AccueilArticlesDrift à 213 km/h : GAC établit un record en voiture électrique que personne ne lui demandait de battre

Drift à 213 km/h : GAC établit un record en voiture électrique que personne ne lui demandait de battre

La suite de votre contenu après cette annonce

Les records absurdes ne sont pas une nouveauté dans l’industrie automobile. Mais, lorsqu’il s’agit de voitures électriques — dont l’un des principaux atouts est précisément l’absence d’émissions locales, le silence, l’efficacité et la sobriété énergétique —, certains exploits ont un arrière-goût de contradiction. Dernier exemple en date : le constructeur chinois GAC et sa supercar électrique Hyptec SSR, qui vient d’établir un record Guinness du drift le plus rapide pour un véhicule électrique.

Selon un article de CarNewsChina et comme on peut le voir dans cette vidéo publiée sur le réseau social Weibo, l’Hyptec SSR (anciennement Hyper SSR), dont les trois moteurs cumulent plus de 1 220 ch, a réalisé un drift à la vitesse record de 213,523 km/h avec le pilote professionnel Ye Zhicheng au volant et sous le contrôle d’un huissier du Guiness. Pour être homologué, il fallait respecter quelques règles : un angle de dérive inférieur ou égal à 30°, une vitesse supérieure à 207 km/h et maintenir cette glisse sur au moins 50 mètres.

Loin de moi l’idée de montrer du doigt les amateurs de drift : c’est une passion à l’empreinte carbone importante parmi une infinité d’autres, il faut bien s’occuper le week-end et, à part celui prêt à le passer en tailleur dans le noir et le silence, personne n’est parfait. Mais, au risque de gâcher la fête de GAC, osons cette question : est-ce vraiment le genre de record que l’on veut associer aux véhicules électriques en 2025 ? Que veut-on prouver, qu’une voiture électrique peut aussi faire du bruit et polluer à l’utilisation ? Est-ce que ce n’est pas totalement contradictoire en plus d’être inutile ?

Il est fermement établi qu’on ne fait désormais pas plus performant sur quatre roues que ces bolides de route carburant aux électrons et affichant des puissances à quatre chiffres — Tesla Model S Plaid, NIO EP9, Rimac Nevera, Lotus Evija, Pininfarina Battista et Yangwang U9 Xtreme, pour n’en citer que quelques-unes –, que ce soit en vitesse maximum, en accélération ou autour du Nürburgring.

À lire aussi
Record pour le Kia PV5 Cargo : l’utilitaire électrique impressionne avec son autonomie réelle

Sur le plan purement automobile, on peut applaudir la maîtrise technique requise pour battre ces records-là. Cela réclame notamment un contrôle très fin du couple titanesque, une stabilité surnaturelle et une gestion thermique défiant les lois les plus élémentaires de la physique. Ce sont autant de tours de force d’ingénierie permettant l’amélioration de l’espèce qu’est la voiture électrique et qui se répercuteront, on peut l’espérer, sur le modèle de Monsieur-Tout-Le-Monde à plus ou moins long terme.

Mais ce record de drift réalisé par un pilote professionnel emmenant par son propre talent la voiture au-delà de sa limite d’adhérence et en s’y maintenant à la plus grande vitesse possible ne valide strictement rien. Outre le cocktail toxique, autant pour l’atmosphère que les poumons, libéré par la pyrolyse partielle du pneu dont la température de surface dépasse allègrement 250 à 300°C dans de telles conditions, cela fera de plus hausser les épaules des aficionados de ce genre de démonstration. Car il ne s’agit absolument pas d’un record absolu puisqu’il se limite à la catégorie des voitures électriques, celui des thermiques s’établissant aux dernières nouvelles à plus de 300 km/h.

Pendant que certains font fumer leurs pneus, d’autres battent des records autrement plus significatifs. Dernièrement, BMW a réalisé plus de 1 000 km sur une seule charge avec son iX3. Moins récent, mais plus intéressant encore, Mercedes a parcouru une distance similaire avec son concept Vision EQXX avec une consommation moyenne de 7,4 kWh/100 km, ce qui démontre une efficience extraordinaire, et réalisé 3 715 km en 24 heures avec sa CLA, ce qui demande non seulement une grande sobriété mais aussi une recharge parfaitement maîtrisée. Voilà des performances sans doute moins spectaculaires pour le grand public et les réseaux sociaux, mais qui répondent aux enjeux actuels.

Nos guides