AccueilArticlesFacteurDix LINE : on est montés à bord du concept électrique français à la consommation record !

FacteurDix LINE : on est montés à bord du concept électrique français à la consommation record !

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Ce ne sont pas les idées qui manquent dans le domaine de la voiture électrique. Les deux dernières décennies ont vu passer des projets tous plus fous les uns que les autres. Certains finissent par éclore. D’autres non. Mais au départ, il y a quasiment toujours la volonté de révolutionner l’une des industries les plus polluantes au monde. Nous sommes allés à la rencontre de Marc Guillemaud, co-fondateur de FacteurDix. Cette start-up française a mis au point un démonstrateur qui a éveillé notre curiosité. LINE, c’est son petit nom, est un véhicule électrique deux places de 500 kg qui promet une consommation record. On vous raconte tout cela !

Le véhicule électrique le plus sobre du marché ?

FacteurDix est le fruit d’une réflexion de longue haleine. Un projet qui a vu le jour sous l’impulsion de deux ingénieurs, Marc Guillemaud et Augustin Roulleaux Dugage. Après leurs expériences respectives dans le domaine de l’énergie, les deux Français ont décidé d’unir leurs forces pour concevoir quelque chose de plus grand. Deux Rouennais qui mettent leurs compétences au service d’un projet qui, ils l’espèrent, pourrait changer la face de l’industrie automobile et contribuer à réduire les émissions de CO2.

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Chez FacteurDix, le point de départ est simple : la voiture individuelle est le premier poste d’émissions de gaz à effet de serre pour chaque citoyen français. Et, comme 90 % des trajets hors agglomérations sont effectués en automobile, s’attaquer à son efficacité énergétique revient à frapper au cœur du problème. Mais là où la majorité des marques se contentent de convertir des modèles existants à l’électrique, FacteurDix veut repartir de zéro. Son objectif : concevoir le véhicule homologué le plus sobre du marché.

« Light Is Not Enough »

C’est ainsi qu’est né le projet LINE pour « Light Is Not Enough », en référence à Colin Chapman. Il s’agit d’un concept deux places de moins de 500 kg, pensé pour consommer « jusqu’à dix fois moins d’énergie qu’un véhicule thermique », nous dit Marc. Lui et Augustin ont la sobriété et l’efficience en ligne de mire. Pour cela, ils misent sur trois leviers principaux : la masse, le coefficient de traînée et la surface frontale. En travaillant ces paramètres à l’extrême, les ingénieurs ont atteint un SCx de 0,28 et un Cx de 0,17.

En guise de comparaison, c’est deux fois moins que celui d’une Tesla Model 3. Comme réduire le poids ne suffit pas, chaque élément a été optimisé, jusqu’aux roues, pour minimiser la traînée. Le résultat ? Une consommation théorique de 4 kWh aux 100 kilomètres selon le cycle WLTP. À titre de comparaison, une voiture électrique standard oscille de 12 à 25 kWh. Dans leur approche, les deux ingénieurs s’intéressent d’ailleurs presque plus au côté énergétique du produit que purement automobile.

Type de véhiculeConsommation
Voiture thermique45 kWh
Berline électrique12 à 25 kWh
Micro-car électrique7 à 10 kWh
LINE4 kWh

Leur constat est implacable : sans rupture technologique sur la consommation, l’électrification massive du parc risque de reproduire les travers du thermique, en version décarbonée. Autrement dit, sans efficacité accrue, l’électrique pourrait devenir une fausse solution. C’est cette conviction qui guide la conception du LINE. Derrière sa silhouette minimaliste, le véhicule cache une exigence de performance extrêmement pointue. Chaque composant, chaque élément de design vise un objectif unique, faire plus avec moins.

Design atypique pour ce L5E à 4 roues

Le prototype présenté début juillet 2025 repose sur une homologation en catégorie L5e, celle des tricycles motorisés, même si LINE conserve quatre roues. Pour éviter de s’alourdir, le véhicule électrique fera l’impasse sur les aides à la conduite obligatoires à partir de 2026. « Cela rajouterait 200 kg », selon Marc. Un arbitrage assumé. Côté fiche technique, les fondateurs visent une puissance de 50 kW pour une vitesse maximale de 165 km/h, une batterie de 30 kWh et une autonomie WLTP de 500 km.

