avons rapidement fait raccorder aux toilettes et à notre machine à laver. Nous souhaitions être au maximum autonome en eau et électricité ».

Un élément a servi de déclencheur pour aller encore un peu plus loin : « La guerre en Ukraine nous a décidés à passer à la voiture électrique. Nous y réfléchissions déjà depuis longtemps. Avec l’arrivée de notre Dacia Spring, nous avons fait évoluer notre capacité de production d’électricité de 6 à 9 kWc. Au départ, l’installation des panneaux photovoltaïques servait au chauffage par le sol via pompe à chaleur. Pour compléter les besoins, nous avons choisi le tarif tempo d’EDF ».

D’abord le vélo électrique

La mobilité électrique n’était toutefois pas une totale nouveauté pour Line-Marie : « J’ai commencé à rouler avec un vélo électrique il y a 25 ans. Je ne me souviens plus de la marque, mais bien des batteries au plomb qui l’équipaient. Pour mon deuxième VAE, j’ai pris un modèle suisse de marque Flyer, acheté à Lyon. Je profite de batteries lithium-ion depuis 2005. En arrivant ici, j’ai dû remplacer mon Koga Miyata davantage adapté à une utilisation sur du plat. Maintenant, je dois affronter des côtes à 15 % ».

La Dacia Spring a aussi été remplacée, assez rapidement : « Auparavant, nous avions une Citroën Berlingo thermique à sept places pour notre famille avec quatre enfants. Maintenant, ils vivent relativement éloignés de nous. C’était compliqué de leur rendre visite avec la Dacia Spring. C’est pourquoi nous l’avons revendue pour prendre une MG4 avec bien plus d’autonomie. L’hiver, nous pouvons compter sur 400 km. Ce qui nous permet d’aller d’une traite chez notre fille à Dijon, celle installée à Saint-Jean-de-Maurienne et notre fils qui vit à Grenoble ».

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Le couple part également en vacances avec la MG4 : « Ce n’est pas un problème, car il y a des bornes partout maintenant. La MG4 est une voiture confortable, assez simple d’utilisation et agréable à conduire. Elle présente bien plus d’avantages que d’inconvénients, avec un bémol cependant concernant la taille du coffre. À deux, ça va. À l’arrière, trois personnes se sentiraient serrées. Je suis abonnée à la lettre d’Automobile Propre depuis décembre 2021. J’avais étudié tous les articles et fini par essayer la MG4 que nous avons finalement retenue ».

Apicultrice : un nouveau rôle à jouer

Devenir apicultrice n’était au départ pas un projet de Line-Marie. À 62 ans, elle poursuit une activité d’enseignement à distance démarrée récemment, en plus de son occupation de pianiste semi-professionnelle : « En 2020, juste avant le confinement, j’ai appris la suppression de mon poste alors que j’étais très investie dedans. À l’approche de sa retraite, mon mari a voulu se lancer dans l’apiculture en effectuant un stage dans un rucher école ».

Line-Marie a finalement repris l’activité d’apiculture : « On a eu un premier essaim après le confinement, mais il n’a pas passé l’hiver. On a décidé de recommencer. J’ai appris de mon côté, mon mari ne se sentant pas très à l’aise avec les abeilles. Nous avons racheté deux ruches qui ont beaucoup essaimé. Les abeilles sont à la fois sauvages et domestiques. Sans nous, elles ne survivraient pas aux attaques du frelon asiatique, du varroa — acariens parasites —, et des famines provoquées par les coups de chaleur ».

Les ruches de Line-Marie
Les ruches de Line-Marie

Des déplacements de ruche peuvent être vitaux : « Si je récolte un essaim qui se fait piller par les autres ruches, je vais devoir le déplacer. Quelques centaines de mètres ne suffiront pas. Il faut un minimum de trois kilomètres. En règle générale, les abeilles ont un GPS interne. Elles se repèrent grâce au soleil et la position de leur ruche ».

