Vous pensiez que l’émergence de la voiture électrique allait révolutionner la logique de gammes et de segments ? Pas vraiment en fait.
Quand les premières voitures électriques sont arrivées sur le marché, le choix était vite fait : elles étaient moches et proposaient une autonomie proche de celle d’une voiturette de golf.
Puis est arrivé Tesla, qui a démontré que l’on pouvait faire des voitures assez réussies esthétiquement, avec en prime un rayon d’action permettant d’aller un peu plus loin qu’à la boulangerie. Mais des voitures chères.
Entre ces deux extrêmes, durant plusieurs années, le néant.
Puis le marché s’est réveillé, et depuis une paire d’années, l’offre s’est considérablement étoffée, s’accompagnant d’une évolution technologique et esthétique qui commence peu à peu à convaincre même les plus rétifs à l’électromobilité. Une progression du choix et des mentalités qui se traduit dans les chiffres puisque la part des achats de VE en France en 2020 a dépassé pour la première fois la barre des 10 %, s’établissant à 11,3 %.
Alors bien sûr, il y a encore quelques trous dans la raquette en ce qui concerne la segmentation et les tarifs puisque, hormis la Dacia Spring, il est encore difficile de trouver une auto électrique offrant une autonomie acceptable (250 à 300 km réels ?) au-dessous de 30 000, voire 35 000 euros.
Justement, la segmentation, parlons-en. S’il est aujourd’hui déjà possible de trouver une voiture 100 % électrique dans tous les niveaux de gamme et chez pratiquement tous les constructeurs, certains indices laissaient penser il y a encore peu que cette nouvelle donne allait aussi être à l’origine d’une redistribution des cartes en termes d’offre. Nous avons vu par exemple que les SUV raflaient largement la mise, et nous nous interrogions également sur l’avenir de la voiture de sport dans ce contexte.
Electrique is the new thermique
Avec quelques mois de recul, force est de constater qu’il n’en est rien. À part un nouveau segment créé par la Twizy et désormais complété par l’AMI ou la Microlino, tout porte à croire que la voiture électrique reprend peu à peu le même étagement de gammes, de puissance et de tarifs que ce que nous connaissons depuis longtemps dans le thermique. Le vrai et seul facteur différenciant (et discriminant) étant désormais l’autonomie et/ou la vitesse de chargement.
Pour le reste, on retrouve progressivement tout ce que l’on a connu à l’ère du thermique, de la petite citadine « économique » à la grosse berline ultra-puissante, équipée comme un porte-avions et coûtant un rein en état de marche, les cases des différents segments se remplissant peu à peu. Une petite différence peut-être, justement en ce qui concerne les équipements. L’électromobilité portant naturellement en elle l’intégration de la technologie, il n’est pas rare de trouver même dans les voitures d’entrée de gamme les plus économiques des équipements qu’on ne trouvait même pas sur du très haut de gamme thermique il y a seulement quelques années (écran tactile, affichage digital configurable, navigation intégrée, Apple CarPlay/Android Auto…).
Ceux qui, comme moi, pensaient que, du fait de la simplification induite par la traction électrique, toutes les voitures à piles offriraient des performances équivalentes et intrinsèquement supérieures à celles du thermique, et que le choix ne se ferait plus sur ce critère, en sont pour leurs frais. La hiérarchie que nous connaissons avec le thermique va perdurer, et il y en aura pour tous les goûts, tous les besoins, toutes les envies. Et tous les budgets. De la Dacia Spring au Tesla Roadster, comme aujourd’hui de la Renault Twingo à la Lamborghini Aventador.
Plutôt une bonne nouvelle pour la diversité et l’art de vivre automobile, non ?
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Soyez honnêtes, la voiture électrique n’est pas la solution au remplacement des voitures à essence.
Avez vous simulé un départ en vacances avec une population exclusivement équipée de voitures électiques ?
C’est valable en utilisation locale (c’est mon cas), mais pas en utilisation généralisée.
