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Jusqu’ici absent du segment des crossovers, Toyota soigne son entrée avec le nouveau C-HR, jouant sur le style et la technologie hybride pour se faire une place sur un marché largement convoité. Pari réussi ? La réponse dans notre essai.
On ne peut pas regarder le Toyota C-HR (Coupé High Rider) sans penser au Nissan Juke. Et si le design des deux véhicules est différent, l’esprit reste le même avec un modèle à mi-chemin entre le SUV et le coupé au look particulièrement clivant. Un véritable OVNI cherchant à briller sur un marché déjà largement occupé par les concurrents. Pari réussi et ce Toyota C-HR ne laisse pas indifférent, qu’on aime ou qu’on déteste son design torturé et ses lignes anguleuses.
Au niveau des finitions, Toyota a également soigné son entrée et on apprécie les quelques touches subtiles apportées par le constructeur comme la présence du logo C-HR incrusté dans le optiques et le liseré bleu ou gris courant dans l’habitacle selon les finitions. Sur la version hybride, les signes distinctifs restent les mêmes que sur le reste de la gamme avec un logo constructeur incrusté de bleu et la présence de la mention « hybrid » sur l’aile avant gauche et à l’arrière droit du véhicule.
Et si le premier réflexe reste de le comparer au Juke, le C-HR ne joue pas forcément dans la même cour puisqu’il monte d’un segment avec un véhicule 22 cm plus long que son rival nippon (4.36 m vs 4.14 m). Sur les véhicules de même gabarit, le C-HR se place davantage face au Nissan Qashqai (4.38 m) ou au Kia Niro (4.355m), son principal concurrent sur le segment hybride, même si sa capacité de chargement de 377 litres le place en dessous de ses concurrents (427 l pour le Niro et 430 l pour le Qashqai).
Avec une ambiance présentée comme « techno sensuelle », l’intérieur est plutôt réussi et Toyota ne sombre pas dans le « tout tactile » en conservant une partie des boutons, notamment pour régler la climatisation. Siégeant au centre du tableau de bord, l’écran tactile propose différentes fonctionnalités comme le suivi des consommations ou la navigation. Il est renforcé par un petit écran TFT situé entre les deux compte-tours. Du côté des applications, il est possible d’accéder à Coyote ou Twitter via le système maison de Toyota. En revanche, pas de compatibilité avec Android Auto et Apple Car Play. Dommage pour un véhicule qui cible une clientèle à la fois jeune et branchée.
A l’arrière, les grands gabarits pourront y accéder sans problème mais le design très particulier du C-HR, qui fait remonter légèrement les vitres arrière, limite le champ de vision. Une impression « mirador » pas très agréable pour les passagers.
Pour les grands voyageurs, notons que le C-HR peut tracter jusqu’à 725 kilos.
Sous le capot, le C-HR fait appel à la même motorisation que la Toyota Prius 4 avec un système hybride de 122 chevaux et 163 Nm associant un moteur essence 1.8 l deux moteurs électriques cumulant 53 kW de puissance. Sur la route, il est à la fois agile et confortable même si quelques chevaux manquent encore pour en faire un véhicule aussi dynamique que son style.
On pensait l’avoir définitivement oublié avec la Prius 4, l’effet moulinet de la boite CVT revient avec le C-HR lorsqu’on sollicite un peu trop le moteur thermique, notamment sur les phases d’accélérations fortes. Interrogé sur le sujet en conférence de presse, le constructeur s’est expliqué en indiquant que le C-HR bénéficiait d’un calibrage différent de la Prius pour accentuer sa nervosité et son comportement dynamique.