Le tout avec un coffre de 90 litres et des équipements de sécurité de base : ABS, ESP, airbag et zones de déformation. Autre point clé : la recharge. LINE vise un temps de charge de 20 à 80 % en dix minutes, avec une puissance maximale en pic de 100 kW. Pour atteindre cette performance, FacteurDix est actuellement à la recherche d’un partenaire dans le domaine des batteries. Plusieurs pistes sont explorées, en France comme à l’international, avec l’objectif de combiner densité énergétique, durabilité et compacité.

Les prochaines étapes ?

La start-up normande ne prétend pas devenir un constructeur à succès du jour au lendemain. Les fondateurs sont pour le moment à la recherche de financements. L’entrée au capital de Faster, une PME industrielle française spécialisée dans le domaine de la compétition et du prototypage, a marqué une étape importante. La première série du LINE visera un public restreint : passionnés d’innovation, collectionneurs, ou entreprises en quête de solutions à impact. Les pré-commandes sont d’ores et déjà ouvertes.

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Dans un premier temps, une centaine d’unités sont prévues. L’engin sera commercialisé « entre 150 000 et 200 000 euros ». Un tarif élevé, certes, mais présenté comme « proche du prix coûtant », dans une logique d’expérimentation grandeur nature. Dans un second temps, d’ici à 2028, l’objectif est d’industrialiser la production du LINE et descendre aux alentours des 60 000 euros. À l’horizon 2030, l’idée est de démocratiser ce type de véhicule autour de 30 000 euros par unité, notamment grâce à un châssis en composite.

Vous aurez deviné que FacteurDix ne cherche pas à rivaliser avec les constructeurs et leurs citadines bon marché. L’idée est plutôt d’ouvrir une voie alternative. Celle d’une efficacité radicale sans renoncer à l’usage ni au plaisir. Un projet qui se veut à contre-courant des SUV électriques de 2 tonnes et plus. Le positionnement est également différent de celui des L7e, ces quadricycles électriques (à l’instar de la Microlino) qui manquent d’efficience, même si l’idée d’une consommation moindre est bien là.

LINE, Aptera, même combat ?

Cette aventure française me fait penser à celle d’Aptera, une entreprise américaine qui tente de commercialiser une voiture solaire. La firme californienne existe depuis 20 ans et vient seulement de présenter une version dite de « production ». Il s’agit d’une biplace à trois roues dotée de panneaux solaires intégrés sur le capot, le toit et le hayon. Cette configuration lui permet de générer jusqu’à 700 W de puissance solaire et d’offrir environ 65 km d’autonomie par jour si l’ensoleillement est de la partie.

Cette voiture électrique revendique par ailleurs un Cx ultra-faible, autour de 0,13, notamment grâce au travail effectué dans la soufflerie du bureau de design italien Pininfarina. Selon Aptera, son engin pourrait parcourir jusqu’à 650 km sur une seule charge, grâce à des batteries de capacité variable (de 25 à 100 kWh) et à ses capacités aérodynamiques. Malgré toutes ces promesses, le projet reste fragile. Aptera cherche toujours des financements afin de livrer ses premières unités promises pour fin 2025.

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Quand j’évoque ce projet avec Marc de FacteurDix, il reconnaît les similitudes entre les deux initiatives, mais estime que « les panneaux solaires positionnés sur une voiture sont trop fragiles » et donc « susceptibles d’être endommagés lorsque les électromobilistes prendront la route ». Il reconnaît toutefois la pertinence d’une installation solaire à domicile, mais juge que sur une voiture, les bénéfices ne justifient pas les contraintes techniques et les risques liés à la fragilité des surfaces exposés.

Deux philosophies différentes, mais, dans les deux cas, l’efficacité énergétique est au cœur du projet. On espère pour nos Français que la phase de développement ne sera pas aussi longue que pour leurs homologues américains.

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