Alors que la COP28 est sur le point de se terminer à Dubaï, l’Opep (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) a suscité l’indignation mondiale. Le secrétaire général de l’Opep a demandé à ses membres de « rejeter proactivement tout accord ciblant les énergies fossiles ».
L’Opep suscite l’indignation à la COP28
À Dubaï, la COP28 prendra fin le 12 décembre prochain. Il ne reste désormais plus que quelques heures pour fixer de nouveaux objectifs et trouver un accord qui pourrait permettre au monde d’abandonner progressivement le charbon, le gaz et le pétrole. C’est l’essence même de ces grandes messes du climat. C’est pourtant dans ce contexte que l’Opep a appelé ses membres à « tout faire pour rejeter un accord sur la sortie des énergies fossiles ». Des propos tenus par Haitham Al-Ghais, le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui ont suscité l’indignation et la colère.
À lire aussi Capturer le CO2 dans l’air : bonne ou mauvaise stratégie ?Cette demande invraisemblable formulée aux 23 pays membres de l’Opep a produit une onde de choc à la COP28 de Dubaï. De nombreux pays ont réagi. C’est notamment le cas de la France. Notre ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a dit être « stupéfaite et en colère à propos des déclarations de l’Opep ». Elle a tenu à rappeler que les énergies fossiles sont responsables « de plus de 75 % des émissions de CO2 et qu’il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ».
L’Europe est à l’unisson contre les déclarations de l’Opep
La ministre française a précisé qu’elle comptait « sur la présidence de la COP pour ne pas se laisser impressionner par ces déclarations et pour porter un accord qui affirme un objectif clair de sortie des énergies fossiles ». Même réaction du côté de l’Espagne avec la ministre espagnole de la Transition écologique qui parle d’une position « répugnante ».
Après les propos à la limite du déni climatique tenus par le président de la COP28, Sultan al-Jaber, l’Europe est à l’unisson : le commissaire européen en charge du climat, Wopke Hoekstra, a également fait connaître son mécontentement. Tout en restant très diplomatique, il a estimé qu’il était temps « que chacun avance au-delà de ses intérêts personnels ».
Certains voient dans ce courrier un signe positif, celui de la fébrilité du secteur pétrolier. C’est le cas d’Alden Meyer, membre du think tank E3G. Selon lui, « s’ils n’étaient pas angoissés par l’idée qu’on arrive à quelque chose, ils n’auraient pas sorti une telle lettre ». Ayed Al-Qahtani, un représentant de l’Opep a défendu la position de son secrétaire général. Selon lui, « l’accord de Paris parle de réduire les émissions, plutôt que de choisir certaines sources d’énergie ».
Le secteur pétrolier serait-il en train de perdre le contrôle ?
Il est convaincu que les pays exportateurs de pétrole sont en train de perdre le contrôle. Dans la lettre rédigée par le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, on peut lire ceci : « il semble que la pression excessive et disproportionnée exercée sur les combustibles fossiles pourrait atteindre un point de basculement aux conséquences irréversibles, car le projet de décision contient encore des dispositions sur l’élimination progressive des combustibles fossiles ». La lettre a également été envoyée à une dizaine de pays associés à l’Opep : l’Azerbaïdjan, la Malaisie, le Mexique ou encore la Russie.
À lire aussi Ce lac est capable d’alimenter 375 millions de voitures électriques en lithiumLe dirigeant pétrolier koweïtien assure que les pays membres « prennent au sérieux le changement climatique », mais qu’il serait inacceptable que « des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l’avenir de nos peuples ». Pour Greenpeace, « la réaction de l’Opep montre qu’ils ont peur des appels croissants à la sortie des énergies fossiles ». Shady Khalil, responsable de l’ONG dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, précise que « cette tentative délibérée de l’industrie pétrolière d’entraver une action climatique cruciale montre qu’elle ressent la pression monter ».
je suis plutôt optimiste sur le bilan de cette COP, qui pour la première fois dis explicitement qu’il faut une transition hors des énergies fossiles. c’est quand même un sacré tour de force d’entendre un emir du pétrole faire cette proposition, non?
ca veut dire quoi? qu’il faut tout mettre en oeuvre pour que d’ici 2050, le bilan carbone mondial soit =0, autant d’émis que de capté. ce qui laisse la possibilité d’en émettre si on sait le capter (le dada de l’OPEP) de remplacer des consommations pas strictement nécessaire par autre chose (les VE par exemple) mais de garder le pétrole et autres hydrocarbures fossiles pour des usages irremplaçables pour l’instant(notamment dans la chimie).
nous les riches on doit pouvoir faire l’effort de passer massivement aux VE, au chauffage électrique durable (Nuke ou renouvelable), les pays sans infrastructure sont des petits consommateurs de toute façon.
allez, il y a de l’espoir…
Les COP c’est de toute manière le bal des faux c… !
Leur reaction n’est pas etonnante. Tout ce qu’ils ont obtenu ils l’ont obtenu avec le petrole. Toute leur economie est basee dessus. Alors ça les fait flipper c’est logique. Ils n’auront jamais plus une energie disponible quasi gratuite (car venant de leus terres) et vendue à prix d’or. Ca va leur faire plus qu’un choc. Je crains un peu que ça destabilise grandement leur pays. Surtout s’ils s’acharnent à ne pas trouver de solution pour sortir de cette dependance.
