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Essai : Mercedes CLA 2025, enfin une berline électrique allemande à la hauteur ?

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La Mercedes CLA 2025, une berline électrique européenne, efficiente, technologique et 800 volts à un prix correct ? Premier verdict sur les routes du Danemark.

Ligne basse et consommations minimales. Ces derniers mois, le lancement de la Mercedes CLA 2025 a enthousiasmé une part de notre lectorat avec des promesses d’efficience. Mais la berline est-elle à la hauteur des attentes ?

Dimensions de la Mercedes CLA 2025 :

  • Longueur : 4,72 m
  • Largeur : 1,85 m
  • Hauteur : 1,47 m
  • Empattement : 2,79 m

Notre voiture d’essai :

  • Mercedes CLA 250+
  • Finition : Progressive Line
  • Moteur : arrière, 272 ch
  • Batterie : NMC 85 kWh (net)
  • Pneus : Michelin ePrimacy 19 pouces

Ici, nous irons vite sur le design. Quelques effets saillants distinguent tout de même la nouvelle CLA : le masque noir constellé de 142 étoiles en leds animées, le capot court mais enrichi d’un double bossage évoquant de belles mécaniques d’autrefois ou encore la ligne très fluide.

À l’arrière, cela se termine par une malle. Les amis du hayon préfèreront sans doute la variante Shooting brake, perdant quelques kilomètres d’autonomie au passage. La faible traînée de la Mercedes CLA 2025 se traduit par un Cx annoncé de 0,21. Mais on sait que le diable de l’autonomie se cache dans le troisième chiffre après la virgule.

Intérieur

L’ouverture motorisée de série donne accès à un coffre au volume correct (405 litres). Mais il faudra coucher la grosse valise pour qu’elle s’insère. Le double-fond est minimaliste : il ne contiendra que le kit de dépannage et n’offre pas assez d’espace pour des câbles de recharge. Les épais fils trouveront plus naturellement leur place dans un coffre avant généreux, avec 101 litres de capacité. C’est 13 litres de plus que dans une Model 3.

Installons-nous à l’avant. L’horizon est barré par la planche de bord constituée de trois écrans (la tablette pour le passager est optionnelle). L’instrumentation s’affiche sur 10 pouces. On peut choisir entre affichage « compteurs » classique et affichage d’obstacles extérieurs façon Tesla. Attention, les commandes haptiques sur le volant, permettant de sélectionner ces infos, sont parfois trop sensibles.

L’écran central 14 pouces est rapide et clair. Le planificateur de la Mercedes CLA 2025, géré par Google Maps, est célère et facile à utiliser. Il vous évitera aussi d’aller faire chou blanc devant des bornes 400 volts (voir encadré plus bas). On regrettera cependant de ne pas avoir de commande directe pour la climatisation, par ailleurs assez bruyante. Côté rangement, on se contentera d’une petite boîte à gants, d’un vide-poche sous la console centrale et d’un espace fermé entre les passagers. En furetant dans ces zones basses, l’œil et la main constatent que si la présentation est moderne, certains plastiques sont médiocres. Les ajustements demeurent de bonne facture, sauvant le tableau.

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À l’arrière, les passagers disposent de pas mal d’air aux genoux, grâce à un empattement rallongé par rapport aux générations précédentes. Mais ici, d’autres critiques pointent. Toutes les CLA disposent de série du toit panoramique. C’est heureux, car l’auteur de cet article et son 1,77 m ne disposaient que de deux centimètres au-dessus du crâne avant de toucher la plaque. Celle-ci est traitée pour filtrer les rayons du soleil, mais elle a tout de même tendance à chauffer si l’on laisse la voiture sous l’astre. Surtout, la position des passagers arrière demeure discutable, malgré un empattement en hausse. Les genoux remontent un peu trop en raison d’un plancher relevé au nom de la batterie. À la longue, cela fatiguera celles et ceux qui ont des grands compas. Bon point : on peut passer le bout des baskets sous les fauteuils avant. Mais l’espace à l’arrière relève tout de même plus de la compacte que de la berline familiale.

Conduite

Pied sur le frein, démarrons d’un clic sur le commodo à droite du volant. En poussant ou en tirant le même bitoniau, on peut choisir entre les différents modes de régénération, de nul à « one-pedal » jusqu’à l’arrêt total du véhicule. Le D+ s’adaptant à la circulation environnante est par défaut le meilleur choix.

En ville, on n’est pas trop gênés par des montants A pourtant très inclinés. Car nous sommes aidés ici par la petitesse des rétroviseurs, décidée par les aérodynamiciens. Les miroirs gênent moins la vue en trois quarts avant et perturbent moins le flux d’air. Leur dessin astucieux et le miroir légèrement déformé pour saisir les angles morts assurent que leur taille S ne diminue pas trop la surface reflétée.

