En 2024, le bonus sera soumis à un éco-score dont le calcul est une usine à gaz. Bruno Le Maire aurait bien voulu faire plus simple.

Bruno Le Maire était hier (mardi 29 août) à la Rencontre des entrepreneurs de France organisée par le Medef, passage obligé pour le ministre de l’Economie. Avec lui, il a notamment été question de la concurrence économique entre l’Europe, la Chine et les Etats-Unis.

Il estime que le Vieux Continent peut atteindre la première place économique et devenir un modèle “décarboné, juste, solidaire, plus enviable que le modèle centralisé chinois ou que le modèle américain”, des propos rapportés par l’AFP. Pour Bruno Le Maire, il est important que l’Europe défende ses intérêts au plus vite : “Si nous voulons qu’au 21e siècle la partie se joue entre États-Unis, Chine et Europe, et pas dans un face-à-face dangereux entre le continent chinois et le continent américain, c’est maintenant que ça se joue”.

Et pour mieux se défendre face à la concurrence, l’Europe doit selon notre ministre faire évoluer ses règles : “On a intérêt à se dépêcher de changer nos normes, de les simplifier et de valoriser le contenu européen si on veut faire pièce à la montée en gamme des Chinois”.

Il a ainsi cité en exemple le bonus écologique français. Celui-ci va être revu en 2024, avec un objectif non dissimulé : mettre des bâtons dans les roues des voitures électriques venues de Chine. Le gouvernement veut le réserver aux voitures made in France et made in Europe.

Mais pour pouvoir le faire en respectant les règles européennes, l’exécutif a pondu un “éco-score” d’une sacrée complexité. Il détermine le bilan environnemental de l’auto, en prenant en compte notamment les matières utilisées, la production ou encore le transports. Le calcul est une sacrée usine à gaz pour les constructeurs, qui devront eux même le réaliser.

Face aux patrons, Bruno Le Maire a donc pointé du doigt l’Europe : “C’est assez complexe. J’aurais préféré qu’on puisse dire, le bonus européen est réservé à des produits industriels à contenu européen. C’est ce que fait la Chine, c’est ce que font les États-Unis, c’est ce que je ne peux toujours pas faire en Europe à cause des normes européennes”.

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