La première route solaire de France a été inaugurée ce jeudi 22 décembre dans le département de l’Orne, en Normandie. Longue d’un kilomètre, elle devrait produire de quoi alimenter l’éclairage public d’une ville de 5000 habitants.
A peine quelques semaines après sa mise en chantier, la première route solaire de France est désormais réalité. Inaugurée par la ministre de l’écologie, Ségolène Royal, accompagnée d’un panel de personnalités, cette réalisation, baptisée Wattway, a été mise au point par Colas, entreprise de travaux publics filiale de Bouygues, avec l’appui technique du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Avant d’être déployé à grande échelle, le système Wattway a été testé durant plusieurs mois sur quatre sites pilotes, dont deux en Vendée, un dans les Yvelines et un dans les Bouches-du-Rhône, sur des surfaces beaucoup plus modestes allant de 50 à 100 m².
280.000 kWh par an
Située sur la RD5, la RD5 entre la sortie sud de Tourouvre et le croisement de la Nationale 12, cette portion solaire d’un kilomètre comprend 2800 m² de dalles photovoltaïques spécialement développées pour fournir une adhérence équivalente à celle des enrobées routiers traditionnels.
D’après ENEDIS, anciennement ERDF, cette route devrait permettre de produire annuelle jusqu’à 280.000 kWh d’énergie, soit de quoi assurer l’alimentation de l’éclairage public d’une ville de 5000 habitants. Quotidiennement, jusqu’à 800 kWh seront produits, soit de quoi faire le plein d’une vingtaine de Zoé nouvelle génération.
Au-delà de la route solaire, Colas et ses partenaires ont également installé un abribus doté de panneaux solaires ainsi qu’une borne de recharge rapide pour les voitures électriques.
Un test grandeur nature
« Cette première route solaire au niveau mondial permet d’imaginer, dans un futur proche, une nouvelle fonctionnalité du réseau routier français au service de la transition énergétique pour la croissance verte » se félicite le communiqué du ministère pour lequel ce programme fait office de test grandeur nature. Objectif : évaluer à grande échelle le comportement de cette route solaire sous un trafic moyen de voitures et de poids lourds.
De son côté, WattWay annonce le lancement d’une centaine de chantiers d’application d’ici fin 2017. Affaire à suivre…
Hello, je suis passé il y a 2 jours sur la RN12 entre Dreux et Alençon, et j’en ai profité pour aller voir cette route solaire implantée sur la D5 entre le Gué à Pont et Tourouvre. On était le 7 août 2017 vers 14h00, le ciel était bleu légèrement voilé. Voici ce qu’indiquait le panneau d’affichage implanté au début de la route :
– puissance instantanée = 85 kW.
– production journalière = 337 kWh
– production cumulée depuis déc. 2016 : 116,3 MWh
– équivalent à 3.258 trajets Paris – Alençon en V.E.
La route m’a semblé être en bon état, je n’ai pas vu de dalles qui se décollent ou qui seraient abimées ou cassées.
Autre constat : le bruit ! lorsqu’un véhicule passe sur la route solaire, ça fait beaucoup plus de bruit que lorsqu’il roule sur une route « normale ». Ça fait grosso modo le même bruit qu’un véhicule qui circule sur des pavés.
J’essayerai de penser à y passer une ou deux fois par an, pour voir comment tout cela évolue dans le temps.
Dominique Bussereau, ancien secrétaire d’État aux transports et ministre à plusieurs reprises: « Je prévois à la route solaire de @RoyalSegolene au moins le même brillant avenir et la même consommation d’argent public que la voiture Mia »
Durant l’émission « Energie: comment passer de l’atome au renouvelable ? » (La Chaîne parlementaire, politique et citoyenne, LCP), le journaliste Arnaud Ardoin (Minute 19’10 » de la vidéo) a posé cette question: « on bloque autant qu’on peux le développement des renouvelables en France ? ». « Mais bien sûr » répond Corinne Lepage.
« Par quels biais ? » Réponse de l’ex-Ministre de l’environnement: « Une règlementation absolument impossible. Madame Royale a inauguré une route solaire, avec une communication d’enfer autour de ce truc là. Je pense que c’est typiquement une fausse bonne idée. Pourquoi ? Parce qu’on a dépensé beaucoup d’argent pour faire cela. Cela rapporte finalement assez peu de kWh, on en prévoyait 17000 il va y en avoir 500 ou 700. Cela va concerner 50 maisons, on a dépensé 5 millions pour faire cela, c’est affreusement cher et pendant ce temps là vous ou moi si l’on veut faire un toit solaire c’est extrêmement compliqué. Et le gouvernement refuse de permettre que cela soit aux individus, aux entreprises ou aux collectivités locales d’investir massivement sur le renouvelable et l’autonomie énergétique. »
Bertrand Plancher, Député de la Meuse, vice-président de l’UDI, spécialisé sur les questions environnementale et de gouvernance: « Je pense que le vrai sujet est d’avoir une stratégie claire et durable sur le soutien aux énergies renouvelables. On a parfois le sentiment d’un émiettement, d’un saupoudrage des financements de l’état alors que le vrai sujet est d’avoir une stratégie durable de financement des énergies renouvelables ».
