Chronique de la Revolte - 9 : Tesla Roadster, bonnes nouvelles pour l’Upgrade Club, ouverture de la boutique EV Shop, les garages branchés vont monter aux créneaux, etc.

Sujet brûlant, l’upgrade qui consiste à maintenir le plus longtemps possible les véhicules électriques en les améliorant intéresse à la fois les automobilistes et les professionnels de la réparation. L’association qui a été lancée le mois dernier pour soutenir auprès de la Commission européenne cette pratique a reçu un franc soutien qui permet à l’entreprise de faire entendre sa voix sur le sujet.

En participant à l’événement Euresa qui a rassemblé de grands assureurs, Revolte a pris conscience que les attentes sur la durabilité des VE peuvent être différentes d’un pays à l’autre en Europe.

Avec une base de données qui va se compléter au fur et à mesure des pannes rencontrées sur le terrain, la résolution des problèmes plus ou moins récurrents va être facilitée. Pour cela, la trentaine de garages branchés va devenir de plus en plus active et visible des électromobilistes.

À la fin de cette neuvième chronique de la Revolte, Alexis, codirigeant et cofondateur de l’entreprise, réagit à quelques commentaires déposés le mois dernier par nos lecteurs.

Les premières bonnes nouvelles de l’Upgrade Club

En octobre dernier, Revolte a fait coïncider l’ouverture officielle du site Web de l’Upgrade Club avec la publication de la huitième chronique de la Revolte. Pour rappel, la création de cette association était nécessaire afin que l’entreprise puisse faire entendre sa voix auprès de l’Europe concernant l’amélioration et la durabilité des véhicules électriques.

Un mois après, Alexis a déjà des nouvelles enthousiasmantes à communiquer à ce sujet : « Nous voulons regrouper toutes les entités qui veulent démocratiser l’upgrade. En 10 jours, nous avions déjà reçu 1 600 réponses, c’est assez incroyable et ça dépasse toutes nos espérances ». C’était loin d’être terminé.

Lors de notre point mensuel avec lui, vendredi 21 novembre 2025, le compteur avait encore bien tourné : « Nous n’avions jamais vu cela chez Revolte. Par l’intermédiaire de LinkedIn et par e-mails en particulier, nous en sommes maintenant à plus de 4 000 retours. C’est déjà le signe que notre communauté est en phase avec notre combat, alors que beaucoup d’électromobilistes utilisent les VE qui ont maintenant plusieurs années. Déjà, humainement pour nous tous dans l’équipe, cette réactivité nous fait chaud au cœur ».

C’est aussi le signe que des professionnels s’intéressent à cette question : « Ainsi nous sommes entrés comme groupe de travail reconnu par la Commission européenne. Ce qui nous permet de nous exprimer à côté de grandes associations de l’automobile. L’Upgrade Club, c’est vraiment une force : sans elle nous n’aurions pas eu le droit de nous exprimer sur le sujet ».

Vous pouvez bien sûr continuer à apporter votre soutien auprès de Revolte : « Tout le monde peut nous rejoindre. Nous sommes actuellement toujours en phase de collecte d’infos et d’intérêts. Nous avons même reçu des propositions d’aide bénévoles ».

La réparabilité ailleurs, vue depuis les assureurs

L’association Euresa permet à 17 mutuelles et coopératives d’assurance européennes et du bassin méditerranéen de développer une coopération pour la compétitivité et les performances des offres de ses membres sur leurs marchés respectifs. Pour exemple, on y trouve concernant la zone France : la Matmut, la Maif, et les marques du groupe Aéma (la Macif, Abeilles assurances, Aésio mutuelles, etc.). Le Danemark, la Grèce, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie, l’Espagne, la Suisse, le Maroc, la Tunisie et d’autres forment la liste des pays représentés.

