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Le Skoda Enyaq bénéficie de petites évolutions en 2024 et inaugure une nouvelle finition haut de gamme Laurin&Klement parfaitement équipée. Bilan après plus de 1 900 km entre Paris et les Alpes avec quatre skieurs.
Après l’essai du Skoda Enyaq 85 en version coupé et propulsion signé Andy David, nous avons repris le volant du SUV électrique tchèque dans sa version break 85X qui offre à la fois plus de coffre (585 litres VDA contre 570 litres pour le coupé), mais aussi deux moteurs et quatre roues motrices.
Si le moteur avant à induction ne change pas, le nouveau bloc synchrone à aimants permanents situé à l’arrière fourni par Bosch tourne plus vite et offre davantage de puissance. Ce moteur est capable de fournir à lui seul 286 ch et d’atteindre 340 ch de puissance cumulée avec le moteur avant sur la version sportive RS. Mais, dans le modèle 85X, la puissance cumulée se limite à 285 ch pour des raisons marketing.
Côté batterie, on retrouve un pack de cellules au lithium-ion de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) offrant 82 kWh de capacité brute, soit 77 kWh de capacité nette utile. La chimie cellulaire et la gestion thermique ont été optimisées et une fonction de préchauffage fait son apparition. La puissance de charge maxi en courant continu peut ainsi atteindre jusqu’à 175 kW.
À lire aussiSkoda Epiq : un petit SUV électrique à 25 000 € seulementAutre évolution, l’arrivée d’une finition haut de gamme Laurin& Klement intégrant des jantes de 20 pouces, des logos spécifiques ou encore une calandre rétroéclairée par 131 LED. À cela s’ajoutent des phares Matrix LED très performants.
À bord, la sellerie cuir perforée chauffante et ventilée intègre une fonction massante à l’avant. Le hayon bénéficie d’une ouverture électrique de série et le système audio dit Canton comprend 12 HP. L’ensemble multimédia comprend lui aussi une profonde mise à jour avec une nouvelle cartographie pour la navigation par GPS qui s’accompagne d’un affichage tête haute à réalité augmentée et d’un planificateur d’itinéraire optimisé qui permet de préconditionner la batterie avant la charge. Les menus ont été revus pour plus de simplicité et la clef main libre permet désormais de verrouiller automatiquement le véhicule en s’éloignant de 2,5 m. Le Skoda Enyaq se distingue toujours par sa présentation soignée avec des matériaux de qualité et des assemblages précis. Son mobilier semble d’ailleurs de meilleure qualité que celui de son cousin, le VW ID4.
Si le Skoda Enyaq paraît assez imposant, notamment en raison de sa largeur (1,88 m) et de sa hauteur conséquente (1,61 m), sa longueur de 4,65 m reste raisonnable pour un SUV familial. Le diamètre de braquage de 10,8 m (9,3 m sur la version propulsion) assure une meilleure maniabilité qu’un Tesla Model Y. L’amortissement, comme la sellerie, paraît assez ferme au premier abord, mais s’avère en fait très bien calibré et assure une bonne filtration des chocs. Les suspensions pilotées proposées en option (1380 €) ne semblent dès lors pas indispensables.
Sur route, le Skoda Enyaq 85X séduit par ses performances, certes moins fulgurantes que celles d’un Model Y Grande Autonomie (6,6 s contre 5 s), mais amplement suffisantes pour s’insérer facilement et dépasser même avec quatre adultes et leurs bagages. La vitesse de pointe augmentée (160 à 180 km/h) sera aussi appréciée par ceux qui empruntent les autoroutes allemandes illimitées. Bien équilibré et très stable, l’Enyaq prend un peu de roulis et tend à élargir gentiment sa trajectoire sans pour autant ballotter ses passagers. Nous avons été bluffés par l’éclairage Matrix ultra-puissant qui permet de rester en plein phare sans jamais éblouir les autres usagers. Un vrai bonheur pour arpenter un col de nuit bardé d’animaux sauvages.
