Après les récents déboires médiatiques et juridiques de Tesla, liés aux « écarts » de son patron, Elon Musk, et l’évolution en yoyo du cours de bourse qui en a résulté, les investisseurs ou les détracteurs de tous horizons attendaient avec fébrilité la publication des résultats du constructeur au 3e trimestre. Ses nombreux fans peuvent toutefois pousser un « ouf » de soulagement …

Des informations ayant filtré depuis quelques jours déjà de l’usine d‘assemblage de Fremont, on se doutait que la production au 3e trimestre de voitures estampillées Tesla allait battre tous les records. La bonne nouvelle pour tous les nombreux supporters de la marque et notamment ses actionnaires, est confirmée par un communiqué publié ce 2 octobre : sur l’ensemble du dernier trimestre, 53.239 Model 3 et 26.903 Model S et X sont sortis des lignes de production, soit un total de plus de 80.000 voitures assemblées en 3 mois.

L’objectif de 50.000 Model 3 sur un trimestre, fixé et annoncé par Elon Musk depuis tout un temps, est donc atteint et dépassé. Un sacré soulagement pour tous les adeptes de l’électromobilité. Car, dans le cas contraire, et après les récentes frasques de son patron emblématique mais quelque peu imprévisible (c’est le moins qu’on puisse dire), on aurait pu craindre le pire pour Tesla, et plus généralement pour l’ensemble du marché des voitures électriques. Car, qu’on le veuille ou non, Tesla joue un rôle de porte-drapeau et d’éclaireur dans le développement de l’électromobilité. Pour ne pas dire un catalyseur qui force les constructeurs « historiques » à suivre le mouvement et à investir dans la conception de modèles « propres » pour ne pas être complètement dépassés et surclassés.

Le communiqué de Tesla précise en outre qu’au cours du trimestre la production a évolué vers plus de complexité. Alors qu’au début, seules des versions « propulsion », dotées uniquement d’une transmission sur l’axe arrière, étaient construites, la production a évolué au cours du trimestre vers des versions « Dual motor » plus complexes à fabriquer. « Nous avons réussi à opérer cette transition et en fin de compte, nous avons produit sur le trimestre plus de « Dual motors » que de propulsions » précise le porte-parole du constructeur.

Livraisons

Le nombre de véhicules livrés sur la période est également rassurant puisque c’est lui qui détermine le chiffre d’affaire et par conséquent le résultat de l’entreprise : pertes ou profits. A ce sujet, on sait que Tesla ne dispose pas d’un réseau étoffé de concessionnaires, et qu’il a donc dû faire preuve d’inventivité pour écouler tous les exemplaires construits et résorber une partie du retard en réduisant le stock de voitures construites au cours des trimestres précédents. Résultat : 83.500 voitures vendues entre le 1er juillet et le 30 septembre dont 55.840 Model 3.

Tous les observateurs mais aussi les investisseurs ou les spéculateurs qui misent sur la chute de Tesla attendent maintenant la publication des résultats financiers pour le trimestre écoulé. Après de telles ventes record on espère qu’ils seront très bons. Dans un mail adressé il y a quelques jours, Elon Musk avait déclaré : ““nous sommes proches d’atteindre le seuil de rentabilité”.  Il est donc possible que pour la première fois depuis longtemps, le constructeur affiche des bénéfices sur la période. Si ce n’est pas le cas, la profitabilité à long terme de la marque pourrait être mise en question … et le cours de bourse subir une nouvelle correction.