Air Liquide, en compagnie de plusieurs constructeurs automobiles travaillant sur la voiture pile à combustible, organisait la semaine dernière des essais d’une dizaine de véhicules électriques à hydrogène. L’occasion de découvrir la stratégie du groupe.
Air Liquide avait réuni les journalistes et quelques blogueurs pour les essais de 12 véhicules fonctionnant à l’hydrogène sur le circuit de Marcoussis, près de Paris. L’objectif étant de présenter la stratégie du groupe dans le domaine, et surtout de démontrer que cette technologie existe.
La France semble en effet avoir fait le choix de la voiture électrique à batterie au détriment de cette technologie, prise bien plus au sérieux par les constructeurs allemands ou nippon. Il y avait donc une volonté de faire un peu de « lobbying » pour Air Liquide, qui invitait les officiels à tester les voitures le lendemain de la journée réservée à la presse.
Je n’ai pas pu assister au début de la conférence de presse, mais voici en substance le message du groupe Air Liquide tel que je l’ai compris. Tout d’abord, le groupe se félicite de l’arrivée de la voiture électrique, car elle offre une base pour le développement de la voiture pile à combustible.
Une voiture pile à combustible n’est rien de plus qu’une voiture électrique dont la présence de la pile permet d’augmenter l’autonomie (de 500 à 800 km) en faisant le plein d’hydrogène, en quelques minutes. Ces quelques minutes pour faire le plein et cette autonomie sont à comparer au temps nécessaire pour charger la batterie d’une voiture 100% électrique et à son autonomie réelle.
Air Liquide souhaite donc se positionner en tant que leader de la filière, en France notamment, puisque les constructeurs semblent assez peu enclins à développer cette technologie, mais également dans le monde entier. L’entreprise y voit un marché considérable : « si 10% de la flotte mondiale est convertie à l’hydrogène, il y a un marché de 100 milliards » selon les mots de Benoît Potier, le PDG d’Air Liquide.
Le groupe investi donc massivement avec la volonté de fédérer la filière. Benoît Potier expliquait que le programme autour de la voiture hydrogène constitue l’un des deux plus gros investissements de développement technologique d’Air Liquide sur ces 100 dernières années. C’est dire la détermination du groupe à faire avancer les choses…
Mais le chemin est encore long avant de voir arriver des véhicules hydrogène sur nos routes. Les constructeurs ne prévoient des modèles de « série » qu’à partir de 2015. Ensuite, il subsiste encore un certain nombre d’obstacles règlementaires et de normalisation avant la commercialisation des modèles. Le stockage de l’hydrogène doit en effet se faire dans des conditions satisfaisantes de sécurité et il s’agit de standardiser les connecteurs et les stations de recharge.
Pour prouver que la technologie est au point, Air Liquide proposait 11 véhicules à l’essai :
- 2 Mercedes Classe B Fuel Cell
- 2 Honda FCX Clarity
- 2 Hyundai ix35 FCEV
- 1 Taxi Zero emission par Intelligenz Energy (modèle destiné aux JO de Londres)
- 1 Scooter Suzuki Burgman Fuel Cell
- 2 Opel HydroGen4 (dont 1 aux couleurs Air Liquide)
- 1 Toyota FCHV-adv Hydrogen
Le 12ème véhicule n’était pas disponible à l’essai, il s’agissait d’une Peugeot 307 coupé cabriolet du projet FiSyPAC. On notera donc l’absence des constructeurs français sur le circuit, et surtout de Renault-Nissan qui est listé dans les partenaires de l’opération mais qui ne présentait aucun véhicule…
J’ai pu essayer la quasi-totalité des véhicules à disponibles, et je dois avouer que la sensation de conduite est exactement la même que celle d’une voiture électrique : pas de bruit, pas de vibration et une belle puissance disponibles. Le seul élément différentiant est le léger bruit que peut faire par moment la purge de l’eau issue de la pile à combustible.
La majorité des voitures présentées embarquait une batterie lithium-ion pour qui fait office de « stock tampon » au niveau de la production de l’électricité qui alimente le moteur. Mais j’essaierai de revenir avec un article qui explique plus précisément la pile à combustible, d’autant qu’Air Liquide met à disposition du « matériel pédagogique » plutôt bien fait.
Ce que je retiens de cette journée, c’est que l’hydrogène peut être une solution pour augmenter l’autonomie des voitures dont l’usage le nécessite, mais qu’il y a encore pas mal d’obstacles à franchir. Un beau groupe français semble vouloir prendre les devants, il reste à espérer qu’il trouvera les soutiens politiques et un accueil favorable auprès des constructeurs nationaux…
Toutes les photos de l’événement sont visibles sur la page Facebook d’Automobile Propre. En bonus, voici un entretien vidéo avec Benoît Potier, PDG d’Air Liquide :
Je suis d’accord avec BELPRIUS, les camions sont une belle cible, d’autant qu’Air liquide en utilise un certain nombre et donc pourrait montrer l’exemple, mais ce n’est pas la voie choisie , la com » Marcousis » est preferée. Cette com est assez dérisoire et petit joueur : Linde a annoncé il Y a 10 mois , 20 stations de remplissage pour la seule allemagne, Air Product doit avoir en service 2 fois plus de station H2 qu’ Air Liquide..
