
Nouvelle Renault Zoé ZE 40 avec 400 km NEDC
Alors que le Mondial de l’Auto n’a jamais accordé une place aussi grande à la voiture électrique, pour beaucoup de français, la fin de règne de l’auto à pétrole reste quelque chose de très difficile à imaginer tant la part que représentent les véhicules hybrides et électriques dans le parc roulant reste faible.
C’est pourtant bien ce futur là qui commence à devenir réalité dans certaines régions du monde qui n’ont pas attendu d’avoir un air de très mauvaise qualité en ville pour prendre des mesures face à celle qui continue de polluer partout où elle circule, en toute impunité ou presque.
Alors quand est-ce qu’on change d’époque ?
La qualité de l’air en ville comme priorité absolue
A titre personnel, cela fait déjà quelques années que je milite pour que les grandes villes françaises mettent en place des politiques de restriction d’accès de tout ou partie de leur territoire aux voitures à pétrole comme cela se pratique déjà ailleurs en Europe.
Inutile de parler d’injustice sociale ou de je ne sais quelle autre excuse bidon pour toujours reporter à plus tard ce qui devrait déjà être une réalité du quotidien pour plusieurs centaines de milliers d’automobilistes : les conséquences de l’auto à pétrole sur notre santé sont suffisamment graves et avérées pour prendre des mesures à la hauteur du désastre sanitaire subit depuis trop longtemps déjà ! Et cela, d’autant plus que les alternatives à l’auto à pétrole pour circuler en ville n’ont jamais été aussi nombreuses…
En finir avec l’auto à pétrole en ville !
Parce qu’elle reste 100% dépendante du pétrole, les détracteurs de la technologie hybride non rechargeable rétorquent souvent que c’est une technologie qui n’a aucun intérêt pour répondre aux défis environnementaux de notre époque. Si c’est vrai d’un strict point de vue énergétique, c’est totalement faux pour ce qui concerne la qualité l’air en ville. Pour une raison simple : pour circuler en ville à moins de 50 km/h, une voiture à besoin de très peu d’énergie. Dès lors, le simple fait de disposer d’un moteur électrique et d’une petite batterie suffit à réduire drastiquement les émissions à l’échappement d’un véhicule hybride comparativement à celle d’une auto à pétrole conventionnelle, fût-elle Euro 6.
Considérant le nombre d’années depuis lequel cette technologie existe et le prix des véhicules hybrides disponibles sur le marché du neuf et surtout de l’occasion, il n’y a plus de raison de continuer à donner les mêmes droits à des véhicules très polluants comparativement à d’autres qui le sont beaucoup moins.

Malgré sa petite batterie, la voiture hybride reste une excellente solution pour améliorer la qualité de l’air en ville. Illustration : une Toyota Yaris hybride.
Le législateur étant dans l’incapacité totale de faire appliquer une règle qui serait trop contraignante, le choix de pénaliser les véhicules les plus anciens a primé sur une interdiction basée sur les émissions réelles de polluants. Ce faisant, il encourage le rajeunissement du parc quand bien même, il est très difficile de donner raison à une Clio II 1.5 dCi de 2004 affichant 250 000 km au compteur comparativement à une Clio I 1.2 de 1996 qui en totalise 100 000 de moins. Inversement, il est très facile de montrer la supériorité d’une Toyota Prius II de 2005 comparativement à une Renault Laguna 1.9 dCi de la même année. Surtout lorsqu’il s’agit de mesurer les émissions de particules fines ou de NOx en usage de type urbain…
Ces deux exemples suffisent à illustrer la complexité du sujet et surtout la longueur du chemin restant à parcourir avant de pouvoir à nouveau respirer un air de très bonne qualité partout en ville, y compris à proximité des grandes infrastructures routières.
Ce n’est donc ni par hasard ni par excès de zèle que certains pays en avance sur le sujet envisagent très sérieusement d’interdire la circulation des voitures à pétrole non hybride à l’intérieur des villes d’ici quelques années seulement.
La mise en place très attendue des zones de circulation restreinte
Plutôt que de continuer à miser sur le bonus écologique et le superbonus comme seul et unique levier pour accélérer l’adoption des véhicules électriques, le gouvernement ferait mieux d’inciter les grandes villes à prendre des mesures plus efficaces et moins coûteuses en imposant la mise en place de zone de circulation restreinte partout là où les concentrations de polluants sont régulièrement dépassées.
Naturellement, pour financer les mesures d’accompagnement indispensables à la mise en place de ce type de mesure, nos médiocres décideurs auront rééquilibré sans attendre le montant des taxes en vigueur sur les carburants d’origine fossile. Dans le même temps, ils auront mis en place un crédit à taux zéro réservés aux ménages à faibles revenus afin de les aider à acquérir des véhicules d’occasion à faibles émissions. Nombre d’automobilistes qui roulent aujourd’hui au gazole seront alors incités à se tourner davantage vers des véhicules hybrides et électriques d’occasion.