La seule vrai solution, c’est l’hydrogène, mais on investit à fond dans l’électrique en construisant des bornes de recharge à grande échelle qui nous resteront sur les bras une fois le déploiement terminé.
On ferait mieux de mettre tous ces moyens de la recherche pour l’hydrogène au risque une fois de plus de se faire « bouffer » par certaines marques asiatiques.
Plutôt une bonne nouvelle pour la diversité et l’art de vivre automobile, non ?
Oui et non…
Le principe de gamme est surtout présent pour créer artificiellement une sur valorisation du premium… tout comme les options 10 fois trop chère.
J’aime l’idée d’une gamme réduite et options réduits qui serait confortables, durables, équipés de tout le savoir faire…
Le tout serai atteignable sans avoir besoin d’y mettre un prix premium
Mais je ne crois pas non plus au véhicule unique ou alors un monstre de 4×4 sportif à 8 place et benne à la verticale pour se garer en ville confortable et ludique mais sportif et pratique et économique avec une petite batterie de 600 klm réel…
« Un peu plus loin que la boulangerie… » Elle sont loin vos boulangeries.
On parle encore trop souvent du prix d’achat d’un VE sans parler du coût d’utilisation au km.
Pour un véhicule d’entreprise par exemple, un VE à 80K€ revient au même coût final sur 5 années de leasing avec 15000km/an qu’un diesel dernière génération type megane ou 3008.
Si on compte la décote qui est moindre en plus, avec le rachat en fin de leasing, puis la revente c’est encore plus intéressant.
Tiens en parlant de cela
Opel corsa thermique 15ke électrique 32ke +110%
Mercedes gla thermique 42ke électrique 45ke +9% 45ke c’est aussi le prix d’une e-niro
Vivement la segmentaiton et les vrais prix de l’occasions car qui achetera une e-niro de 2019 à 31000 alors qu’il peut avoir la même en neuve à 35 dans le meilleur des cas …
Santos, révait d’une aviation égalitaire ou tous prenait ce qu’il avait besoin, puis vient la première guerre mondiale et il fut écoeuré de voir l’application de son travail
il ne faut pas réver, l’Auto électrique deviendra de masse, sera dans les prochains tanks … et sera parfait pour les prochains défis : la lune, mars … …
Après que la tuture permis à Mercedes de construire la Grosse Bertha c’est une autre histoire
(les fusées Tesla en sont les dignes héritier)
https://korii.slate.fr/tech/spacex-pentagone-contrat-transport-troupes-materiels-globe-terre-une-heure-projection-starship
La priorité, pour tous les niveaux de gamme devraient être l’efficience. D’ailleurs il serait bon qu’il y ait un bonus/malus selon la consommation mix WLTP comme il y a pour le CO2.
Car l’efficience ne vient pas que du poids. L’EQS le montre brillamment avec une consommation relativement proche d’une Zoe alors qu’elle pèse 1 tonne de plus.
Aérodynamique (carénez les roues arrière, efficience du moteur/BMS batterie etc…
Il est dommage que les véhicules électriques ne soient pas complètement repensés en terme de design. Même les plateformes dédiées sont quand même très influencées par les thermiques.
Les Tesla, bien qu’efficientes, ressemblent énormément à des thermiques classiques.
ça parait logique, ce sont les gros constructeurs qui ont le plus de moyens et donc de possibilités de faire bouger la technologie.
Dommage d’être dans la caricature.
il y a eu la leaf voiture la plus vendue pendant de nombreuses années et permettant d’aller plus loin que chez le boulanger du coin
la bmw i3 la zoe les triplettes Peugeot Citroën et Mitsubishi qui certe avaient une autonomie assez faible.