Lors de leur dernière réunion, Revolte était invité : « C’est une bonne chose de sortir du cadre de la France pour estimer comment l’upgrade peut être perçu en dehors d’un pays comme le nôtre qui a sa propre politique en matière de mobilité durable. En Belgique, par exemple, où la culture du leasing est très forte, avec des véhicules qui sont conservés 2 ou 3 ans, les faire durer apparaît comme une notion plus complexe. À la limite, la question de la réparabilité des véhicules électriques ne serait presque pas perçue comme un handicap ».

De cette participation à un rassemblement Euresa, Revolte en ressort plus que jamais renforcé dans un de ses objectifs : « Nous voulons trouver à l’étranger des établissements prêts à rejoindre notre réseau de garages branchés. Ce qui serait pour les assureurs de ces pays une bonne chose, puisqu’ils espèrent eux aussi la réparabilité des véhicules électriques ».

Le rôle grandissant des garages branchés

La liste des garages branchés qui ont reçu une formation et peuvent profiter des outils développés pour intervenir sur les véhicules électriques et hybrides compte une trentaine d’adresses aujourd’hui : « Nous étions d’abord un peu réticents à communiquer la carte de leurs implantations. Avec leur montée globale en compétence, nous sommes en train de réviser notre position pour une évolution qui interviendrait d’ici à la fin de l’année. En fonction des problèmes rencontrés, les électromobilistes seront plus facilement mis en lien avec les garages branchés ».

Chacun d’eux pourra profiter d’une montée de leur compétence grâce à un nouvel outil : « Pour faciliter le diagnostic des pannes sur les véhicules électrifiés, nous sommes en train de travailler sur une application collaborative, une sorte de Wiki. Elle sera précieuse pour tous, et surtout pour ceux qui viennent de se lancer. Chaque nouvelle panne sera référencée afin de nourrir le savoir de tous les autres garagistes branchés ».

Le nombre de ces derniers va continuer à s’élever : « Deux grandes plateformes représentant respectivement de l’ordre de 1 000 et 2 000 garages sont en train de tester sur des sites pilotes nos services. Il n’est pas question à ce jour que les 3 000 sites deviennent des garages branchés, mais quelques-uns seraient habilités à effectuer des interventions de niveau 3 et d’autres de niveau 2 ».

Jonglant avec les chiffres, Alexis constate : « Il y a en France 30 000 garages. Nos 30 garages branchés pèsent seulement 0,001 %. Mais nous avons 400 sites préinscrits qui nous suivent. Ce qui montre que la proportion de garagistes compétents pour intervenir sur les pannes spécifiques à l’électrique ne va pas cesser d’augmenter pendant des années. Quand on en sera à un taux de 0,5 %, voire 1 %, ce sera déjà beaucoup plus rassurant pour les automobilistes ».

e-Garage de Lyon

Tout est en train de se mettre en place à Lyon pour l’ouverture du prochain e-Garage : « Nous avons embauché 2 mécanos qui sont actuellement en cours de formation à Nantes. Dans deux semaines, ils seront capables d’intervenir sur un maximum de situations. Pour ce site, nous avons déjà reçu plus de 700 demandes en provenance des départements de Rhône-Alpes. C’est bien sût très agréable à constater, car ça signifie que le lancement de ce nouvel établissement va être encore plus facilité que ceux de Carquefou et Thiais ».

L’e-Garage de Lyon va aussi pouvoir s’appuyer sur un autre atout : « Dans le secteur sud-est et autour de Lyon, nous avons aussi 6 garagistes branchés. Cette configuration va profiter à tout le monde, et en particulier aux électromobilistes qui ont des besoins d’intervention. Là aussi, en plus d’un atelier dédié aux véhicules électriques et hybrides, un centre de formation va être ouvert ».

Alors que l’adresse n’a pas encore été révélée, le carnet de rendez-vous commence à se remplir : « Nous avons envoyé en e-mail à toutes les personnes du secteur qui nous avaient contactés et laissé leur adresse de messagerie ».

Tesla Roadster

Un deuxième Tesla Roadster est arrivé en panne chez Revolte. Un premier a déjà été réparé. Également cofondateur de l’entreprise, Jérémie Noirot détaille le problème rencontré : « Suite à une panne, nous avons dû procéder à la réparation du PEM, c’est principalement l’inverter ».