En Angleterre les « Low Emissions Zones » se multiplient
Le marché des véhicules hybrides et électriques d’occasion
Si ces véhicules peinent encore aujourd’hui à trouver preneur, c’est parce que dans un pays comme le notre, ils continuent d’être victimes d’un nombre invraisemblable d’idées reçues qui en dit long sur le manque d’intérêt et, disons le franchement, parfois aussi l’ignorance des consommateurs.
C’est particulièrement vrai pour les voitures électriques d’occasion pour lesquelles les interrogations autour de la durée de vie de la batterie restent un frein important à l’achat. Point sur lequel, les partisans de la location de batterie – ils sont de plus en plus nombreux à se laisser convaincre – ne manqueront pas de rappeler les avantages évidents de cette solution au fur et à mesure que le véhicule vieillit.
Quoi qu’il en soit, en 2016, il est urgent de multiplier les initiatives pour sortir la France de la médiocrité dans laquelle nos très mauvais décideurs nous ont conduit à force d’entêtement et de lâcheté.
Puisse 2017 voir (enfin) la part des véhicules hybrides et électriques neufs franchir la barre symbolique des 5% du marché du neuf. Seul et unique moyen de continuer à alimenter le marché du véhicule d’occasion. Il en a grand besoin…
Vive le futur !
Pour parler des zones « low emissions », celà devrait déjà être fait (à grande échelle, pas une zone de 100m par ville…)depuis LONGTEMPS.
car il n’y a pas que les ve vh de concernés;
ça encouragerai les gens à utiliser certes les ve vh, les vélos, les trotinnettes (oui oui), car, quand je vois à l’heure actuelle la GALERE et la DANGEROSITE du déplacement en vélo…
J’ai l’impression que nos chers décideurs, quand ils le font, mettent en place quelques morceaux de piste cyclable, juste pour faire taire les utilisateurs (piste cyclable sur rue ou ne peuvent passer une voiture + un vélo, piste cyclable sur trottoir comment on fait avec les piétons ?…)
les pays nordistes sont bien en avance sur nous…
Pour moi le principal frein à l’utilisation d’une électrique et à sa généralisation est la provenance de son carburant : nos bonnes vieilles centrales nucléaires, et là ça me gêne … et franchement, pour m’intéresser au sujet le solaire et le petit éolien ne sont pas vraiment avantagés, alors qu’ils permettraient de produire de l’électricité à faible coût, avec une implication plus poussée des utilisateurs/producteurs, et donc une meilleure utilisation et de moindres pertes de la part des utilisateurs, qui seraient aussi des producteurs
Je vois que GP, notre hybriophile préféré a encore sévi avec ses hybrides qui ,bien que fonctionnant au pétrole, ne seraient pas polluantes…
Pour son information, sa marque fétiche Toyota, vient de sortir la nouvelle Prius RECHARGEABLE très optimisée, et non polluante en ville, car elle n’y roule pas du tout au pétrole!
Comme quoi, il faut toujours qarder espoir.
merci Guillaume pour cet article clair et sans langue de bois. On a besoin de mettre en lumière quelques vérités et de prendre de vrais bonne direction d’urgence.
Bonsoir Guillaume,
merci pour cette tribune ! on ne le dira jamais aussi que le moteur thermique ne produit aussi et surtout en plus que DE LA CHALEUR pas encore comptabilisée, en plein réchauffement climatique, ce serait intéressant comme étude à mener, en plus des émissions de toutes sortes ! le problème de fonds restant qu’au pays des rentiers l’efficacité énergétique est un luxe puisque le gaspillage énergétique, etc… fait vivre tant de rentiers par ailleurs, donc selon le bon vieux principe des vases communicantes rien ne se perd rien ne se crée tout se transforme, type loyer de batterie ! donc si tu veux économiser de l’énergie, il faut investir, donc payer, forcément et souvent plus cher… mais l’idéal fusse surtout que cela soit accessible au plus grand nombre surtout, en grand et vite.
Et puis il y a le fameux effet rebond, l’énergie éco2nomisée ici est savamment dépensée ailleurs ce jour en Inde, en Afrique, ailleurs… et c’est bien tout le paradoxe actuel, on n’a jamais vendu autant de voitures thermiques dans le monde !
Ventes US septembre 2016 de gros SUV Nissan :
… »Contre la tendance, Nissan a vu ses ventes progresser de 5%, à 127 797, grâce notamment à une forte demande pour ses SUV et ses pick-up. »
http://www.usinenouvelle.com/article/les-ventes-automobiles-baissent-aux-usa-malgre-les-remises.N445752
sic !
L’Inde dévore tout le pétrole qu’elle peut et comme les ventes de la Renault Kwid à 3500 euros pièce là-bas s’envole soit l’ULTRA LOW COST, la co2nsommation s’envole aussi, forcément… resic, donc ça annule en partie les éco2nomies faites ici en ZE !!! cherchez l’erreur… liée uniquement au libre échange incontrôlable et à la mondialisation du capital et de l’énergie.
