Renault a lancé son Kangoo ZE en octobre, et il s’est immédiatement installé en tête des ventes de véhicules électriques ! Effet de lancement ou tendance de fond, c’est ce que je vous propose de découvrir.
Je publie tous les mois un suivi des immatriculations de voitures électriques (la synthèse est disponible ici : Immatriculations de voitures électriques). Celui-ci concerne les voitures particulières uniquement. Je vous propose aujourd’hui un focus sur les véhicules utilitaires légers (VUL, c’est à dire les véhicules utilitaires de moins de 3T5, utilisable avec un permis B « voiture » en France).
En effet, sur le mois d’octobre isolé, la meilleure vente de véhicule électrique (tous types confondus) est… le Kangoo ZE ! Avec 74 immatriculations, il se place devant les jumelles de PSA (iOn et C Zéro) leaders du marché depuis le début de l’année. Le marché du VUL serait-il plus à même d’accueillir le concept électrique, ou est-ce uniquement un effet dû au lancement de la fourgonnette de Renault ?
Le marché du VUL
A fin octobre, le marché du VUL représente 16% du marché global, avec 350 306 immatriculations (source : CCFA). Ce marché se décompose en trois grandes catégories : les « véhicules société » (véhicules à 2 places TVA récupérable, de type Clio, 207, C3, Mégane…), les fourgonnettes (Kangoo, Berlingo, Partner, Transit connect…) et les fourgons (Ducato, Master, Trafic, Transit, Boxer, Jumper…).
Les VUL électriques
Sur la même période, on s’aperçoit que le VUL électrique pèse presque 37% du marché électrique total, avec 949 immatriculations. Les principaux protagonistes sont le Goupil G3 (206 unités) et le Citroën Berlingo Venturi (133 unités), qui vont très rapidement être rejoints par le Kangoo !
La part de marché des voitures électrique à fin octobre est de 0,09% (1634 unités sur un marché total de 1 837 474 VP). Celui des VUL électriques s’élève à 0,27%. Si ces pourcentages restent particulièrement bas, celui des VUL est trois fois supérieur à celui des VP électriques !
Ce cumul sur 10 mois est assez représentatif, et peut nous laisser penser qu’il s’agit d’une tendance de fond, plutôt que d’un feu de paille successif à un lancement de modèle.
Quels clients ?
Le succès du Goupil G3 n’est sans doute pas étranger à son référencement à l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics), qui est la centrale d’achat des collectivités et administrations. De son côté, le Berlingo Electrique doit principalement son succès à La Poste, qui en a commandé 250 unités en décembre 2009.
Enfin, sur les 15000 commandes récemment annoncées par Renault pour son Kangoo ZE sur les quatre années à venir (lire notre article sur cette commande), 10000 concernent La Poste et 1200 l’UGAP !
Ce sont donc les collectivités, administrations et autres établissements publics qui sont les premiers clients de VUL électriques, en attendant que des sociétés privées du type Colizen (lire notre article sur le sujet) se multiplient !
En conclusion
En laissant parler les chiffres, le marché de l’utilitaire léger semble être un meilleur tremplin pour l’électrique ! Est-ce par leur conception même, ou parce qu’ils sont plébiscités par nos organismes publics ? Sans doute un peu grâce aux deux !
Tout me laisse penser que la marque au losange a vu juste avec son Kangoo ZE : grâce à sa position de leader sur le marché du VUL (31,3% de parts de marché en France à fin octobre, source CCFA) et sa très bonne représentativité dans les marchés publics (et notamment son référencement à l’UGAP), Renault va pouvoir optimiser ses volumes de véhicules électriques et continuer développer la technologie associée…
Je sais que tu as fait la comparaison au niveau des couts pour la Fluence. Peux-tu le faire pour la Kangoos electrique, essence et diesel, en te basant sur une location longue durée et un kilometrage moyen?
Les sociétés fondent leur decision d’achat sur le cout d’utilisation total au km, qui dans de nombreux cas est inferieur pour un vehicule electrique, alors que les particuliers sont souvent découragés par le prix d’achat d’un vehicule electrique.
On voit vraiment que l’autonomie est l’un des freins au véhicule électrique particulier. Dès lors que cet élément est maitrisé (de nombreux VU font des tournées avec des kilométrages prévisibles), cela lève toute contrainte réelle et permet au véhicule électrique d’être un choix économiquement viable et raisonnable.
Cette analyse est partagée par Ford, qui a lancé son utilitaire léger électrique avant de lancer sa compacte électrique.
Et le kilométrage journalier d’un utilitaire est davantage prévisible que celui d’une voiture particulière (tournée et zone de chalandise déterminées).
Signalons que Goupil, qui est une belle réussite de deux entrepreneurs français, vient de se faire racheter par la firme américaine Polaris (constructeur de quads et de motos) qui vient également de prendre une participation dans le fabricant de motos électrique Brammo.