La cause : « L’isolant des IGBT se détériore jusqu’à ce que la tension de la batterie de traction se retrouve à la masse ».

Afin de ne pas tomber dans ce phénomène, Revolte conseille de faire « réaliser cette réparation en préventif avant que la panne se produise car elle engendre des dégâts. C’est une intervention longue car il y a beaucoup de démontage pour atteindre les 84 composants à reprendre individuellement ».

La boutique Revolte

Avec le souci d’accompagner toujours davantage les électromobilistes et les professionnels de la réparation, Revolte a ouvert sa boutique en ligne. Appelé à s’enrichir, son catalogue compte 5 parties : Outillage & Maintenance, Sécurité & Protection, Manutention & Levage, Recharge, Pièces détachées.

Dans cette dernière, on trouve par exemple un moteur de Tesla Model S en échange standard avec suppression du liquide de refroidissement du rotor à 5 756 euros HT, un kit pour remplacer les roulements du réducteur de la Hyundai Ioniq pour 471 euros HT, etc.

« Nous faisons ainsi profiter les particuliers et professionnels de pièces et outils à tarifs réduits. Il y a cependant des réparations que nous faisons mais qui ne se traduisent pas aujourd’hui par des offres dans notre catalogue », commente Alexis.

Questions/Réponses

Plusieurs commentaires déposés après la publication de la précédente chronique ont interpelé Alexis qui a souhaité y apporter des réponses : « Toute l’équipe de Revolte vous remercie déjà pour vos messages d’encouragement ».

Upgrade possible de la BMW i3 à l’étranger

« Pour la BMW i3 qui a eu plusieurs phases de batterie, l’upgrade des phases 1 est clairement possible. En Asie, ils ont même des packs de 154 Ah quand le plus gros était de 120 ! »,
eodias

Alexis : « Il existe en effet des upgraders internationaux. En France, c’est encore aujourd’hui illégal pour un pro d’installer un kit, et c’est interdit de rouler chez nous avec une voiture upgradée. En cas de sinistre, ça peut coûter très cher en amende et de la prison ».

Intéressant pour tout le monde

« Ce serait très bien d’intéresser les constructeurs en leur permettant de vendre des kits homologués, ou d’avoir leur mot à dire sur la vente de kits tiers venant d’un équipementier extérieur. Chacun des acteurs y trouverait un intérêt : le possesseur, l’équipementier ou le constructeur, le garagiste, et même l’état qui ‘vendrait’ une seconde carte grise »,
Domdemig

Alexis : « C’est exactement cette évolution qui est en train de se préparer actuellement avec l’Upgrade Club au niveau de la Commission européenne ».

Upgrader une Hyundai Ioniq 28

« Une Hyundai Ioniq 28 pourrait-elle être upgradée ? Cette voiture me convient totalement mais elle me serait plus confortable à l’usage avec quelques kilomètres d’autonomie en plus »,
Quintus03800

Alexis : « Dans un premier temps, ce seront sans doute les VE à la fois les plus vendus et les plus anciens qui pourraient bénéficier de l’upgrade. Difficile d’en donner aujourd’hui une liste ».

Indice de réparabilité

« Pourquoi des pannes aussi nombreuses sur des VE encore récents ? Y a-t-il des modèles/marques plus affectés que d’autres ? Quels sont les organes les plus touchés ? »,
Polaris

Alexis : « Nous sommes en train de croiser des informations pour aboutir à un indice de réparabilité qui répondra à vos questions ».

La batterie 12 V en cause ?

« Les assureurs disent que 50 % des dépannages de VE sont dus à un problème de batterie 12 V »,
light si right

Alexis : « La batterie 12 V est aussi à l’origine de nombreuses pannes sur les voitures thermiques. Il est difficile aujourd’hui d’obtenir des statistiques globales en se basant sur les entreprises de dépannages car elles sont souvent partenaires de constructeurs ».