La nouvelle année va avoir des airs de relance et de revanche pour les marques françaises, notamment sur le marché des véhicules électriques. 

Lors de ses traditionnels voeux aux Français, Emmanuel Macron a déclaré que l’année 2024 sera un millésime français. Il a ainsi rappelé que plusieurs grands événements feront de l’Hexagone le centre du monde : le 80e anniversaire du Débarquement, la réouverture de Notre-Dame et bien sûr les Jeux Olympiques. Mais nous, quand on entend millésime, on pense évidemment aux voitures !

Et dans ce domaine, la France sera aussi à l’honneur en 2024, plus particulièrement en matière de modèles électriques. Nos constructeurs tricolores ont tous un planning de présentations et de commercialisations chargé, avec des véhicules prometteurs en terme de prestations et de ventes : Alpine A290, Citroën ë-C3 et ë-C3 Aircross, Peugeot 3008 et 5008, Renault R5 et Scenic… Autant de véhicules bien partis pour symboliser une France automobile qui gagne. Et pour leurs constructeurs respectifs, ils marqueront une étape importante.

Pour Alpine, c’est simple : ce sera tout bonnement son premier véhicule électrique. L’A290 ouvrira une nouvelle ère pour la marque au A fléché, qui enchainera rapidement avec d’autres modèles branchés. L’A290 sera une citadine, dérivée de la nouvelle R5. Alpine aura la lourde mission de montrer qu’une bombinette peut être fun en étant 100 % électrique !

Autre citadine, mais avec un rôle différent : l’ë-C3. Avec elle, Citroën inaugure un nouveau positionnement, fortement inspiré de celui de Dacia. Le roumain a d’ailleurs doublé la firme aux chevrons sur le marché français. Citroën veut donc partir à la reconquête des clients avec des véhicules volontairement plus simples pour être plus abordables. Citroën compte ainsi bousculer le marché de la voiture électrique avec une proposition choc : une citadine polyvalente dotée de 320 km d’autonomie qui commence à partir de 23.300 € hors bonus. Pour rappel, une Peugeot e-208 débute à quasiment 35.000 € !

Citroën veut redevenir le porte-étendard de la voiture française populaire. L’ë-C3, c’est un peu la 2CV des temps modernes. Et la voiture est déjà un succès avant son arrivée dans les concessions, puisque le constructeur a déjà enregistré plus de 10.000 réservations. Preuve que pour se laisser convaincre par l’électrique, les Français attendaient des prix plus bas.

2024 va d’ailleurs clairement marquer un tournant sur ce point crucial des tarifs du côté des marques hexagonales. Si en 2023, elles n’ont pas voulu casser les prix pour répondre à MG ou Tesla, cela changera cette année, notamment du côté de Renault. Le Losange s’apprête à ouvrir les carnets de commandes du Scénic électrique et il promet des prix agressifs dans la catégorie. On a déjà pu le voir dans des pays voisins, où le Scenic est moins cher que le Tesla Model Y, avec plus d’autonomie. On sent que le français veut sa revanche sur le marché de l’électrique, où il avait été pourtant précurseur.

Evidemment, l’événement de l’année 2024 chez Renault, ce sera le lancement ultra-attendu de la nouvelle R5. Celle-ci sera dévoilée fin février, et devrait être dans les concessions en septembre. Le prix sera là-aussi attractif, dès 25.000 €. Surtout, la R5 espère séduire avec son look néo-rétro. La publicité diffusée pendant les fêtes, où l’on voyait furtivement la version de série, nous a mis l’eau à la bouche. La R5 sera une sérieuse candidate pour le titre de voiture électrique la plus vendue en France, mais aussi en Europe. Le Tesla Model Y, roi de 2023, est prévenu !

Chez Peugeot, il ne sera pas encore question de casser les prix. Le lancement majeur sera le 3008 électrique, qui ne s’annonce pas donné. Mais pour la marque au lion, le tournant est technique. Après des modèles électriques aux caractéristiques parfois décevantes (par exemple 410 km d’autonomie sur la e-308), le Lion propose un modèle à l’autonomie XXL, son nouveau SUV promettant 700 km. Le constructeur joue donc sur un autre aspect de la démocratisation de l’électrique : permettre aux familles de l’envisager comme véhicule principal sans avoir à s’arrêter souvent. Et quand il faudra le faire, ce sera pas longtemps, avec une recharge rapide 160 kW.

Avec des modèles bien plus abordables et nettement plus aboutis techniquement, les marques françaises vont donc assurément secouer le marché de la voiture électrique en 2024. A noter que le 3008 et le Scénic font partie des favoris pour décrocher le titre de Voiture de l’année 2024 en Europe. Si l’un des deux parvient à décrocher la timbale, ce sera vraiment la preuve que 2024 est un millésime français.

À lire aussi Ce qui change en 2024 pour les automobilistes : bonus, leasing social, ZFE, bornes de recharge…