Plutôt que de parler du coût il serait plus utile de parler du surcoût car une route classique en goudron ce n’est pas donné non plus. Car évidemment l’objectif est d’utiliser le procédé pour les nouvelles routes ou lors d’une réfection de la chaussée.
Enfin pour ceux qui s’inquiètent du fait que les voitures ne sont pas transparentes, je pense que vous devriez sortir davantage de vos villes, à la campagne beaucoup de routes ne voient passer les voitures qu’avec une fréquence ridicule et la perte de rendement due à la circulation devient anecdotique. Idem pour les autoroutes, qui en dehors des grandes migrations des vacances sont relativement vides.
Après, évidemment, on devrait commencer par couvrir tous les toits de France en solaire avant de s’occuper des routes, à commencer par tous les toits publics (écoles, mairies, gymnases, etc.).
La route solaire, une source de pollution sonore selon le journaliste Cyril Biotteau du magazine AutoPlus. « Du coup avec le même revêtement on imagine même pas le vacarme sur autoroute »
https://www.youtube.com/watch?v=X0nb2MbUycU&feature=youtu.be&a
+ augmentation de la consommation de carburant…
Ce qui me chagrine le plus, ce n’est pas le côut, mais n’ayant pas de voiture transparente comment justifier d’installer des panneau photovoltaïque sous des protections opaques ?
J’imagine l’état de la route solaire une fois qu’un camion sera passé en laissant traîner un truc dans le sol en faisant une rainure comme on voit souvent.
La normandie, n’est pas le lieu le plus adequat pour tester ce nouveau concept, une region du sud aurait ete mieux appropriée !
5 M€ pour charger 20 Renault Zoé, ce qui fait la bagatelle d’un quart de million d’euro par voiture. #OnEstLesChampions
Intéressant, mais bon, j’y crois assez peu sur le long terme. Que va-t-il se passer à la première panne ? la deuxième panne ? la troisième panne ? Certaines entreprise ne sont pas très douée pour la maintenance rapide et efficace. Faudra-t-il à chaque fois barrer la route pour réparer ? Le résultat sera sans doute très parlant.
Effectivement à 5 millions d’euros le Km sur une seul voie, cela fait extrêmement cher le kwh, cette argent serait bien plus utile ailleurs. Type panneaux solaire sur des toitures de bâtiments publiques, hangars, magasin de grande surface, salles de sport ou de concerts et autres.
Encore de l’argent du contribuable foutu en l’air.
Coût moyen en France (4,8 millions d’euros pour les autoroutes réalisées et 5,2 millions d’euros pour les autoroutes en projet), ceci pour les 2 x 2 voies, les ouvrages de conforts et les ouvrages d’arts.
« Quotidiennement, jusqu’à 800 kWh seront produits ». Ceci exprime un maximum. Sauf que c’est juste le quotient de « jusqu’à 280000kWh/an » par 365 jours. Du coup, le 800 serait une moyenne et non un max, pas clair!
Toujours ces discours « jusqu’à » qui ne veulent rien dire. Ce serait plus honnête mais moins sexy d’annoncer une production de « au moins… »
Il manque une information clé : çà a couté 5 millions d’euros pour 1 km de chaussée. OK
Mais combien aurait coûté un km de route refait à neuf en bitume standard ?
le coût de l’installation de ces 2800 m2 de PV sera donc de 5 millions € – prix de 1 km de route bitumée à neuf. Là on pourra évaluer ce que çà coûte réellement
Ensuite, je suppose que le sud de la France offre un rendement bien plus intéressant que le Nord de la Loire.
Au fait, avec ce système de route « transparente » et « connectée », ils pourraient aussi y intégrer des balisages lumineux, qui rendraient les limites de la route bien mieux visibles de nuit ou par brouillard, et même des indications de danger, des flèches, et pourquoi pas de la pub!
Donc, d’après les chiffres « officiels », en espérant que « jusqu’à » signifie « égal à… », on aurait une efficacité de 100 heures équivalent plein soleil, par an. a comparer aux 1000 heures d’une installation de toiture standard dans la moitié Nord de la France.