En revanche, le freinage mollasson avec une pédale à la course longue ne met pas en confiance dans les descentes. Il faut dire que la plupart des modèles électriques du groupe VW se contentent de tambours aux roues arrière. Un peu juste pour ralentir 2321 kg (hors conducteur) dans cette finition haut de gamme avec toit panoramique (à 1050 €). Le SUV tchèque fait figure de pachyderme comparé à un Tesla Model Y Grande Autonomie (1979 kg). Mieux vaut user du mode B (comme Brake) pour exploiter au maximum le freinage régénératif. Celui-ci demeure moins prononcé que sur un Tesla Model Y et ne va pas jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. En revanche, il est possible d’opter pour plusieurs niveaux de régénération grâce aux palettes au volant qui s’avèrent amusantes et peuvent rassurer les nouveaux utilisateurs de véhicules électriques, souvent déroutés par un frein moteur trop prononcé.
Sur autoroute, le Skoda Enyaq prend sa revanche face à la référence américaine en matière de confort. Les raccords de chaussées sont parfaitement absorbés et l’insonorisation plus soignée. Les légers sifflements d’air qui apparaissent au niveau des montants vers 120 km/h ne sont pas gênants et les bruits de roulement restent parfaitement maîtrisés même avec les grandes jantes de 20 pouces chaussées de pneus hiver. La chaine Hi-fi très efficace offre de bonnes basses sans pour autant faire trembler le mobilier. Nous avons également apprécié l’efficacité du régulateur de vitesse actif et de l’aide au maintien de voie. Dommage qu’il faille régulièrement serrer le volant pour qu’il détecte bien la présence de vos mains avant de faire hurler les alertes de sécurité. Les capteurs intégrés dans la branche manquent visiblement de sensibilité. Sans doute est-ce lié à la présence des résistances pour la fonction chauffante du volant en série sur ce modèle L&K.
Durant notre « trajet aller » sur autoroute entre Paris et la station de La Rosière, nous avons enregistré 23,7 kWh/100 km de consommation moyenne. Un résultat très honorable au regard du rythme adopté avec trois passagers et de larges pneus hiver. Lors du retour effectué avec un passager de plus (donc à quatre adultes de 75 kg), et sous une température plus basse (6°), l’ordinateur de bord affichait plutôt 26,5 kWh/100 km. Et au total sur 1925 km, nous avions 24,4 kWh/100 km de moyenne. De quoi envisager 300 km d’autonomie sur autoroute et 400 km en ville. Pas si mal au regard du poids de l’engin.
Concernant la recharge, nous avons été très agréablement surpris par les améliorations apportées sur ce modèle 2024. La fonction de pré-conditionnement de la batterie peut s’activer manuellement sans activer le système de navigation et nous avons pu afficher des pics de puissance à 177 kW sur des bornes Ionity. La courbe de charge très progressive permet de passer de 10 à 80% en moins de 20 minutes comme promis. Il nous faudra trois arrêts pour parcourir 800 km en partant avec 50 % de batterie sans se priver sur l’accélérateur. Il semble donc possible de se contenter de deux arrêts en partant avec le plein et en roulant à 120 km/h.
Confortable, bien fabriqué et généreusement équipé, le Skoda Enyaq 85X permet de voyager très sereinement et offre assez d’autonomie avec une bonne vitesse de charge. Des qualités qu’il facture toutefois douloureusement. Notre modèle d’essai L&K réclame 66 140 € soit 14 150 € de plus qu’un Tesla Model Y Grande Autonomie plus spacieux, plus rapide et plus sobre et 8 150 € de plus que le Model Y Performance qui porte bien son nom. Une différence difficile à justifier objectivement. À moins que le SAV soit digne d’un service de conciergerie de luxe avec véhicule de remplacement livré à domicile en cas de pépin.
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