En revanche, la vue à travers la lunette arrière dans le rétroviseur central est médiocre. À noter tout de même : la lunette est équipée d’un dégivreur à défaut d’avoir un essuie-glace. Votre prochain voyage en Laponie en sera facilité. Lors d’un demi-tour, on se rabattra donc sur la caméra 360° à la belle définition. On y accède d’ailleurs par un clic sur la console centrale. Elle a aussi l’avantage de montrer la position des roues. Dans cet exercice, la CLA limite la casse avec un diamètre de braquage de 11,2 m, soit 50 cm de moins qu’une Tesla Model 3. Mais la plateforme MMA ne fait pas aussi bien que la MEB de VW (10,7 m sur l’ID.7). On est aussi aidé en manœuvre par un capot court.

Contrairement aux berlines plus grand format de la marque, la Mercedes CLA 2025 ne reçoit pas d’amortissement pneumatique. Pas non plus de suspensions pilotées, comme sur la Volkswagen ID.7. Pourtant, avec un système métallique, la berline s’en sort très bien. Sur les cassis et gendarmes couchés les plus retors, c’est effectivement ferme, d’autant que notre exemplaire d’essai était équipé de pneus 19 pouces aux flancs pas peu épais. Mais lorsqu’il s’agit d’ondulations naturelles de la route, la Mercedes brille par son juste compromis entre dynamisme et confort. Les amortisseurs laissent du débattement, au prix d’un pompage quasi imperceptible. Le roulis est très honnêtement maîtrisé. « On se croirait dans une Classe E ancienne gamme », me dit mon passager, l’un des essayeurs les plus expérimentés de la profession. Je ne disconviens pas.

Les pneus Michelin ePrimacy de notre essai ne manquent d’adhérence que si l’on exagère, en latéral comme en longitudinal. Douce, la direction assistée électriquement est en revanche peu naturelle, pas très précise près du point milieu et filtre beaucoup les retours du train avant. La masse importante (2 055 kg à vide) ne se fait vraiment sentir que lors d’un freinage d’urgence. La CLA ne s’écroule pas sur ses roues avant, s’arrête vite, fort et droit. Mais la distance est logiquement plus longue que sur des engins plus légers.

La machine synchrone arrière est équipée d’une boîte à deux rapports. Cela se sent par une légère rupture aux alentours de 60-80 km/h (100-110 km/h en mode sport). En conduite classique, son intervention est pratiquement insensible même si l’on sent logiquement que les accélérations sont moins prononcées en seconde.

Engageons-nous sur l’autoroute. L’insonorisation est correcte. Mais on perçoit les limites du simple vitrage latéral lorsque l’on se retrouve – par exemple – côte à côte avec un Kammthaar. Les sièges, réglables, creusés et chauffants de série, invitent aux longs voyages. La voiture dispose d’une très bonne combinaison entre maintien sur la voie et le régulateur intelligent. Pas d’à-coups, une bonne lecture du trafic… Pas besoin non plus d’imposer beaucoup de couple sur le volant pour faire savoir à la voiture que vous êtes toujours attentif/ive.

Autonomie et consommation de la Mercedes CLA 2025

« C’est pour l’esprit de la ville et de la région » me dit-on. Si Mercedes a choisi de mener les premiers essais internationaux de sa CLA au Danemark, la raison est sans doute plus prosaïque. Le pays de Birgitte Nyborg et du Festin de Babette possède son charme et sa photogénie avec ses doux bords de mer et ses campagnes vouées à l’équitation. Surtout, le point culminant naturel du pays se trouve surtout à l’altitude vertigineuse de 170 m.

Les routes fleurent le péri-urbain et la plupart des autoroutes autour de Copenhague ne permettent pas de dépasser le 110 km/h. Autrement dit, un terrain idéal pour afficher de belles consos, surtout par une aimable température de 20°C… « J’ai tout eu entre 11 et 16 kWh/100 km » admet le chef de produit, Timo Kallenbach, lorsque nous lui avons demandé Allons-y donc de notre chiffre.

Lors de cet essai, l’ordinateur de bord nous a ainsi affiché un très intéressant 14,3 kWh/100 km. Sur un parcours mixte effectué en conditions danoises (mais à un rythme soutenu), on peut donc s’attendre à une autonomie d’un peu moins de 600 km.