D’où les relents de plus en plus légitimes de « protectionnisme » de part le monde… dans ce mot il y a surtout le mot protection, soit se protéger en partie de cette idéologie du no limit, no frontier…
http://www.journaldelenvironnement.net/article/les-batteries-des-voitures-electriques-ont-de-l-energie-a-revendre,74097
… »Selon BNEF, il faudra attendre 2025 pour que les batteries usagées représentent une manne intéressante. Théoriquement, leur potentiel de charge sera moindre qu’en 2020 (70% de l’énergie initiale versus 80%) mais deux tiers d’entre elles auront été conçues en vue d’être réutilisées (garantie comprise), contre un tiers seulement en 2020. Autrement dit: les batteries arrivant en fin de vie en 2025 présenteront un potentiel de charge de 29 GWh, dont un tiers pourrait servir au stockage temporaire d’électricité, notamment domestique. » …
http://www.journaldelenvironnement.net/article/combien-d-electricite-pour-la-voiture-electrique,75015?xtor=RSS-31
Enfin cerise sur le gâteau pour tous nos amis utilisateurs de VE, les rentiers de l’électricité veillent au grain, rassurez-vous… !
Allez hop, 1 milliard d’euros à venir en plus sur les factures d’électricité…
http://www.boursorama.com/actualites/factures-d-electricite-le-rattrapage-atteindra-pres-d-un-milliard-d-euros-a0042789952ab7fb1aeac41d06d46c72
Les économies d’énergie des uns font les augmentations tarifaires des rentiers de l’énergie, plus le volume du courrier papier baisse plus le prix du timbre augmente, etc… et la liste est infinie… à suivre.
Hé oui le train de notre histoire co2mmune climatique est pourtant lui bel et bien en marche… et cela semble irréversible… et plutôt une bonne nouvelle, pas forcément pour les rentiers qui ont eux le plus largement profité de la mondialisation des échanges sans aucune limite.
http://www.boursorama.com/actualites/climat-les-28-ouvrent-la-voie-a-une-ratification-historique-de-l-accord-de-paris-par-l-ue-30184e8ec0c9806b33102303ca4301b6
Oui, cela serait un rêve !
Mais avant d’interdire encore une fois, il faut avoir un « accès » à ces véhicules « plus propres » ! Or pour l’instant, à moins d’y mettre le prix, nous n’avons rien pour notre bourse. Pour l’électrique, c’est encore trop cher et pas assez autonome pour aller en vacance (sans bouchonner aux chargeurs). Il faut donc garder un second véhicule familial à pétrole. Pour l’hybride rechargeable (au moins 50km en mode VE sinon cela ne sera pas assez pertinent en ville), même topo, pas d’offre abordable à Mr Lambda.
Bloquer les villes aux gens, qui ne peuvent pas encore investir dans ces VEx, reste antisocial quoi qu’on en dise. D’abord une offre suffisante pour les 3500€/mois, pour étoffer l’occasion 3 à 4 ans après pour ceux à 1500€/mois. Donc oui pour un rêve aujourd’hui, et pour une réalité en 2025-2030.
§
Bon article. La tâche est en effet difficile cependant, la France s’en sort plutôt bien (comparativement en 2016 avec d’autres pays) car nous pouvons développer les VE avec une énergie faiblement émettrice en CO2.
Passer de 1% à 5% du marché du neuf serait vraiment très bien et cela semble en effet possible.
Je suis parfaitement d’accord, quand on n’a pas le choix que d’avoir et d’utiliser une voiture, autant qu’elle soit électrique ou hybride.
Maintenant quid de la versatilité du véhicule ?
Mis à part la V60 hybrid, l’Outlander Phev ou la Tesla model X, quel autre VE peut embarquer une famille bien chargée en ayant le luxe de tracter une caravane ou remorque ou même porte vélo ? Les véhicules précités sont d’excellents produits, mais sont chers pour le moins….
Ce qui permet de réduire efficacement la pollution, c’est d’augmenter la vitesse moyenne des véhicules en supprimant toutes les phases à l’arrêt. Et pour cela il faut supprimer des voitures.
Évidemment pour certains c’est dure à entendre.
Avant d’écrire des choses, il faudrait déjà se pencher sur le fonctionnement des systèmes antipollution des véhicules thermiques et plus particulièrement quand il fonctionne à l’essence.
Cela permettrait peut-être de découvrir certaines vérités qui battent en brèche des idées reçues. Pour peu qu’on veuille les découvrir et les prendre en compte.
La première est que la pollution n’est pas fonction de la consommation de carburant.
La seconde est qu’il faut des conditions pour que cela fonctionne.
Donc cette affirmation « Dès lors, le simple fait de disposer d’un moteur électrique et d’une petite batterie suffit à réduire drastiquement les émissions à l’échappement d’un véhicule hybride comparativement à celle d’une auto à pétrole conventionnelle, fût-elle Euro 6 » est totalement idiote.
Avec ma Yaris hybride, je suis le roi des embouteillages trop nombreux hélas sur mon trajet. La plus part du temps, l’énergie est récupérée au frein moteur, il n’y a qu’à voir mes jantes avant toutes propres, plaquettes de frein peu utilisées.