AccueilArticlesEtiquette CO2 des voitures : bientôt une refonte de ce score qui ne veut plus dire grand chose ?

Etiquette CO2 des voitures : bientôt une refonte de ce score qui ne veut plus dire grand chose ?

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« L’étiquette énergie-CO2 » est à l’industrie automobile ce que le « Nutri-Score » est à la grande distribution. Mais le dispositif concernant les voitures est perfectible. En 2025, 90 % des immatriculations de véhicules neufs se font sous une couleur verte, ce qui ne veut plus rien dire. Le Secrétariat général à la planification écologique compte réformer l’étiquetage CO2 afin de mieux informer les consommateurs.

Un dispositif vieillissant

Instauré en 2003, l’étiquetage CO2 des voitures avait pour objectif de fournir une information claire et visuelle aux consommateurs sur les émissions de dioxyde de carbone des véhicules neufs. Lors de son immatriculation, chaque modèle se voit alors attribuer une lettre et une étiquette de couleur, allant du A en vert pour les véhicules les moins polluants au G en rouge pour les plus émetteurs de CO2. Mais avec l’évolution technologique et la diversification des motorisations, ce barème a progressivement perdu de sa pertinence.

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Le marché automobile a profondément changé au cours des dix dernières années. L’industrie a notamment connu une explosion des ventes de véhicules hybrides et électriques. Sur le premier trimestre 2025, les véhicules électriques et hybrides représentaient par exemple 58,3 % de toutes les ventes. Concrètement, 90 % des nouvelles immatriculations arborent aujourd’hui une étiquette verte. Une situation jugée « trompeuse » pour les consommateurs qui ne peuvent pas correctement s’y retrouver.

Une réforme nécessaire pour plus de transparence

Conscient de cette dérive, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) a initié une réflexion visant à revoir complètement le barème actuel. L’idée est de rendre l’étiquette énergie-CO2 plus représentative de la réalité du marché et des performances énergétiques de chaque motorisation. Le projet de réforme repose sur un nouveau découpage des classes de couleur, avec des critères beaucoup plus exigeants dans l’objectif d’obtenir des notations plus proches de la réalité.

Désormais, l’étiquette A (vert foncé) serait réservée uniquement aux véhicules 100 % électriques ayant obtenu l’éco-score de l’Ademe. Un score qui repose sur un calcul de l’empreinte carbone. Les autres modèles électriques passeraient en B (vert moyen), tandis que les hybrides rechargeables, hybrides simples ou petits modèles thermiques à moins de 100 g de CO2/km seraient badgés C (vert clair). Ensuite, les véhicules entre 101 et 115 g passeraient en catégorie D (jaune) et ceux entre 116 et 130 g seraient E (orange).

Un impact sur les ventes et la fiscalité ?

Cette refonte s’inscrit dans une logique plus globale de transparence et de responsabilisation des consommateurs. À l’image du Nutri-Score dans l’alimentation, ou plus récemment de l’indice de réparabilité (un dispositif qui permet aux Français d’être informés sur le caractère plus ou moins réparable de leurs achats), l’étiquette CO2 des voitures doit devenir un outil d’aide à la décision et permettre aux acheteurs de comparer facilement les performances environnementales des différents modèles.

Aujourd’hui, l’interministériel estime que ce n’est pas le cas et compte bien y remédier. Reste à savoir si cette réforme influencera réellement les choix des consommateurs et, potentiellement, la fiscalité automobile. Dans le meilleur des cas, on peut imaginer que cette clarification des performances environnementales pour chaque véhicule puisse inciter davantage de conducteurs à se tourner vers des modèles réellement vertueux. Le gouvernement espère aussi que cela permettra de contribuer à ses objectifs climatiques.

Un dispositif parmi d’autres pour favoriser l’électrique

Rappelons tout de même que, par l’intermédiaire du ministère de la Transition écologique, la France a fixé un objectif de ventes de voitures électriques ambitieux à hauteur de 66 % de l’ensemble du mix d’ici 2030. Dans les plans de l’Hôtel de Roquelaure, les voitures électriques devront représenter 15 % du parc roulant sur notre sol d’ici 2030. Elles n’étaient que 2,2 % début 2024. Cette refonte de l’étiquetage CO2 pourrait donc aider à orienter le choix des consommateurs, mais il ne fera pas tout.

Pour emmener les conducteurs dans cette direction, le gouvernement met également en place d’autres dispositifs. Côté flottes d’entreprises on peut notamment citer les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) et une fiscalité globalement favorables aux véhicules électriques. Côté particulier on retrouve principalement le bonus écologique. Bien que plus faible en 2025, il fait toujours office de coup de pouce financier. Sans oublier la nouvelle mouture du leasing social attendu dans le courant du second semestre.

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