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Les équipes de Tesla nous ont proposé de découvrir son petit quad électrique conçu à l’image de l’impressionnant pick-up électrique de la firme californienne. Seule condition pour cela, trouver un testeur âgé de 8 à 12 ans pour en prendre le guidon. Mission accomplie et nous vous livrons nos impressions.
À l’heure où Tesla a dévoilé la version finale de son Cybertruck et procédé aux premières livraisons outre-Atlantique, les Français ne peuvent toujours pas précommander ce monstrueux véhicule. Parents frustrés (et fortunés), l’envie vous prendra peut-être de commander le modèle réduit pour votre enfant, le Cyberquad. En effet, le jouet est bel et bien disponible à la commande contre 1 990 €. Encore faut-il que celui-ci en vaille la peine. C’est la question à laquelle nous souhaitions répondre en acceptant de l’essayer… ou plutôt en le confiant à un jeune testeur.
Comme nous allons le voir, le quad de la marque est esthétiquement largement inspiré du pickup de la marque, en revanche, contrairement à ce dernier, pour les performances… on repassera.
À la manière d’un véritable essai auto Tesla, nous avons pris possession de notre véhicule à la concession de Chambourcy de la marque. Là, un Model Y dans une livrée « Midnight Cherry Red » très jolie nous attendait avec, dans le coffre, un Cyberquad qui semble avoir été conçu pour se loger là. En effet, une fois les sièges arrière rabattus et le plancher du coffre ôté, ce quad futuriste trouve assez facilement sa place, le train avant semblant être fait sur mesure pour le double-fond du SUV.
Encore faut-il cependant être en mesure de porter les 55 kilos de l’ensemble. Dans notre cas, nous étions accompagnés du père de notre jeune testeur qui, du haut de ses douze ans, aurait été bien incapable de nous aider. Gageons que les futurs propriétaires du Cyberquad opteront pour un plateau de transport ou une remorque pouvant accueillir l’engin, mesurant 116 cm de long, 64 cm de large et 70 cm de haut.
Rappelons les quelques caractéristiques techniques du quad de Tesla : il intègre un moteur de 350 watts sur l’essieu arrière, alimenté par une petite batterie Lithium-Ion de 188 Wh (21,6 V – 8,7 Ah) ayant la modeste prétention d’une autonomie d’une vingtaine de kilomètres. On se croirait sur une trottinette électrique, sauf que cette dernière en a plus dans le ventre.
En effet, Tesla a bridé les performances du Cyberquad à la vitesse maximale de 6 km/h en mode 1 et 13 km/h en mode 2. Le choix du mode s’opère via un petit bouton situé à l’arrière, sous la selle, à côté du bouton de mise en marche et protégé par une coque en plastique pour que l’enfant ne puisse pas changer le mode de lui-même.
Les références stylistiques au Cybertruck ne manquent pas, à l’image des bandeaux lumineux à l’avant et à l’arrière en guise de phare et de feu-stop. Les arêtes sont également très prononcées et le style clairement minimaliste, sans doute même un peu trop.
À lire aussiLe Tesla Cybertruck est enfin là, mais la réalité n’est pas à la hauteur des promessesLa consigne qui nous était partagée par Tesla était claire lors de la remise de l’engin : le Cyberquad est un jouet pour les enfants. Le constructeur limite en effet son utilisation à un enfant de 8 à 12 ans et au poids maximal de 50 kg. À presque 2 000 €, cela fait très cher, surtout que, pour un tarif bien inférieur, les équivalents thermiques ne manquent pas et dans des configurations moteurs et équipements autrement sérieuses. Passons, la marque d’Elon Musk mise sans doute sur l’image de marque et le look.
Et visiblement cela fonctionne. Notre jeune testeur de 12 ans, pourtant impatient de tester l’engin, semble impressionné par le Cyberquad – à moins que ce soit la température extérieure de 0 degré qui lui ait glacé toute forme de motivation. Une fois installé au guidon, il n’est pas utile de partager les consignes avec Joan, si ce n’est l’emplacement des boutons de marche avant et marche arrière. Notre testeur est déjà habitué à faire du quad (thermique), mais l’appréhension de la découverte d’une nouvelle monture toute neuve est palpable.
Après quelques manœuvres pour rejoindre le chemin de forêt, il presse la gâchette à fond et nous le suivons de très près en trottinette électrique… à l’allure d’un escargot, ou presque. La petite foulée d’un jogger serait plus exacte. Le mode 1 est enclenché et les 6 km/h sont atteints en quelques mètres dans une accélération mollassonne et un bruit assez étonnant. Clairement, ce Cyberquad est un jouet ! Nous stoppons le quad et passons en mode 2 pour tenter de rythmer la balade. Enfin un peu.