évidement à côté il y avait la mia pile poile dans le sujet moche et limitée
les bolloré bluecar étaient aussi sortie leur batterie permettant de faire un trajet relativement long mais ne pouvant se recharger qu’à faible vitesse et consommant quasi autant à l’arrêt que sur la route (a cause du maintien à température des batteries entre 60 et 80 degrés)
il y a eu le soul puis en 2016 la ioniq
bref pour moi ce n’était pas le désert entre une voiture a 100k et le reste
plus compliqué certe pour aller loin mais possible
demandez à feu gpliste62 iank et d’autres si ils ne se déplaçaient pas .
« Le vrai et seul facteur différenciant (et discriminant) étant désormais l’autonomie et/ou la vitesse de chargement. »
@La rédac : à quand un tableau comparatif sur la vitesse moyenne sur autoroute , combinant ces 2 facteurs autonomie, vitesse de charge (et accessoirement refroidissement/rapidgate) ?
la part des achats de VE en France en 2020 a dépassé pour la première fois la barre des 10%, s’établissant à 11,3% : vérification faite, ce ratio concerne les véhicules BEV+PHEV, or le reste de l’article fait le focus sur les BEV :
»
hormis la Dacia Spring, il est encore difficile de trouver une auto électrique offrant une autonomie acceptable (250 à 300 km réels ?) »
Mais quel naïf pouvait penser que le développement du VE serait raisonnable et supportable dans la situation mondiale actuelle ? Les marketeux et la croissance infinie sont des dogmes et la lenteur du début n’était que le reflet des règles imposées par un législateur toujours en retard sur la nécessité et aux ordres des lobbys du commerce mondialisé !
Pour combien de pays le tourisme est la première ressource ??? c’est très grave (mais autre sujet).
Clairement il faudrait que la moitié (pour commencer) des constructeurs mettent la clef sous la porte et que ceux restants limitent leur gamme à 5-6 modèles sans trop d’options… mais ne régler que ce point ne sera pas suffisant pour nous empêcher d’aller dans le mur !
Inutile d’y aller du commentaire « mais que va t’on faire de tous les ouvriers au chômage »… ou « la liberté de choisir une voiture différente de son voisin est essentielle »… voir « ce que vous considérez superflu dans cette voiture en fait justement mon bonheur nécessaire »… ce serait une insulte car je sais très bien que je n’aurais pas assez de temps pour exposer un modèle global et que cela ne servirait pas à grand chose ici. Vu l’abstention aux élections, l’implication de trop peu de jeunes dans une vie de sobriété proche des besoins principaux et altruistes ainsi que l’hégémonie des médias (télés et réseaux sociaux surtout) dans la pensée globale… et des centaines d’autres choses si décevantes, l’humanité n’a que ce qu’elle mérite… et elle ne mérite pas cette Terre merveilleuse qui nous a été offerte !
Vous pourriez me rétorquer qu’il ne me reste qu’une morbide solution… mais je considère au contraire que même « seul » dans mon coin, et si tout n’est pas encore parfait… mon but est de restaurer plus pour cette planète que ce que j’aurais pu moi-même y consommer… avoir un bilan de vie positif pour la planète… quel bel objectif non ?
Je suis sûr que de nombreuses autres personnes ont aussi cet objectif et que le bonheur n’est pas dans la consommation mais dans l’intelligence. Regroupons-nous pour créer des sanctuaires.
‘Entre ces deux extrêmes, durant plusieurs années, le néant.’
Dès 2011 est apparue la Leaf (qui fête ses 10 ans cette année), suivie de près par la Zoé en 2013 et d’autres ensuite… ce n’était pas vraiment le néant, mais pas l’abondance non plus.
Le choix entre l’efficacité, la mode ou le raisonné ?
Voilà la question que se pause un constructeur pour produire un VE.
Les Allemands ont décidé la mode en gardant essentiellement des SUV à la mode et désormais des berlines chères et musclées comme ils savent les faire. Les Français et les Coréens ont fait le choix du raisonné avec des véhicules thermiques, hybrides ou électriques à la fois.
