La MG4 de Kevin au camping

Profitant d’une visite à rendre dans la famille à Prague, en République tchèque, Kevin avait à cœur de démonter cette fausse idée qu’il n’est pas possible de voyager loin en véhicule électrique. Un projet qui s’est transformé en un roadtrip touristique réalisé entre le 18 juillet et le 4 août 2023.

D’abord une Dacia Spring à 6 800 euros

La MG4 n’est pas la première voiture électrique de Kevin. Il roulait auparavant dans une Dacia Spring : « En décembre 2021, la citadine a remplacé une Renault Clio 2 sur laquelle il commençait à y avoir des frais importants d’entretien et de réparations à prévoir. Pour lui succéder, je m’étais mis en quête d’une occasion toujours à motorisation essence dans les 8 000 ou 9 000 euros ».

Le trentenaire est finalement devenu électromobiliste en découvrant les aides à l’achat auxquelles il pouvait prétendre : « En plus du bonus gouvernemental alors à 7 000 euros, j’ai bénéficié de la prime à la conversion de 2 500 euros et d’un coup de pouce de 5 000 euros de la part du département des Bouches-du-Rhône. Au final, j’ai déboursé seulement 6 800 euros pour avoir cette Dacia Spring ».

Un changement de cap qu’il portait au fond de lui : « J’avais déjà une certaine sensibilisation à l’écologie, pensant que je passerais un jour à une mobilité plus vertueuse. Je m’étais bien renseigné sur l’impact de la construction d’une voiture électrique, bien moins polluante que beaucoup le pensent. Avec toutes ces aides auxquelles j’étais éligible, je me suis dit que le moment était venu de tester le VE ».

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Sans moyen personnel de recharge

Habitant en appartement à Aubagne, Kevin n’avait pas de moyen personnel pour recharger une voiture électrique : « J’ai dépassé cette difficulté alors que les bornes n’étaient pas si nombreuses près de chez moi. Il me fallait anticiper. J’ai pu me brancher à mon boulot, deux à trois fois par semaine une demie journée, à une puissance de 3,7 kW. Le reste du temps, j’étais en télétravail ».

Cette situation lui convenait au départ : « Avec des déplacements de plus en plus longs le week-end, ce n’était plus suffisant. Heureusement, le magasin Norauto de ma ville s’est vite équipé de bornes. Il m’arrivait d’attendre dans la voiture le déroulement de la recharge en regardant des vidéos sur Youtube depuis mon smartphone ».

L’absence de la recharge DC était devenue un problème pour notre lecteur : « Quand on veut se lancer dans des trajets relativement longs, le chargeur embarqué 6,7 kW n’est pas suffisant. J’aimais bien cette Dacia Spring. C’est une bonne petite voiture électrique. Mais elle n’était plus adaptée à mes besoins. Au bout de 14 mois, j’ai dû me résoudre à m’en séparer ».

Passage à la MG4

Dans son projet initial de changement de voiture électrique, Kevin avait envie de prendre un modèle français : « J’étais parti dans l’idée de dénicher une Renault Zoé d’occasion avec la recharge DC 50 kW. C’est très difficile à trouver finalement et j’ai dû abandonner. Je me suis alors tourné vers la Peugeot e-208. Là, les tarifs sont trop élevés, sans doute parce que le groupe Stellantis marge vraiment trop fort ».

Notre lecteur espère pouvoir s’offrir un modèle français pour sa troisième voiture électrique. En attendant, il a fait le choix de la MG4 : « Avec un niveau d’équipement assez équivalent, la elle coûte 10 000 à 12 000 euros de moins que la Peugeot e-208. Elle offre aussi de bien meilleures puissance et courbe de recharge. Pour moi, c’est bien plus important que d’avoir des autonomies de 600 ou 700 km  ».

Le niveau d’aide dont il a bénéficié à l’achat de la Dacia lui a servi de tremplin pour passer à la compacte électrique chinoise : « Le bonus était de 6 000 euros pour la MG4. D’où un prix de 27 000 euros avec une peinture bleue en option. Plus de prime à la conversion, et l’aide du département a été supprimée. Mais j’ai pu revendre ma Spring 14 000 euros dans une concession. Ma nouvelle voiture devait m’être livrée en juillet dernier. Elle est finalement arrivée plus tôt, en février ».

