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Essai : Smart #5, un redoutable rival pour le Tesla Model Y

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Pour rivaliser avec le Tesla Model Y, Smart s’appuie sur l’expérience du Chinois Geely pour proposer un SUV électrique familial à la pointe de la technologie. Nous avons pu tester la version haut de gamme Brabus aux performances sidérantes. 

La Smart #5 est la plus imposante Smart jamais produite. Avec ses 4,40 m de long pour 1,92 m de large et 1,71 m de haut, ce SUV au design cubique d’une Jeep tranche avec les autres productions de la branche urbaine du groupe Mercedes. Fabriquée dans la même usine chinoise que le Zeekr 7X, la Smart #5 s’en distingue par son design spécifique et son châssis reposant sur des suspensions métalliques classiques et non pas pneumatiques. L’empattement de 19,7 cm s’avère tout de même conséquent comparé aux autres SUV du segment, à commencer par le Tesla Model Y perché à 17,2 cm.

Une Smart #5 de combat

Comme son rival américain, le SUV Smart propose deux types de batteries. L’entrée de gamme embarque des cellules de type LFP de 74 kWh net et le haut de gamme reçoit des piles NMC de 94 kWh. Ces accumulateurs alimentent un moteur arrière synchrone à aimants permanents (de 340 à 363 ch) sur les versions propulsion, ou deux moteurs sur les versions quatre roues motrices (587 à 646 ch).

Nous avons pu prendre le volant de la version haut de gamme Brabus de 646 ch avec la grosse pile de 94 kWh. Cette déclinaison sportive se pare de logo Brabus sur ses bas de caisses et repose sur des jantes de 21 pouces avec des étriers de frein peints en rouge. Le toit panoramique avec son store électrique intégré figure dans la dotation de série, tout comme les poignées de portes escamotables illuminées ou encore les vitres arrière surteintées, les phares à Led matriciels ou encore l’éclairage dynamique des feux de position.

Les rétroviseurs électriques chauffants et à mémoire s’adaptent aux préférences de chaque conducteur, alors que le hayon motorisé permet un accès simplifié au coffre, même les mains chargées.

Gros porteur

Le volume du coffre atteint 630 litres dans sa configuration standard et s’étend à 1 530 litres une fois les sièges arrière (en 2/3 1/3 avec trappe à skis) rabattus à plat. Sous le plancher se trouve un double-fond assez profond pour loger des câbles. À cela s’ajoute un frunk avant de 47 litres sur les versions 4×4 et de 72 litres sur les propulsions. Une belle capacité d’emport. Les passagers arrière bénéficient d’un immense espace aux jambes et d’une garde au toit généreuse. Les sièges chauffants s’inclinent électriquement et l’accoudoir central paré de feutrine intègre des porte-gobelets.

Une Smart #5 meilleure qu’une Mercedes

À l’avant, les sièges en Dinamica avec le logo Brabus brodé dans les appuis-têtes sont chauffants et ventilés, et intègrent des réglages électriques à mémoire de position des deux côtés. Le volant sport en Alcantara offre une prise en main agréable et se règle manuellement dans tous les sens pour assurer une position de conduite parfaite. L’ergonomie se montre d’ailleurs exemplaire avec des commandes qui tombent sous le sens et des raccourcis sur mesure.

La console centrale refroidie garde les boissons à température idéale tandis que les rangements pour lunettes et les tapis de sol éclairés apportent une touche pratique au quotidien. La Smart #5 séduit surtout par sa qualité de fabrication avec une peinture soignée, des joints épais, des assemblages de carrosserie impeccables et des matériaux intérieurs de qualité. Le dessous du capot est bien habillé et le mobilier intérieur regorge de plastiques rembourrés même au niveau des bacs de contre-portes arrière. Une grosse claque à l’industrie germanique, à commencer par la gamme EQ de Mercedes.

Un énorme PC mobile

L’écran central OLED de 13 pouces offre une clarté et des couleurs exceptionnelles, tandis que l’écran passager de même dimension permet à chacun de profiter de ses contenus préférés sans gêner le conducteur. Comme dans une Tesla, le processeur informatique très puissant autorise l’utilisation de jeux vidéo en 3D avec une grande fluidité. Le système audio Sennheiser avec ses 20 haut-parleurs et la technologie Dolby Atmos transporte les occupants dans une salle de concert. De quoi égaler l’excellente Hi-FI des Tesla Model Y Performance.

Mais, à la différence de Tesla, Smart permet de profiter d’une véritable instrumentation doublée d’un affichage tête haute en réalité augmentée. Il est également possible d’afficher ses applications préférées grâce à une connexion sans fil Apple CarPlay et Android Auto en laissant son smartphone sur l’un des deux chargeurs à induction ventilés.

Colosse discret

Malgré son gabarit de colosse, le Smart #5 évolue avec aisance en ville. Le diamètre de braquage de 11,6 m reste raisonnable pour un véhicule de cette taille, tandis que l’aide au parking avec sa caméra 360 degrés et ses capteurs avant-arrière facilite les manœuvres même dans les espaces les plus restreints. La visibilité un peu limitée vers l’arrière est compensée par de bons rétros et des caméras d’excellente qualité.

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Le freinage régénératif réglable avec son mode s-Pedal permet une décélération progressive sans utiliser la pédale de frein mécanique, récupérant ainsi un maximum d’énergie tout en offrant une conduite plus relaxante. Bref, rien à redire, pas même le confort de suspensions très correct à faible allure et même meilleur que celui du Zeekr 7X dont l’amortissement pneumatique trop souple génère davantage de trépidations.