Sur le C-HR comme sur la plupart des hybrides « non rechargeables » de Toyota, la capacité de la batterie reste faible –seulement 1.31 kWh avec une technologie Ni-Mh – et ne peut guère autoriser plus de 1 à 2 km d’autonomie. Ce mode électrique n’est pourtant pas qu’un argument marketing puisqu’il revient régulièrement grâce à la récupération d’énergie lors des phases de freinage et de décélération. Un concept que nous avons pu largement apprécier lors de notre essai, passant du mode hybride sur les routes nationales au mode zéro émission lors de la traversée des villages. Un régal même si le plaisir reste de courte durée et qu’il faudra toujours veiller à avoir le pied léger sur l’accélérateur sous peine de voir ressurgir le moteur essence…
Sur la partie consommation, nous avons pu réaliser deux boucles sur des trajets majoritairement constitués de nationales et d’autoroutes. La première avec une moyenne de 4.9 l/100 km et la seconde avec 5.0 l/100 km, le tout face à une valeur normée à 4.1 l/100 km en cycle mixte NEDC. A titre, de comparaison, nos confrères qui ont également pu prendre en main la version 1.2 l essence nous ont rapporté une consommation moyenne de 8 l/100 km.
Pour ceux qui veulent en voir un peu plus, ci dessous une petite vidéo de notre essai du C-HR.
Positionné entre la Toyota Auris hybride et le Toyota RAV4 hybride au sein de la gamme Toyota, le C-HR est proposé en 3 niveaux de finitions avec un ticket d’entrée fixé à 28.500 euros pour la version d’entrée de gamme, la Dynamic, soit tout de même 2600 euros de plus que la version 1.2 essence. Les deux autres versions, Graphic et Distinctive, sont toutes deux proposées à 31.500 euros et s’adressent à deux publics bien différents. La première cible un public plus jeune avec un intérieur orienté techno, une carrosserie bi-ton et une sellerie tissu bleue et noir tandis que la seconde vise davantage les séniors avec un intérieur beaucoup plus cosy et raffiné, une carrosserie mono-ton et des sièges mi-cuir couleur chocolat.
Du côté des équipements, Toyota joue la carte de la sécurité en dotant son C-HR hybride du pack Safety Sens dès le premier niveau de finition. Celui-ci intègre notamment le système de pré-collision avec détection des piétons, l’alerte de franchissement de ligne avec aide au maintien dans la file, l’allumage automatique des feux de route et le régulateur de vitesse adaptatif. Et si on regrette l’absence de toit panoramique ou de toit ouvrant, l’option JBL et ses 9 hauts parleurs, intégrée au pack premium (+3000 euros sur finitions Graphic et Distinctive), saura satisfaire les amateurs de sons.
Pour les professionnels, qui devraient représenter 40 % des ventes du constructeur, une finition Dynamic Business est également disponible moyennant 28.950 €.
Vis-à-vis de la concurrence, le Toyota C-HR hybride se classe plutôt dans la fourchette haute du segment des crossovers. Il est également 1500 euros plus cher que le Kia Niro, son principal rival dans la catégorie hybride, même si les deux modèles ne devraient pas se marcher sur les pieds tant leur design saura séduire un public aux attentes bien différentes.
Quant à savoir si une version hybride rechargeable serait au programme, le constructeur nous a répondu par la négative, du moins pour le moment. Idem sur l’éventuelle arrivée d’une version hybride quatre roues motrices. En revanche, il n’est pas exclu que ce petit C-HR ait un jour un homologue au sein de la gamme Lexus.
Et pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur le positionnement du C-HR, retrouvez les explications de Ludovic Billiet, Directeur Marketing de Toyota France, dans la vidéo ci-dessous.
Avec un design fort associé à une motorisation « full hybrid », le Toyota C-HR dispose de sérieux atouts pour s’imposer sur le marché des crossovers. Le résultat final est plutôt réussi même si on regrette le comportement de la boite CVT dans certaines conditions et un tarif sans doute un poil élevé.
Attendu comme un des « core-model » au sein de la gamme du constructeur, le C-HR devrait être écoulé à 100.000 exemplaires en année pleine. Pour la France, l’objectif 2017 fixé est de 15.000 unités, dont 85 % en motorisation hybride, sachant que le C-HR est présenté comme un véritable instrument de conquête puisque 70 % des acheteurs ne devraient pas être des habitués de la marque. Le constructeur annonce avoir enregistré plus de 1000 précommandes.
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