Quelque chose à prouver

Ingénieur en logiciels, Kevin est un très bon ambassadeur de la voiture électrique : « J’ai réussi à convertir plusieurs collègues. En comptant les anciens, dans mon équipe de cinq, nous sommes désormais quatre à rouler en VE. Deux ont acheté chacun une Volkswagen e-Up!, et le dernier a craqué pour une Tesla Model 3 ».

S’il y a bien une fausse vérité qu’il ne supporte pas concernant les voitures électriques, c’est bien celle qui consiste à faire croire qu’il n’est pas possible de voyager loin avec : « C’est en particulier pour cela que j’ai eu envie de rejoindre Prague avec la MG4. Nous voulions rencontrer le neveu de quelques mois de ma compagne. La dernière fois que nous sommes allés rendre visite au frère de Johanna, ça remonte à trois ou quatre ans. Nous étions partis en avion, ce que je cherche à éviter aujourd’hui ».

Notre lecteur avait aussi envisagé de voyager cette année par le train : « C’est ce qu’il y a de meilleur pour l’environnement. Le site de la SNCF est cependant vraiment trop compliqué à utiliser, surtout pour se rendre à l’étranger. Il nous trouvait huit escales entre Aubagne et Prague, et c’était vraiment trop cher. En partant en voiture, nous pouvions en outre visiter la Suisse et l’Allemagne ».

Camping

La MG4 a mangé pas mal d’autoroutes : « Au départ, j’avais plutôt pensé à emprunter les départementales. Mais nous n’avions pas trop envie de rallonger le temps de conduite. Nous avons voulu aller d’étape en étape distantes de quatre heures de conduite, voire cinq au maximum, comme en partant de Prague pour rejoindre Munich. En Allemagne et en Suisse, le réseau secondaire nous a fourni plus qu’ailleurs une bonne alternative à l’autoroute ».

Johanna et Kevin ont en projet d’acheter une maison : « C’est pour cela que nous avons décidé de privilégier le camping, parfois à la ferme. C’est une expérience que nous ne pensons pas forcément renouveler car on dort peu et pas très bien dans ces conditions, notamment en raison du bruit des autres vacanciers ». Le V2L de la MG4 a été exploité pour alimenter une plaque de cuisson et l’ordinateur.

La météo n’a pas toujours été favorable au bivouac : « Déjà nous avons eu pas mal de pluie, et souvent assez forte. Pour notre dernier jour en Suisse, nous étions dans un pré, quand nous avons subi un orage avec énormément de vent. J’ai essayé de le contrer avec la voiture, mais rien à faire. La tente était si chahutée que nous avons dû décamper vers une heure ou deux du matin. Impossible de dormir dans la voiture à cause des dalles qui s’allument à chaque fois qu’on effleure quelque chose comme le pédalier ou l’écran ».

3 400 km

Lors du trajet aller, Johanna et Kevin ont fait étape pour dormir à Palinges (71), Guyonvelle (52) et Colmar (68) avant de passer en Allemagne. Dans ce pays, ils ont trouvé où se poser à Schluchsee, Titisee, Feldberg, et Rothenburg ob der Tauber. De là, ils ont rejoint Prague : « Nous n’y sommes finalement restés que 5 jours ».

Au retour, nouveau passage de la frontière avec l’Allemagne : étape à Munich. C’est ensuite en Suisse qu’ils ont dressé la tente. Plus précisément à Steinen, Gruyères, puis Nyon où l’orage les a surpris. Avant de revenir à Aubagne, ils ont encore fait une halte, à Annecy (74). Au total, la MG4 a avalé 3 400 kilomètres, goûtant aussi un peu aux routes de l’Autriche.

« Pour toutes nos recharges, nous avons fait au plus simple. Sur l’autoroute, nous roulions à 110-115 km/h. Nous alternions au volant de la voiture. Dès que le niveau de la batterie était proche de 30 %, le copilote consultait Chargemap pour trouver les bornes sur les 2 ou 3 prochaines aires. Sans quitter l’autoroute, nous nous dirigions vers la stations la moins chère avec une puissance minimale de 100 kW ».

