Électrique ou pas, concentrer une grande puissance dans une petite voiture peut rendre caractérielle cette dernière, comme la Smart #1 Brabus qui a l’air de vouer une haine incontrôlable aux cônes.

La fiche technique du Smart #1 Brabus laisse rêveur : dans ce petit SUV de seulement 4,27 m de long, la marque détenue à parts égales par Mercedes et Geely a non seulement réussi à insérer une batterie de 66 kWh, mais aussi pas moins de deux moteurs électriques, délivrant un délirant total de 428 ch et 543 Nm. De quoi expédier le 0 à 100 km/h en 3,9 s ! Avec de tels chiffres, on pourrait imaginer que l’expertise du préparateur de Bottrop irait jusqu’aux liaisons au sol, mais hormis des disques de frein spécifiques de 345 mm de diamètre et 30 mm d’épaisseur à l’avant… rien.

“Brabus ne s’est pas montré très exigeant sur le châssis. La déclinaison sportive se contente donc de l’essieu arrière multibras et de la suspension d’origine”, voilà ce que l’on peut en effet lire dans l’essai du Smart #1 Brabus par notre Maxime Fontanier national qui regrettait une “souplesse” qui “apparaîtra […] sous-adaptée à une conduite sportive”. Et notre célèbre journaliste-essayeur à la casquette ne croyait pas si bien dire si l’on en croit le dernier test de KM.77.

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La chaîne Youtube espagnole s’est fait connaître pour son affection particulière pour le test de l’élan, cette manœuvre d’évitement évaluant la stabilité d’une voiture lors d’un changement violent de trajectoire avant de revenir dans la même ligne, comme si l’on devait éviter un obstacle apparu soudainement. L’exercice est réalisé de façon répétée avec une vitesse augmentant petit à petit jusqu’à la perte de contrôle ou le décès d’un cône, et plus celle-ci sera élevée, plus cela prouvera l’efficacité du châssis de la voiture essayée.

Et, comme on dit du côté de Pirelli, sans maîtrise, la puissance n’est rien. Ici, le Brabus chahute tellement à cause d’une combinaison de mouvements de caisse considérables, d’une masse excessive de 1 900 kg, de pneus à faible résistance au roulement et d’un contrôle électronique de stabilité trop lent à réagir qu’il doit s’incliner ici face à de nombreuses voitures qu’il laisserait sur place en ligne droite.

Les Ibères l’ont découvert à leurs dépens lors d’une tentative à 77 km/h qui s’est soldé par un train arrière se décalant généreusement jusqu’à faucher des cônes. Il leur faudra abaisser la vitesse jusqu’à 65 km/h pour accomplir l’exercice sans encombre. Pour référence, une Peugeot e-2008 y parvient à 77 km/h et une  Tesla Model 3 LR à… 83 km/h.

Tout n’est pas négatif cependant pour le SUV électrique sino-allemand puisqu’il a accompli le test de slalom en un très respectable 22,5 s, ce qui le place devant le Polestar 2 (22,8 s) et l’Audi RS3 Sportback (23,1 s).

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