En mode 2, la vitesse passe à 13 km/h et c’est tout aussi peu impressionnant dans le contexte du test. Sur ce chemin de forêt, assez large, sans dénivelé et avec aucun risque pour le pilote ni difficulté pour le quad, on se dit qu’un peu plus de vitesse aurait permis de rendre la balade plus divertissante. Au guidon, notre jeune testeur nous confirme à plusieurs reprises être à fond.
Sur ce tracé, les secousses semblent très légères, mais elles suffisent déjà pour nous rappeler que le Cyberquad ne dispose qu’une simple suspension centrale à l’arrière et aucune suspension à l’avant. C’est un jouet, on nous l’a dit, mais à ce prix, la pilule a du mal à passer.
Plus loin, le terrain est creusé par les écoulements d’eau de pluie et nous demandons à Joan de s’y aventurer. Là, l’absence de suspension à l’avant montre que le quad se trouve rapidement avec une roue dans le vide lors des transferts d’appuis. La limitation technique et la perte d’adhérence sont donc rapides, même sur un terrain qui n’affiche aucune difficulté technique.
L’affaire se corse encore un peu pour notre Cyberquad lorsqu’il sera question de monter une petite pente sablonneuse à l’inclinaison modeste. Un endroit que nous connaissons bien et où le moindre moteur 250 W des vélos à assistance électrique que nous testons nous propulse au sommet sans aucun effort physique ou presque. Ici, le quad s’essouffle et Joan entame une marche arrière pour entamer une trajectoire moins abrupte.
Retour sur plat où la balade se terminera gâchette à fond, jusqu’à traverser des étendues de pelouse, sans relief ni difficulté comme le ferait… une tondeuse à gazon autoportée. Nous ne nous prononcerons pas sur l’autonomie du Cyberquad qui, de retour à son point de parking, n’affiche désormais plus que trois des quatre diodes lumineuses de la batterie.
D’ailleurs, à ce sujet, nous aurions apprécié que celles-ci restent visibles en permanence, ou alors qu’un report soit présent sur le guidon du quad pour garder un œil sur l’autonomie restante. Rien n’est prévu et il faudra penser à contrôler l’état de la batterie lors des sorties et, surtout, le faire suffisamment régulièrement pour anticiper un éventuel trajet de retour au parking. Là encore, nous pensons que quelques diodes installées à la vue du pilote comme des parents n’auraient pas été du luxe.
À lire aussiLa production du Cybertruck peut-elle causer la perte financière de Tesla ?À l’heure de faire le bilan de cette courte expérience, Joan nous confiera qu’il aimerait bien avoir un tel engin en cadeau. Mais c’est sûr, il ne troquerait pas son quad à essence, deux places et autrement performant et polyvalent pour ce modèle Tesla. D’autant que si les premières minutes au guidon ont été un peu timides, nous n’avons pas trouvé notre testeur impressionné par l’engin.
Le froid bien présent sur cette matinée de test n’a assurément pas aidé notre jeune testeur à profiter pleinement de l’expérience, mais rouler à moins de 15 km/h sur un quatre roues… c’est lassant. Surtout que Joan est un enfant de 12 ans, déjà initié et ayant par ailleurs dans l’âge maximal d’utilisation du quad selon le constructeur.
L’approche sera différente pour un enfant de 8 ans, par exemple, mais sans doute pendant un temps aussi. On connaît la capacité des plus jeunes — parfois « tête brulée » — à s’adapter, notamment à ces faibles allures.
Et c’est d’ailleurs notre principale critique à l’égard de ce Cyberquad. Certes, les équipes de Tesla font preuve d’insistance pour le présenter comme un jouet, mais à ce prix, on s’attend tout de même à une certaine polyvalence, voire une évolutivité. Le fait de n’avoir que deux modes de conduite nous semble contraignant.
Une vitesse maximale supérieure aurait été appréciée et, pourquoi pas, une configuration dans laquelle le moteur délivrerait aussi plus de couple pour s’adapter à des chemins avec un peu plus de dénivelé. Et puis nous aurions apprécié que Tesla associe à son quad une application mobile pour ajuster les modes de conduite. Offrir plus de modes et plus de puissance aurait ainsi permis au Cyberquad d’accompagner les jeunes pilotes sur plusieurs années, de 8 à 12 ans.
Le Cyberquad s’essouffle rapidement et bride la polyvalence de l’engin. Nous nous projetions facilement dans un scénario de parents sur leur vélo accompagnés du petit dernier équipé de son quad électrique, qui ne fait pas de bruit et n’émet pas de gaz d’échappement, sur des chemins de forêts amusants. En l’état, cela nous semblerait sans doute trop ennuyeux pour tout le monde.
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