Jeu de cartes

Kevin s’était vraiment bien préparé pour la recharge : « L’étranger, pour nous, c’était vraiment l’inconnu à ce niveau. C’est pourquoi on faisait aussi en sorte d’arriver en station avec une marge de 20-25 % dans la batterie. Une fois devant la borne, j’utilisais Chargeprice pour savoir quel badge utiliser afin de payer le moins cher. J’en ai 7 au total, dont Shell Recharge, Eborn, ChargePoint et la Plugsurfing reçue avec la Dacia Spring ».

Notre lecteur se réjouit de n’avoir pas rencontré de grosses difficultés en 16 recharges sur l’autoroute : « Juste cinq minutes d’attente dans une station Ionity à seulement quatre bornes en Autriche. Et aussi la pluie qui a compliqué l’opération en République Tchèque. Ce n’est quand même pas génial que les chargeurs ne soient pas abrités. Surtout quand on arrive devant une borne où les instructions ne sont pas traduites au moins en anglais, que les prix son affichés en couronnes tchèques, qu’on n’a pas de réseau mobile et que le premier badge utilisé n’est pas reconnu ».

Il a remarqué : « En Allemagne, la recharge est chère, aux alentours de 0,9 à 1 euro le kilowattheure, y compris pour les bornes 22 kW AC. La Suisse est très bien équipée, avec une tarification assez similaire. Mais attention à l’usage de votre smartphone dans ce pays qui ne fait pas partie de l’UE : vous risquez de payer très cher le hors forfait ». Surtout en utilisant un planificateur sur Internet.

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La MG4

La compacte électrique de notre interviewé n’a pas encore reçu la toute dernière mise à jour du système : « En général, je laisse les aides à la conduite par défaut, sauf pendant notre voyage à cause du maintien entre les lignes qui n’arrête pas de biper et donne parfois des coups de volant un peu brusque. Ca surprend à chaque fois et ce n’est pas très agréable ».

Tout en étant perfectible, le régulateur de vitesse adaptatif est mieux apprécié : « je l’ai laissé en permanence durant le voyage. Il fonctionne plutôt bien, mais il a tendance à toujours ralentir ou accélérer. Ce qui n’est pas très dérangeant. Quand on veut dépasser, ce serait bien en revanche que l’accélération soit plus franche ». Concernant l’écran central : « Globalement, il marche pas mal. Mais il devient lent avec la chaleur »

Kevin apprécie beaucoup le confort de la MG4 : « Nous n’avons jamais connu cela. Johanna roule en Renault Twingo 2. Elle pense d’ailleurs passer à l’électrique aussi. Les sièges offrent un bon maintien dans la MG4. L’habitacle est spacieux, même à l’arrière où des personnes mesurant 1,90 m peuvent très bien s’installer. La grande planche de bord nous a bien servi pour pique-niquer à l’intérieur quand il pleuvait ». .

Recharge au quotidien

L’arrivée de la MG4 a-t-elle modifié la recharge au quotidien ? « Je profite toujours de la borne 3,7 kW à mon travail. En une demie journée de recharge, je récupère 30 % de batterie, moins les 8 % que je consomme pour l’aller-retour avec mon domicile. La plupart du temps, j’arrive à bien m’en sortir comme ça. En cas de besoin, je peux prendre l’autoroute pour rentrer ».

Un choix qui peut apparaître étonnant : « Ce n’est pas toujours très calme à Aubagne. Une voiture a été incendiée près d’une borne qui a brûlé avec. A La Ciotat, tous les chargeurs sont cassés. Ils ne sont jamais réparés. Je n’ai jamais vu ça dans le Var sur le réseau Eborn ».

Notre lecteur profite de toutes les occasions pour compléter le niveau du pack lithium-ion : « Quand on va à la plage, à Hyères, la voiture est branchée pendant quatre heures. Je la déplace si la recharge est terminée avant. Si je rends visite à mes parents ou à des amis dans le var, je n’hésite pas non plus à raccorder ma MG4 au réseau Eborn ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Kevin pour son témoignage et sa sympathie.