Dans son objectif de modernisation de la mobilité, l’Union européenne a publié un nouveau guide incluant de nombreuses propositions pour les véhicules électriques et hydrogène.

Dans l’ensemble, le rapport de « Stratégie de mobilité durable et intelligente » donne des lignes directrices, sans rien imposer. Il servira de socle pour bâtir de nouvelles directives dans les prochains mois ou années.

Parmi les idées, de nombreuses touchent le transport et l’automobile. La plus marquante est un objectif de 30 millions de véhicules zéro émission sur les routes en 2030 (contre moins de 1,5 actuellement). Cela comprend les voitures et utilitaires électriques, mais aussi hydrogène, avec l’ajout de 8 000 camions.

À plus long terme, en 2050, l’UE espère que « la quasi-totalité des voitures, utilitaires, bus et poids lourds seront zéro émission ».

Des mesures CO2 plus strictes

La mesure CAFE et son taux moyen de rejet de CO2 de 95 g/km appliquée depuis 2020 va changer. Le pacte vert ou « Green Deal » exprimait déjà timidement une modification plus stricte en décembre 2019. C’est désormais acté, « la Commission va proposer une modification des niveaux de CO2 pour les voitures et utilitaires d’ici juin 2021 ».

Les constructeurs automobiles vont regarder les prochaines mesures avec craintes. En effet, certains n’arrivaient pas à respecter les taux en vigueur de 2020, de plus adaptés à chacun. L’objectif visé à est 59 g/km en 2030. Le rapport précise aussi que la future norme Euro 7 aura son rôle à jouer, tout comme la fin des subventions pour les énergies fossiles et l’arrivée de la taxation carbone.

Zoom sur la recharge, les batteries et les pneus

Le développement des infrastructures de recharge sera l’autre moteur de son décollage. Le plan européen vise un million de bornes en 2025 et 3 millions en 2030. Côté hydrogène, le but est d’atteindre 500 stations d’ici 4 ans et 1 000 en 2030. « Le manque de transparence tarifaire » et « la facilité de paiement » seront des points à améliorer pour la recharge rajoute le rapport. Il appuie aussi la nécessité de soutenir la demande, notamment dans les flottes, et modifiera les réglementations techniques pour favoriser la transition des utilitaires lourds.

L’UE veut également instaurer un règlement afin que les batteries des voitures électriques soient « durables et sûres sur l’ensemble du cycle de vie ». Une stratégie qui va dans le sens de l’Alliance pour les matières premières et de l’autonomie du continent sur la production des batteries.

À la fois responsables de pollution sonore et d’émissions de particules, les pneus « ultra-performants » sont aussi dans le viseur. À ce stade, aucune mesure concrète n’est annoncée.

Enfin, la voiture sera plus propre, mais aussi plus rare. Avec pour ambition de « réduire le nombre de véhicules dans le trafic quotidien », l’UE cherche à développer le transport multimodal et à favoriser le déploiement de nouveaux services de mobilité.