Le secteur pétrolier serait-il en train de perdre le contrôle ?
Je ne le pense pas, il défend seulement son business, en essayant de paraitre le moins noir possible aux yeux du monde. Les pétroliers savent très bien que la planète ne peut pas se passer aussi vite de cette or-noir. Et ne veulent surtout pas des tensions internes à l’OPEP, qui pourraient faire baisser le prix du baril en même temps que la baisse de la demande à venir.
Il n’y a pas à se leurrer: le seul moyen d’en sortir sera par les consommateurs. Plus de consommation, plus de production. A méditer pour les 84% en France et en Europe qui achètent encore aujourd’hui des véhicules neufs thermiques.
En soit il faut que les COP soient dans ces pays.
Si ça a lieu toujours en Occident ils vont dire que ça ne les concerne pas.
Après ils défendent leur beurre, ils n’ont pas encore compris que le but c’est de trouver des solutions pour l’après pétrole.
C’est sur qu’il ne va y avoir de grosse avancer sur cette COP.
Mais c’était nécessaire qu’elle se passe là bas.
Le pétrole sera toujours indispensable, non pour faire tourner des moteurs ou réchauffer des éléments, mais en tant que matériau. Les dirigeants des pays de l’OPEP ont intérêt à ce qu’on gaspille le plus vite possible les réserves restantes car alors, le pétrole deviendra une ressource rare et très chère. Pour le moment, il est encore trop abondant à leurs yeux… du moins pour les pays qui estiment pouvoir en vendre encore quand il n’y en aura plus nulle part.
On pourrait aussi organiser en Colombie ou en Afghanistan un sommet sur la lutte anti-narcotrafic…
On ne peut pas arrêter la production. Mais on peut tenter de réduire la consommation.
“What did you expect?”
Ce n’était pas une bonne idée d’organiser la COP dans un pays producteur de pétrole et d’en confier la présidence au PDG de la compagnie pétrolière.
Ca à du y aller les valises remplies de billets.
Rien ne changera.
Pour ma part je vais revoir ma copie concernant les VE, il s’agirait pas de se retrouver sans véhicule d’ici quelques mois avec les décisions qui sont prises en ce moment .
Aller au Ski a Dubaï cet hiver ?
Pour ceux qui n’auraient pas encore compris que les COP ne sont que des écrans de fumée pour que les états se donnent bonne conscience sans faire grand chose derrière.
Ce ne sont finalement que des entreprises de communication envers leurs peuples. Et enfin organiser celle ci dans un pays pétrolier, cette vaste blague…
Pendant ce temps là, une partie de l’humanité se détache complètement de ces grands raouts qui captivent plus les médias que les citoyens lambda qui ne croient plus à grand chose pendant que l’autre partie de l’humanité cherche juste à survivre, loin de nos préoccupations de pays riches.
Et attendez, ce n’est pas fini.
Vous savez où ils veulent faire la prochaine COP 29 ?
… en Azerbaïdjan, pays dont les principales ressources sont le pétrole et le gaz naturel.Voilà où nous en sommes !Si ce n’est pas le consommateur qui agit de lui-même contre les émanations de CO2 en achetant de l’électrique, il ne faudra pas compter sur les autres pour le faire.
Il n’y qu’une histoire de gros sous derrière tout ça. Les pays pétroliers ne veulent pas se priver de la manne financière que les fossiles représentent, c’est souvent le seul revenu de ces pays. Ils voudraient qu’un fond mondial leur achète le pétrole pour le laisser sous terre. Sauf que l’économie mondiale sans pétrole ne peut pas supporter le coût de la transition en plus du coût des réserves inexploitées.
C’est évidemment inextricable, les COP ne servent qu’à garder un canal de discussions ouverts pour éviter que chacun se braque sur ses positions, ce qui conduirait à la guerre in fine.
Ne vous bercez pas trop d’illusions, la catastrophe est inévitable mais il n’est jamais trop tard pour éviter le pire.
La ministre s’insurge, celle dont les enfants et parents sont actionnaires d’une compagnie pétrolière.
Et voilà, encore raté !
Une nouvelle COP stérile. Les années avancent, la terre brûlée aussi.
La tenue de la COP au moyen-orient tendait deux armes : l’une pour que les pays pétroliers saisissent leur avenir, l’autre pour ralentir l’urgence politique internationale.
La seconde arme ayant été dégainée, quelles leçons seront tirée de ce sabotage ?
Les États pétroliers s’érigent en ennemis de l’humanité. Faut-il faire sans eux ? Peut-on faire sans eux ?
C’est un des nombreux défis de la géopolitique, et l’urgence n’aide en rien.
Les crises se multiplient et s’accélèrent. Leurs impacts se diversifient et s’amplifient.
Loin de moi la prétention de pouvoir comprendre. A défaut, c’est une période spectaculaire à vivre, mais pas sans douleurs pour l’humanité.