Deux ruchers éloignés de 10 km

Ne pas déplacer suffisamment une ruche aurait un effet catastrophique : « On perdrait toutes les butineuses. Dans une ruche, il y a de l’ordre de 30 000 abeilles. Quand on la déplace suffisamment, elles vont réinitialiser leur fonction de repérage. Aujourd’hui, j’ai dix-huit ruches. Je voudrais bien trouver un véhicule électrique me permettant de les transporter facilement, alors qu’elles sont pleines d’abeilles, de mon rucher près de chez moi au second qui est situé à dix kilomètres. Ce dernier n’est pas accessible avec notre MG4 ».

Les abeilles ont besoin du miel pour vivre. Une hausse est ajoutée qui permet le dépôt du supplément de récolte les bonnes années : « En 2025, nous avons beaucoup de fleurs, et donc du nectar en abondance. Les abeilles font des réserves. Sans voiture, lorsque l’on déplace une ruche, il faudrait finir les trois cents derniers mètres à pied. Je ne me vois pas le faire à bout de bras : la hausse à elle seule pèse entre quinze et vingt kilos quand elle est pleine ».

Lors de leur déplacement, les ruches ne sont pas endormies, mais closes : « Je mets une grille pour fermer devant et des sangles pour tenir le couvercle. Placer les ruches dans un pick-up ouvert ne pose pas de problème. Il faut tout de même éviter les cahots de la route, mais je me fiche du confort me concernant. Une voiture comme La Bagnole me permettrait aussi de faire des emplettes de proximité ».

Envie d’essayer La Bagnole

Si la MG4 n’est pas adaptée au transport, c’est parce qu’elle est trop basse : « C’est le cas de beaucoup de voitures électriques qui pourraient par ailleurs correspondre à mes autres besoins. On n’a pas envie de casser quelque chose dessus en déplaçant les ruches. A priori La Bagnole de Kilow serait adaptée à tous mes usages. Nous avons aussi un très grand jardin potager ».

Le miel des abeilles de Line-Marie
Le miel des abeilles de Line-Marie

Toutefois, Line-Marie s’inquiète : « Depuis mon premier commentaire, j’ai lu différentes choses concernant ce véhicule, et notamment que sa tenue de route ne serait pas satisfaisante en cas de pluie du fait des pneus de moto. Je me pose aussi des questions sur le rapport qualité/prix pour mes usages. Mais j’ai quand même envie de l’essayer. Ce me serait assez facile, car l’entreprise qui la construit n’est pas très éloignée d’un de mes enfants ». Notre lectrice a néanmoins imaginé un plan B : « Je pourrais racheter une Dacia Spring d’occasion. Elle conviendrait assez bien aussi ».

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À ce jour, aucun des quatre enfants du couple ne roule en voiture électrique : « Notre fille de 41 ans, qui est installée dans le sud de la France, aimerait bien, mais elle est en appartement avec une place de parking en copro. La recharge est donc un point compliqué à résoudre auparavant ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Line-Marie pour sa réactivité, son accueil au téléphone et son témoignage.

Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.

Avis de l'auteur

On imagine très bien des ruches être transportées dans la Bagnole de Kilow. Ce quadricycle a en outre été conçu pour être réparable à l'infini, et même profiter des améliorations, dans la limite de ce que la loi autorise. Je n'ai pas eu l'occasion d'essayer ce véhicule, mais je l'ai vu tourner en décembre 2024 au troisième salon de l’eXtrême Défi organisé par l’Ademe à Laval (53). Il apparaissait comme le quadricycle le plus abouti face à des engins qui pouvaient parfois sembler fragiles. Sur le circuit, il enchaînait les virages avec facilité entre les mains des visiteurs. En contrepartie, la grille tarifaire est celle d'une production française artisanale. Il y a forcément un acte militant de la part des actuels acquéreurs qui voient aussi dans La Bagnole un véhicule à l'allure robuste, capable de rendre bien des services, vertueux à l'usage, produit dans notre pays, et bien visible pour promouvoir une activité. Reste la question de la tenue de route sous la pluie. Pour ceux qui ont désormais pris l'habitude des aides capables de gommer le moindre écart de conduite, une réadaptation au pilotage est quasi impérative. Comme pour une voiture sans permis ou un deux-roues, il est nécessaire d'utiliser ce quadricycle en fonction des conditions extérieures. Dans tous les cas, un sérieux essai au plus proche des besoins s'impose pour qui voudra adopter La Bagnole.

Philippe SCHWOERER

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