Élisabeth Borne a annoncé qu’une offre de véhicules propres à prix accessibles sera lancée à l’automne 2023. Mais cela reste flou.

Lors de sa dernière allocution, le président de la république a tenté de tourner la page houleuse de la réforme des retraites en décrétant “cent jours d’apaisement”. Une nouvelle période que la Première Ministre vient de lancer en présentant les nouveaux chantiers prioritaires de l’exécutif.

Dans le lot, on a le retour d’une mesure qui était une des grandes promesses d’Emmanuel Macron lorsqu’il était en campagne pour sa réélection : une voiture électrique à petit prix, qui serait ainsi à la portée de tous. Emmanuel Macron avait carrément évoqué 100 € par mois.

Reste que dans la bouche d’Elisabeth Borne, la mesure est présentée de manière bien vague : “nous lancerons dès l’automne une offre de location de véhicules propres à prix accessibles”. Cette offre doit être destinée aux ménages les plus modestes.

On note donc deux choses importantes dans cette phrase : “véhicules propres” et “prix accessibles”. Il n’est ainsi pas question ici de 100 € par mois. Faut-il y voir un abandon de cet objectif ? On ne peut le dire catégoriquement, la Première Ministre n’étant pas entrée dans les détails de la mesure. Cela fait d’ailleurs près d’un an que le gouvernement reste évasif, s’étant toujours refusé à donner une vraie précision sur ses contours. Car il semble que la promesse soit trop difficile à tenir.

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Actuellement, même la Dacia Spring, la voiture électrique la moins chère du marché, est affichée à partir de 111 € par mois en LLD, mais après un 1er apport de 2500 € (bonus de 5000 € déduit). Et la Spring a le problème d’être made in China. Pour une Zoé fabriquée en France, Renault met en avant une offre de LLD 37 mois à 270 € par mois avec 1er loyer de 7500 € bonus déduit !

Pour arriver à 100 € par mois, le gouvernement aurait demandé des efforts de la part des constructeurs et organismes financiers, pas tous réceptifs. Il devrait aussi jouer sur la durée du contrat de leasing, plus longue que les 3 à 4 ans habituels.

Et on a donc aussi remarqué l’utilisation de l’expression “véhicules propres” plutôt que véhicules électriques. Voilà donc une autre supposition : l’ouverture de la mesure à des hybrides moins onéreuses que les électriques.

Au final, si l’idée de départ n’est pas abandonnée, les conditions finales pourraient être assez éloignées de la promesse initiale.