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En France comme en Europe, considérant que la carrière commerciale de la Toyota Prius a véritablement démarrée lors de la présentation de la Prius II, cela fait un peu plus de 10 ans déjà que la reine des voitures hybrides contribue à faire connaitre une technologie que beaucoup de constructeurs continuent de bouder.

I. L’hybridation, envers et contre tous

L’association d’un moteur thermique, d’un moteur électrique et d’une (petite) batterie a beau être une solution technologique intrinsèquement coûteuse, cela constitue un moyen efficace pour réduire la consommation de carburant et les émissions de polluants en ville. Sur ce terrain, on attend évidemment beaucoup de l’électrique pur sauf qu’à ce jour, les acquéreurs potentiels restent difficiles à convaincre.

Résultat : En France, à chaque fois qu’il se vend 1 voiture électrique, il se vend plus de 8 voitures hybrides. Dans un cas comme dans l’autre, la part de marché ne fait que croitre au fil des ans. Mais là où l’électrique continue de faire figure de niche, l’hybride constitue désormais un marché à part entière que tous les constructeurs ou presque vont devoir investir.

II. Passage obligé pour le futur

Malgré ses points faibles (coût, complexité, dépendance au pétrole), la technologie hybride constitue très probablement un passage obligé pour le futur pour limiter la pollution due au trafic automobile en milieu urbain. L’autre solution, beaucoup moins populaire vis-à-vis des automobilistes, c’est la restriction d’accès aux centre-villes comme cela se pratique déjà dans plusieurs grandes villes d’Europe. Une solution assez radicale, très efficace mais aux conséquences pas toujours souhaitables à long terme (gentrification des centre-villes, report vers la périphérie, etc…) et quasi impossible à mettre en place en dehors des très grandes villes.

En France, les gouvernements successifs continuent de faire confiance à l’industrie et aux lobbys automobiles qui n’ont de cesse de répéter que la part des émissions dues au trafic automobile ne représente qu’une petite part des émissions totales de polluants atmosphériques, y compris en milieu urbain. Compte tenu de la composition actuelle du parc automobile roulant et de la part de marché encore relativement faible des véhicules hybrides et électriques dans le total des ventes de voitures neuves, ce genre d’affirmation n’est évidemment rien d’autre qu’ une énorme escroquerie puisque seules les technologies hybride et à fortiori l’électrique pure permettent de réduire significativement les émissions de polluants en ville.

Pour s’en convaincre, il suffit de mesurer ce qui sort du pot d’échappement de n’importe quelle voiture âgée de 5 ans ou plus comparativement à ce qui sort de celui d’une Prius du même âge dès que la vitesse de circulation tombe en deçà de 50 km/h.

III. 10 ans déjà

10 ans déjà que les pionniers de l’hybride ont compris que l’automobile à pétrole capable de moins de 4L/100km en moyenne n’a pas beaucoup de réalité sauf dans des conditions très éloignées de la réalité. 10 ans déjà qu’ils mesurent au quotidien le manque criant d’intelligence de 99 % du parc roulant constitué par des véhicules faisant obligatoirement appel à leur moteur à pétrole pour circuler, y compris à allure très réduite, en ville, dans les embouteillages voire parfois même à l’arrêt…

10 ans déjà que les conducteurs de Prius ont compris qu’une voiture pouvait dans de nombreuses situations devenir productrice d’énergie en régénérant une partie de l’énergie cinétique habituellement perdue au freinage ou en phase de décélération. Des quantités d’énergie certes faibles mais qui multipliées par des milliers de freinages équivalent à plusieurs centaines de litres de carburant sur la durée de vie du véhicule.

10 ans déjà que les amateurs de la Prius ont compris que l’électrique, avec ou sans prolongateur d’autonomie, constitue l’avenir de l’automobile, inévitablement.

Malgré une autonomie EV jugée trop faible par ses détracteurs, la Toyota Prius n’en reste pas moins une voiture plus intelligente et plus efficiente que l’immense majorité des véhicules neufs vendus en France à ce jour. Triste mais bien réel…

IV. Les promesses de l’hybride rechargeable

Considérant le rendement intrinsèquement limité d’un moteur thermique – qu’il soit essence ou diesel – le seul moyen de réduire significativement la consommation de pétrole d’une voiture, c’est d’opter pour une autre source d’énergie.

Contrairement à l’hybride classique, l’hybride rechargeable a l’avantage majeur de pouvoir recharger sa batterie en se branchant sur une simple prise, ce qui en fait véritablement un véhicule bi-énergie. Malgré une autonomie tout électrique moindre qu’un pur VE, l’hybride rechargeable permet de réaliser tout ou partie des trajets du quotidien sur la seule énergie de la batterie. Une solution technologique qui devrait recueillir un succès plus vif que l’électrique pur auprès des acquéreurs potentiels mais qui pour être efficace, nécessite des rechargements très fréquents de la batterie compte tenu de sa capacité.

La Prius II n’a jamais été officiellement disponible en version plug-in (il est néanmoins toujours possible de se procurer des kits plug-in sur Internet). Seule la Prius III est disponible en version rechargeable depuis 2012 mais son prix et surtout, sa faible autonomie EV la rende peu attractive comparativement à la Prius classique ou à une Opel Ampera par exemple.

L’expérimentation réalisée à Strasbourg avec des Prius III rechargeables proches de la version de série entre 2010 et 2013 a confirmé un potentiel d’économie de carburant d’environ 50 % par rapport à un véhicule thermique classique à raison d’une charge par jour en moyenne. Les ampéristes font mieux.

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Rendez-vous l’an prochain pour voir ce qu’il en sera avec la prochaine version de la Prius. Une chose est sûre : du coté de la concurrence, cette fois-ci, les allemands n’ont pas l’intention de rester les bras croisés…