  • Conso relevée pendant l’essai : 14,3 kWh/100 km*
  • Conso annoncée WLTP : 12,2 à 14,0 kWh/100 km
  • Autonomie WLTP : 694 à 791 km
  • Autonomie lors de l’essai : 580 km
* Chiffre relevé avec l’ordinateur de bord

Lors d’une fraction 100 % urbaine d’une trentaine de kilomètres menée « à la cool », la CLA nous indiquait un minimaliste 12,0 kWh/100 km. Vous l’aurez compris, les données collectées lors de cet essai ne sont donc qu’indicatives. Le Supertest de Soufyane Benhammouda tranchera les incertitudes (et sera donc rasoir). En se basant sur nos relevés initiaux, la CLA consommerait un chouïa plus qu’une Tesla Model 3 Grande Autonomie (13,8 kWh/100 km sur la bouclammouda). Elle ferait aussi mieux que l’économe Volkswagen ID.7 (15,3 kWh/100 km). Mais la Mercedes serait légèrement avantagée par une capacité de batterie supérieure…

Recharge de la Mercedes CLA 2025

… mais aussi par un système haute-tension dit « 800 volts ». La plateforme MMA généralise ainsi cette configuration à tous les véhicules de la gamme Access de l’Etoile (CLA, CLA Shooting Brake, futurs GLA et GLB).

Soyons francs : lors de cet essai relativement court et dans un véhicule partagé avec un autre média (salut Nico !), nous n’avons pas réussi à atteindre un niveau de batterie suffisamment bas pour obtenir un verdict significatif sur les capacités de recharge. Ces derniers mois, Mercedes annonçait une crête à 320 kW et plus de 300 km WLTP regagnés en 10 minutes, sans s’engager sur un 10 à 80 %, pourtant devenu le standard dans l’industrie et la publicité ces dernières années.

Au fin fond des documents techniques, nous avons trouvé la valeur la plus parlante pour le grand public : le 10 à 80 % sur borne rapide « officiel » s’effectue en 22 minutes. C’est très bien, mais pas aussi renversant que les valeurs affichées par les homologues 800 volts, comme la Porsche Taycan (17 minutes), Hyundai Ioniq 5 (18 min) ou Audi A6/Q6 e-tron (21 min). Surtout, une « bonne 400 volts » comme Volkswagen ID.7 ne perd qu’un café ristretto (27 minutes). Ici, la CLA prend tout de même le dessus sur une Model 3 (mesurée à 33 minutes au Supertest). Nous voilà bien curieux de connaître la forme de la courbe.

Le mic-mac du 400 volts

A ceci s’ajoute un autre imprévu. Mercedes a doté sa CLA d’un chargeur DC uniquement compatible avec les bornes 800 volts. Un branchement sur une 400V – comme le gros des Superchargers Tesla – ne donnera donc rien. Pas de problème, en revanche, sur le gros des bornes Fastned, Ionity, Electra ou Total. « Les bornes 800 volts sont l’avenir », nous dit-on chez Mercedes, précisant que le planificateur maison fait très bien la différence.

L’an prochain, la CLA et ses consœurs de la plateforme MMA se doteront tout de même d’un convertisseur, notamment pour servir le marché américain, mais aussi pour rassurer certains clients européens. « Ce sera une option, nous précise Timo Kallenbach, le chef du produit de la berline, en marge de l’essai. Et elle arrivera bientôt ». En 2026, donc.

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Prix et équipements de la Mercedes CLA 2025

De série, toutes les CLA auront le toit panoramique, les sièges avant chauffants ou l’écran central 14 pouces. L’Étoile lance sa berline avec une Limited edition à 52 900 euros. Elle ajoute à la dotation le chargeur téléphone à induction, la peinture métallisée ou les poignées affleurantes. Mais attention : une partie de ces équipements deviendront des options sur la Progressive Line, future entrée de gamme après le 31 décembre. Visiblement, on veut vite faire monter les cadences à l’usine de Rastatt, en Allemagne, où est assemblée la Mercedes.

La facture devrait en revanche s’alléger avec le lancement prochain des versions équipées des batteries LFP 58 kWh. Les consommations pourraient d’ailleurs encore décroître à cette occasion.

Les versions 4-roues motrices/350 ch démarrent à 62 150 euros. À vous de voir si votre usage justifie cet écart substantiel.

Malgré ce prix supérieur à quelques concurrentes, la Mercedes CLA 2025  brille sur beaucoup de sujets. Elle devrait surtout être une arme redoutable pour le cadre d’entreprise effectuant de longs trajets, grâce à ses belles consommations et des charges plutôt véloces. Notre essai nous a donné envie de rouler encore plus. N’est-ce pas la mission historique d’une bonne berline ?

On a aimé
  • Consommations excellentes
  • Présentation moderne
  • Compromis d’amortissement
On a moins aimé
  • Tarif (encore) un peu élevé
  • Détails de finition
  • Espace intérieur

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