Agnès Pannier-Runacher a déploré la décision de TotalEnergies d’accélérer sur les énergies fossiles. La ministre de la Transition énergétique rappelle le géant pétrolier à l’ordre, sans grande conviction.

Fin septembre, TotalEnergies a révélé qu’il augmenterait sa production de pétrole et de gaz. L’entreprise prévoit une hausse de 2 à 3 % de son exploitation d’énergies fossiles dans les cinq prochaines années.

Si la firme a essayé de tempérer cette décision en expliquant vouloir maintenir “sa stratégie multi-énergies”, cette revalorisation fait suite à la baisse enregistrée depuis le Covid-19 et suit aussi une stratégie globale. En effet, BP et Shell ont également annoncé une hausse de leur production d’énergies fossiles.

Malgré leurs gains colossaux, 36 milliards d’euros de bénéfice opérationnel et 19 milliard d’euros de bénéfice net annuel en 2022 pour TotalEnergies, et en dépit des annonces assurant qu’elles allaient transiter vers les énergies renouvelables, ces entreprises continuent de prioriser le pétrole et le gaz.

Une entreprise “sans avenir” ?

De quoi provoquer l’agacement de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. “C’est un fait et je le regrette, les entreprises pétrolières et gazières veulent poursuivre leurs activités d’exploration et de production”, a-t-elle déclaré.

Elle déplore les émissions polluantes qui résulteront de cette stratégie de recul. “Le premier sujet est d’obtenir de l’ensemble du secteur des décisions sur les émissions liées à la production. Et pour cela, il faut des politiques de baisse de l’utilisation des fossiles.”

Et la ministre insiste sur le fait que les entreprises pétrolières doivent se réinventer. “À un moment, le pétrole sera mécaniquement absent du bouquet énergétique français. Et ce sera pareil pour tout le continent européen.”

“Alors pourquoi développer de nouveaux actifs ? Je le dis sans détour : une entreprise pétro-gazière qui ne sait pas inventer son modèle décaborné est sans avenir”, conclut-elle comme une légère menace envers TotalEnergies. Mais la ministre ne semble pas aller plus loin qu’une critique de cette décision.

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