Bonjour Julien, je vous confirme que je travaille pour le groupe Air Liquide.
Belprius, pour répondre à votre question concernant le domaine maritime, nous suivons les différents projets émanant de différents skippers qui semblent émerger de façon individuelle. L’approvisionnement en hydrogène est un élément complémentaire majeur à prendre en compte pour ces cas particuliers.
Si vous souhaitez vous maintenir informé de l’actualité d’Air Liquide dans le domaine de l’énergie hydrogène et plus généralement dans le domaine de l’énergie, nous vous recommandons de suivre le compte Twitter dédié @AirLiquidenergy http://www.twitter.com/AirLiquidenergy .
Mervet pour Air Liquide
Nous vous remercions pour cet article qui présente bien la volonté d’Air Liquide d’encourager l’utilisation de l’hydrogène énergie.
Pour répondre à vos interrogations Belprius, à ce jour les constructeurs développent principalement des voitures et des bus. Les camions arriveront ensuite dans les gammes. Lorsque les camions hydrogène seront disponibles, Air Liquide pourra en intégrer dans sa flotte.
Ensuite, pour répondre à Charles, dans le domaine de l’hydrogène énergie, au-delà des stations de distribution d’hydrogène, Air Liquide assure déjà la commercialisation de solutions pour la production d’énergie décentralisée.
Solutions pour
• L’alimentation stationnaire, silencieuse et zéro émission au point d’utilisation, pour des équipements éloignés du réseau (ou en attente de raccordement) notamment pour les antennes relais de téléphonie mobile
• La génération portable d’électricité pour les services d’intervention pour le secours ou lors d’opérations événementielles (tournages cinéma,…), nous vous invitons par ailleurs à consulter notre compte Flickr sur lequel vous pourrez visualiser le ballon éclairant que nous exposions lors des premiers tests exclusifs de véhicules à hydrogène à Marcoussis ce 4 octobre 2011 {Lien http://www.flickr.com/photos/airliquide/6260752692/in/photostream }.
Pour plus d’information sur cet évènement, nous vous invitons à consulter le site web dédié : http://mobilite.planete-hydrogene.com/.
Mervet pour Air Liquide
Dans le film d’accompagnement, il est question des autres applications possibles. A ce propos, il me vient les réflexions suivantes :
Ou en est air liquide dans le domaine des camions. Un tracteur de semi-remorque est en effet beaucoup plus adapté à une PAC à hydrogène. Les chauffeurs sont des professionnels et un gros réservoir cylindrique est très facile à implanter. Pas de soucis n’on plus avec les parkings souterrains qui ne sont quasi jamais utilisés par les semi-remorques. En fait, sur les trajets récurrents et totalement programmés, il est même raisonnablement envisageable d’utilisé l’hydrogène liquide. Le boil-off serait utilisé par la PAC en priorité par rapport a l’hydrogène provenant de l’évaporateur. En cas d’arrêt, le boil-off peut servir pour la recharge de la seule batterie Lithium présente à bord pour service de stockage tampon. La propulsion totalement électrique ne requiert que la puissance moyenne du véhicule.
Un autre domaine royal, c’est la navigation fluviale. Actuellement une péniche utilise un moteur diesel pour sa propulsion et la génération d’électricité du logis. Avec un réservoir d’hydrogène et une PAC, un moteur électrique permet un changement très positif. Plus de pollution au fuel et un silence complet. La péniche peut, bien évidement encore plus facilement recevoir un éventuel réservoir d’hydrogène liquide.
Un autre domaine intéressant, c’est l’aéronautique, mais j’en ai déjà parlé avant.
En fait, les voitures, c’est le plus mauvais domaine possible. J’ai d’ailleurs du mal à comprendre cette obstination face a des problèmes évidents. Hydrogène liquide impossible avec grand-mère, réservoir cylindriques sous pression incompatible avec la compacité des voitures, problème des parkings sous-terrains, disproportions du pourcentage d’investissement PAC par rapport au coût total du véhicule, présence de solutions concurrentes efficaces (véhicule électrique et hybrides) moins intéressantes sur les autres véhicules.
Encore bravo aux constructeurs français qui n’ont pas joué le jeux. A mon avis l’idée est bonne mais il ne faut pas que ce soit Air Liquide qui communique. Créons une filiale avec une image plus jeune.
Allez les français on a une idée on va jusqu’au bout… soyons pro-actif comme les allemands.
Tient, voila le retour des zombies. Dommage qu’on ai toujours pas la pile directe a ethanol. De toute façon ça commence a être un peu trop tard avec la modèle s et des 480 Km.
Evidemment, Air Liquide, qui est un vendeur d’hydrogene, pousse au developement de la PAC. Reste evidemment le petit détail du coût de ce systeme.