Tesla a fait le choix le premier de l’efficacité. Chères au début pour financer le programme, puis accessibles avec les model 3. Je n’ai pas dit bon marché, mais accessible. Car des model 3 sont au prix de beaucoup de SUV moyen de gamme. Mais ce choix des berlines à l’époque où plus personne n’en voulait était osé et payant, car le plus efficace énergétiquement parlant. Quand je vois les concurrents obligés d’ajouter 200kg et 20KW pour avoir la même autonomie, cela me désole.
Acheter un VE c’est en théorie pour favoriser la planète en consommant moins. Je ne suis pas certain qu’acheter des SUV consommant 25KW en moyenne aux 100kms remplis par de l’énergie électrique produite à base de charbon soit le meilleur moyen de mettre en avant l’écologie.
Mais là aussi je pense que nous arriverons à des surtaxes pour les VE qui consomment trop d’énergie.
J’ai lu hier d’ailleurs un article annonçant que si l’Europe avait fait le choix de la France en production énergétique, elle consommerait deux fois moins de CO2 par an et serait presque vertueuse.
Logique, on ne change pas une équipe qui gagne. La segmentation traditionnelle était efficace pour vendre des modèles milieu ou haut de gamme à des clients attirés par le bas ou milieu de gamme, et donc pour l’électrique on fait à peu près pareil.
L’aérodynamisme pour consommer moins, ma foi, c’est aussi utile pour électriques que les pétrolières, mais pas davantage. Vous vous souvenez il y a 40 ans, la R25 avec un Cx de 0,24 (de mémoire)? Pas de miracle, le compromis aéro/habitabilité dans un encombrement hors tout donné ne permet pas de faire des miracles. Par ailleurs la baisse généralisée et pas terminée des vitesses sur routes et autoroutes va rendre le critère aéro un peu moins important.
En conclusion, l’aérodynamisme c’est pour les puristes. Le commun des mortels s’en fout et cherche surtout à caser des gens et des bagages, de toutes façons, vu le faible prix de l’énergie, qu’elle soit pétrolière ou électrique (sauf l’énergie Ionity…), c’est secondaire.
Personnellement, j’ai toujours cru que le client hésitait entre un Kona et une TM3 (remplacer par Zoe/Leaf/Fluence/106 pour les plus anciens électromibiliens) par manque d’une offre suffisamment variée. Car c’est 2 véhicules n’ont rien à voir en termes de marché si ce n’est leur autonomie. Donc les « early adopters » ont fait des concessions en terme de taille/format de véhicule.
Cet anachronisme était voué à se réduire une fois que plus de constructeurs s’y mettaient plus sérieusement.
C’est donc un signe de l’ouverture de l’offre donc de maturité économique/industriel. Et c’est bien grâce à ça qu’on arrivera à lutter contre le thermique (en termes de marché) et à convaincre plus d’acheteurs possible à « faire le pas vers l’électrique » (une fois leur peur de l’autonomie/recharge).
Vivement une Tesla Model 2 made in Berlin a 20000 euros, 400km d’autonomie avec le reseau de Superchargeurs !
Segmentation similaire au thermique certes, mais :
1- toujours aucun break électrique,
2- pas d’entrée de gamme. Ah si le SUV Spring.
Et e-up (E-Fortwo de smart aussi ?) comme seule citadine (la ion n’étant plus commercialisée).
Je pensais surtout qu’avec le coût et la masse des batteries, ça allait faire prendre conscience de l’importance de l’efficacité énergétique (poussé par la recherche de la meilleure autonomie au meilleur coût, pas pour l’écologie lol), et donc voir émerger des véhicules de plus en plus aérodynamiques et de plus en plus léger. Au lieu de ça on préfère rajouter encore et encore des kWh de batteries. On arrive aujourd’hui à 1 tonne de batterie !
Quel naïf je fais…
Je pinaille, mais Twizy ne prends qu’un seul ‘Z’ Eric ;-) Pour le reste, on est raccord, toujours content de te lire ici ;-)