Donc ce truc est 10 fois plus cher et 10 fois moins productif. Un facteur 100 de non-rentabilité, c’est pas terrible.
Et pour les réparations? Quand un trou se forme dans la route, on y tasse un paquet d’enrobé. Ce sera pareil pour la route solaire?
Si colas répond, « mais non, la route solaire est indéformable », alors ils devraient employer la même techno (sans le PV) pour enfin construire des routes qui restent éternellement neuves!
« Quotidiennement, jusqu’à 800 kWh seront produits »
Alors cela va dépendre surtout de la période de l’année et aussi du temps qu’il fait. Du meilleur au pire jour de l’année, c’est 60 fois plus d’énergie solaire reçue.
Si 800 kWh est le maximum, les jours pluvieux/nuageux d’hiver comme aujourd’hui, c’est 13kWh de produit… A peine de quoi charger une demi batterie de Soul EV avec 1km de route…
Je peux avoir la meme pour ma salle de bain?
j’ai une question bête : ils font comment, les services des eaux pour faire les piquage dans le bitume maintenant ?
parce que chez moi, c’est des spécialistes … y’a pas 10m sans un trou avec un rond en acier dedans (et un capot qui manque 1 fois sur 3 d’ailleurs).
mais bon, si c’est sur les autoroutes et les routes … là, aucun problème.
Encore une bonne raison de plus pour éviter les platanes en bord de route. Ceci dit les surface verticales sont aussi encore à prendre car elle sont particulièrement intéressantes en hivers. En effet le 21 décembre la production photovoltaique est la plus basse et sert donc de référence minimum. Il importe donc de pouvoir maximaliser cette puissance minimum. Habituellement l’inclinaison idéale des PV est autour de 30º en tenant compte d’une moyenne annuelle. En réalité l’inclinaison idéale change chaque jour avec le 21 Mars l’équivalent de la latitude à laquelle on se trouve. Par exemple 51º. Idem pour le 21 Septembre. Par contre le 21 Juin c’est la latitude moins les 23º de l’inclinaison terrestre, donc ici 51-23=28º. Le 21 Décembre c’est la latitude plus les 23º de l’ inclinaison terrestre, donc 51+23=74º. En terme de dimensionnement d’optimisation de la puissance minimale c’est paradoxalement cette valeur de 74º qui est la plus intéressante car c’est celle qui permet de produire le plus d’électricité par mètre carré au moment ou on en à le plus besoin. Cette valeur de 74º est assez proche de la verticale, donc les panneaux muraux permettent une optimisation de la puissance minimale. La puissance critique de tout système PV. Le 31 Décembre la verticale n’est qu’à 16º de cet optimum tandis que l’inclinaison à 30º en est écarté de 44º. Celle à 45º typique d’une toiture standard est à 29º. La surface plane étant elle écartée de 74º. Il ressort donc en conclusion que pour garantir la puissance minimum la plus élevée, les PV en position verticale sont en fait les meilleurs, suivit de ceux à 45º. Les autre inclinaisons étant encore moins bonnes. Bien sur l’idéal est le système mobile avec traqueur mais comme en pratique on doit choisir une des 4 valeurs fixes, la verticale à clairement son intérêt.
Cela me fait penser à la Mia en plus absurde. La boite va couler encore plus vite et qui va payer ? Sûrement pas la ministre des affaires douteuses mais comme d’habitude le contribuable. Le projet ne peut pas fonctionner sur une route à grande circulation. Il suffit d’un peu de bon sens pour voir dans quel état son nos routes et le coût pour les maintenir dans un si mauvais état… Est-ce qu’ils ont pensé au gel, à l’acide des pots d’échappement, aux accidents… ?
Une meilleure idée serait de mettre des panneaux solaires au dessus des routes et non sur la route. Cela ferait de l’ombre et on pourrait aussi capter l’eau de pluie…
Comme nouvelle technologie, chère au début mais les applications sont immenses et ne présentent aucun impact négatif (au contraire des zones agricoles transformées en site de production électrique !!!). Voies piétonnes, pistes cyclables, parkings… Un nouveau monde s’ouvre.
Concernant le prix, ce sera déjà plus utile que les milliers de rond-points inutiles qui ont fleuri en France entravant ainsi la fluidité du trafic.
5 millions d’euros de subvention pour 2800 mètres carrés de panneaux pour route , et en panneaux toitures se donne combien ???? Ok , c’est de la RDD ;-)
Moi, j’ai un panneau à plat sur mon camping-car (GPL) et le rendement n’est pas terrible. La position idéale (pour du fixe) est incliné à 30° sud, comme sur le toit de mon garage.
N’importe quoi, un projet intéressant et en plus français. On ne va même pas pouvoir critiquer