
Photographie : Screen Post / Unsplash
Son nom est Marcus Vaughn. Cet ancien employé noir de Tesla avait intenté en 2017 une action en justice contre le constructeur automobile pour racisme. Aujourd’hui, avec le soutien de 240 autres anciens employés et sous-traitants, il veut transformer son action en recours collectif.
En avril 2023, Tesla a été condamnée à payer une amende de 3,2 millions de dollars pour avoir fait preuve de racisme envers Owen Diaz, un ancien employé de l’usine de Fremont. Diaz et Marcus Vaughn ne sont vraisemblablement pas les seuls à se plaindre du racisme ambiant chez Tesla. 240 anciens employés noirs ayant travaillé au sein de l’usine de Fremont tentent d’obtenir le statut de recours collectif.
Un racisme ambiant chez Tesla ?
Plusieurs témoignages font état de « scènes sorties directement de l’ère de Jim Crow ». Des injures « cinquante à cent fois par jour ». Des surnoms comme « boy » ou « monkey ». Des graffitis à caractères racistes sur les murs des toilettes. Des lieux réservés aux personnes noires, notamment « La Plantation » qui rappelle évidemment le triste passé des esclaves américains. Marcus Vaughn décrit l’atelier de production de l’usine de Fremont comme un « foyer de comportements racistes ».
Selon lui, la décision d’engager une action collective est appropriée pour lutter contre ce « modèle malsain » au sein de l’usine californienne de Tesla. Pour le moment, le constructeur américain n’a pas commenté la nouvelle. Toutefois, en 2017, au moment du dépôt de la première plainte de Vaughn, l’entreprise avait nié toute faute et disait avoir licencié trois personnes après avoir enquêté sur les incidents cités.
Depuis 2017, Tesla s’est néanmoins retrouvée mêlée à de nombreux procès pour discrimination, souvent à cause d’incidents qui avaient lieu à Fremont. En 2022, 15 employés ont poursuivi l’entreprise à cause des très nombreuses références à l’esclavage au sein de l’usine. Les employés noirs affirment qu’ils sont mis à l’écart et affectés aux postes les plus exigeants physiquement. Tesla a déjà été poursuivie en justice par l’État de Californie pour ses pratiques.
6 000 travailleurs pourraient suivre
Pour le moment, les conséquences sont minimes pour l’entreprise. Si Marcus Vaughn et les 240 anciens employés qui le suivent parviennent à obtenir le statut de recours collectif, les enjeux seront bien plus importants pour Tesla. Ils seront vraisemblablement en mesure d’établir une action juridique solide. Les avocats du plaignant ajoutent que 6 000 travailleurs noirs pourraient se joindre à cette action collective.
Comment, en 2023, peut-on encore faire état de telles scènes racistes sur un lieu de travail ? Les très nombreuses accusations en lien avec l’usine Tesla de Fremont laissent désormais peu de place au doute. Comment la direction peut-elle tolérer le fait qu’une zone ait été baptisée la « porch monkey station » (la zone des singes qui ne foutent rien) ? Ou que des insultes comme « négresse », « tous les noirs se ressemblent » puissent être prononcées ? Tesla doit absolument réagir. De tels comportements sont évidemment à proscrire. Je pense que l’image de marque de l’entreprise est en jeu.
Commentaires
La tolérance de Tesla envers des actes et comportements racistes caractérisés, comme le souligne Aichi, vient s'ajouter à la politique tarifaire méprisante envers ses clients et au monopole du service après vente (assez nul dès qu'il s'agit d'autre chose que de l'entretien "standard"). Si l'on prend en compte le comportement d'Elon Musk chez Twitter (licenciements massifs, réouverture des comptes menteurs, dont celui de Trump), l'image de la nébuleuse Tesla en prend un coup. Presque de quoi me faire regretter de rouler en Model S...
Est-ce spécifique à l'usine Tesla? Ou alors ces attitudes sont-elles monnaie courante partout aux USA (enfin, surtout le sud)? Bien sûr c'est intolérable, mais peut-être plus facile à monnayer (avec l'aide des RS) quand on est chez Tesla que quand on travaille dans une quelconque et inconnue boite de nettoyage de locaux industriels.
Sans doute serait-il utile de rappeler les origines de celui qui reste l'Africain le plus riche… Je n'ai pas l'impression qu'Elon Musk a rendu son passeport sud-africain, lui qui y a grandi du temps de l'apartheid. On pourrait donc supposer qu'il est un tout petit peu sensibilisé au problème : la ségrégation aux Etats-Unis n'est pas qualifiée de crime contre l'humanité, au contraire de l'apartheid. C'est de ce fait que le sujet est sensible pour le patron de Tesla, bien plus que dans l'exemple que vous citez.
Je ne suis pas d'accord avec la conclusion de l'auteur. Tesla ne peut pas être tenu responsable pour des insultes racistes entre employés. C'est à la justice de condamner les employés, pas à Tesla. Par contre, les discriminations, les zones "réservés", la présence de tag sur les murs sont de la responsabilité de Tesla et en plus, c'est très facile à prouver
Non ils ne sont pas responsables si un employé tient des propos racistes mais ils sont responsables s’ils le savent et qu’ils ne font rien pour y remédier.
Sur que Elon M est un immonde raciste ;-))) !!! .... Apres , tous les moyens sont bons pour essayer de gratter un peu de monnaie, surtout au US !
Eh oui, malheureusement, les électeurs de "l'Agent Orange", sont trop souvent racistes.
Que ce soit chez Tesla ou un peu partout ailleurs ...
"partout ailleurs ..." Sauf en France ou on veut nous faire croire l'inverse.