Un châssis affûté à l’allemande

Une fois sortie de la jungle urbaine, le Smart #5 confirme l’excellent réglage de son châssis, bien adapté aux attentes des conducteurs européens et surtout digne de ses accélérations stratosphériques. L’accélération foudroyante de 0-100 km/h en 3,8 s place la Smart #5 Brabus parmi les SUV électriques les plus performants du moment. Le couple immédiat de 710 Nm disponible dès les premiers tours de roue assure des reprises fulgurantes.

La direction électrique apparaît un peu lourde sur le mode de conduite le plus sportif « Brabus », mais peut s’ajuster et se révèle assez précise dans les virages serrés. Malgré sa masse pachydermique de 2378 kilogrammes, le Smart #5 tient bien la corde et se vautre beaucoup moins que son frangin de chez Zeekr.

Les suspensions à double triangulation à l’avant et multibras à l’arrière assurent un compromis parfait entre confort et tenue de route. Les freins à disques ventilés avec étriers Brabus offrent une puissance de freinage satisfaisante et un bon ressenti à la pédale. Il faudra toutefois ne pas en abuser au risque de les épuiser rapidement et ne pas oublier qu’une telle masse lancée aussi brutalement réclame un minimum de distance pour s’arrêter.

L’Airbus Brabus

Sur voie rapide, la vitesse maximale est limitée à 200 km/h sur les versions propulsion et 210 km/h sur les modèles 4×4.   De quoi s’aventurer sans complexe sur autobahn illimitée. Le régulateur adaptatif avec l’aide au maintien de voie qui maintient automatiquement la distance de sécurité fonctionne bien, mais réclame souvent des corrections et bipe de manière un peu trop régulière pour s’assurer que vous avez bien les mains sur le volant.

Les alertes de sécurité envahissantes mériteraient un raccourci personnalisé comme sur le Zeekr 7X. Cela viendra sûrement, car le véhicule peut être mis à jour à distance. L’insonorisation soignée avec ses vitres acoustiques et son isolation premium crée un cocon de tranquillité même à haute vitesse, tandis que le système audio haut de gamme Sennheiser fait merveille.

Tyson à table

Le principal bémol vient de la consommation donnée pour 19,9 kWh/100 km en cycle mixte WLTP sur la sportive version Brabus et 18,4 kWh/100 km sur le modèle la version d’entrée de gamme propulsion de 340 ch. Un Tesla Model Y Grande Autonomie se contente de 15,3 kWh/100 km avec plus de 400 ch et parvient donc à faire aussi bien en autonomie avec une batterie beaucoup plus petite, et donc une masse bien plus raisonnable (2072 kg).

Lors de notre essai près de Faro, nous avons enregistré 29 kWh/100 k de moyenne sur un parcours de 130 km avec un bon rythme sur route et une grosse partie d’autoroute (limitée à 120 km/h au Portugal). Plutôt que les 540 km promis par les normes WLTP, il faudra plutôt tabler sur 350 à 450 km selon le type de route et le rythme adopté. Autant dire que cette dévoreuse de kWh risque de coûter cher sur long trajet.

Trompe d’éléphant

Grâce à sa tension de 800 V, le Smart #5 peut charger à plus de 400 kW en courant continu, ce qui permet de récupérer 80 % de la batterie en seulement 18 min sur borne ultra-rapide. Mais encore faut-il trouver des bornes aussi puissantes, sachant que les meilleures développent aujourd’hui 350 kW. Sur du courant alternatif (borne à domicile ou borne publique sans câble attaché), il faudra prévoir au moins 5 h 30 sur du 22 kW et près de 15 h sur du 7 kW pour faire un plein complet de l’imposante batterie.

Pas le prix d’un étoilé

La gamme Smart #5 démarre à 46 600 euros pour la version Pro LFP 76 kWh, se positionnant ainsi comme une alternative premium au Tesla Model Y tout en offrant un niveau d’équipement et un confort supérieurs. La version Pro+ NMC 100 kWh propulsion réclame 51 100 euros et la Pulse 4×4 100 kWh 56 100 euros. Notre Brabus grimpe à 61 600 euros, ce qui reste très raisonnable au regard du niveau de performance, de qualité perçue et d’équipement. La garantie véhicule de 3 ans extensible protège contre les défauts de fabrication, alors que la batterie bénéficie d’une couverture exceptionnelle de 8 ans ou 200 000 km.

Smart #5, le bilan de l’essai

La Smart #5 Brabus rivalise sérieusement avec le Tesla Model Y Performance et compense son obésité, sa gloutonnerie et son surplus tarifaire par un équipement plus généreux et un confort supérieur. Comme les Smart #1 et #3, elle confirme que Geely fait bien mieux que Mercedes pour concevoir des alternatives à la référence américaine, toujours inégalée en termes de rendement énergétique et de rapport prix/prestation.

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On a aimé
  • La finition et l’équipement au top
  • Les performances fulgurantes
  • L’espace à bord
  • L’amortissement et l’insonorisation soignée
On a moins aimé
  • La largeur et le poids élevés
  • La consommation élevée
  • Les rappels à l’ordre du régulateur de vitesse actif
  • Les alertes de sécurité trop sonores

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