Renault a annoncé la semaine dernière son souhait de construire une nouvelle usine de fabrication de batteries en France. Le groupe est entré en négociations avec LG Chem et l’accord final devrait être signé au second semestre 2013.
Un accord au niveau de la R&D
Ces négociations portent sur la recherche et le développement de la prochaine génération de batteries électriques. En 2010, Renault et le CEA (Commissariat à l’énergie Atomique et aux Energies Alternatives) se sont engagés dans un partenariat stratégique autour du véhicule propre et de la mobilité pour tous, avec la signature de plusieurs accords de recherche, dont un contrat de collaboration stratégique sur les nouvelles technologies de batteries.
Le laboratoire commun entre Renault et le CEA sur les « batteries avancées » issu de cet accord a pour objectif de développer pour le moyen terme de nouvelles technologies pour les batteries Lithium-Ion avec un budget d’environ 15 millions d’euros par an depuis 2010. Ces recherches en laboratoire arrivent à un stade de maturité suffisant pour envisager des tests grandeur nature avec un industriel. D’où le projet d’accord tripartite entre Renault, le CEA et LG Chem qui vise le développement de la prochaine génération de batteries pour une industrialisation début 2017. Un premier volet pourra être signé en septembre prochain.
Une nouvelle usine de production en France, mais pas à Flins
Une nouvelle usine, opérée par LG, produirait à partir de fin 2015 la génération actuelle de batteries électriques et début 2017 la nouvelle génération de batteries issues de l’accord Renault-CEA-LG Chem. Ces nouvelles batteries seront plus performantes en matière de durabilité et de charge rapide.
LG Chem, qui est leader mondial dans le domaine des batteries électriques apportera un savoir-faire technologique acquis depuis plus de 15 ans dans le domaine des batteries électriques. LG Chem a en effet déposé plus de 6 000 brevets à ce jour.
Renault confirme au passage l’abandon de la production de batteries sur le site de Flins, comme l’explique son DG, Carlos Tavares : « Il y aura une usine en France, mais pas à Flins. Le lieu n’est pas décidé. LG n’assemblerait pas seulement les batteries, il fabriquerait dans notre pays la partie la plus technologique et la plus sophistiquée d’une batterie qui est l’électrode ».
Une opération stratégique pour Renault
Dans le contexte économique actuel, Renault a souhaité faire appel à un partenaire performant qui soit en mesure d’investir dans la construction d’une usine de batterie destinée à répondre aux besoins des marchés européens. Dans le cadre des négociations en cours, Renault soutient l’implantation en France de cette usine qui sera pilotée par LG Chem.
Son implantation telle qu’initialement prévue devra être reconsidérée. En effet le choix qui sera fait d’un commun accord entre Renault et LG Chem devra permettre à terme l’intégration du process de fabrication des électrodes et devra avoir un potentiel d’extension suffisant en termes de capacité. Cette nouvelle usine devra desservir facilement l’ensemble des marchés européens tout en minimisant les coûts logistiques.
Pour Renault l’avantage est certain, l’Etat Français soutien le VE, il serait donc de plus en plus mal venu que l’argent public finance une technologie importée d’Asie. De plus, si quand Peugeot ferme une usine Française, Renault en ouvre une, c’est une occasion inespérée pour redorer son image. Mais Renault n’est pas le seul à décider. LG Chem pourrait se laisser séduire par d’autres régions attractives au cœur de l’Europe comme en Allemagne, en Suisse, en Italie et même encore un peu plus à l’Est. On peut se poser la question de savoir si les « boulets de l’économie Française » à savoir entre autre les 35 heures, la fiscalité, la culture syndicale, les lourdes administrations (…) ne risquent pas de refroidir le partenaire Coréen ?
Sachant tout cela, à votre avis, quels sont les territoires en compétition pour accueillir cette future nouvelle usine ?
Petite remarque : 35h, 20 h ou 70h par semaine, ça n’a d’importance qu’au changement législatif. Le marché du travail est un marché. Et le coût d’un heure correspond à une heure. Je me fout que mes ouvriers bossent 10h ou 80h par semaine, 4 chinois à 10h coûtent moins cher qu’un européen à 40h. Les 35h ne sont pas plus une contrainte que les 40 ou 48 ailleurs, sinon il suffirait d’instaurer les 50 heures ! La France reste malgré tout une zone très attractive…
Bonjour,
ce ne sont pas les 35 heures, charges sociales ou syndicats qui pénalisent l’industrie française…ce sont les députés français.
Imaginez un responsable d’entreprise qui ne paierait pas les cotisations retraites et maladies de ses salariés, ni leurs 9 semaines de congés payés, RTT et jours fériés. Imaginez un responsable d’entreprise dont l’usine polluerait l’environnement, avec des maladies pour les habitants proches. En France, ce responsable irait directement en prison.
Mais pas en Chine, Inde ou Maroc.
Pourquoi importons-nous des produits qui ne sont pas conçus avec les mêmes contraintes que nos industries françaises ?
L’absence de taxes aux frontières est criminel : il faut 3 mois pour fermer une usine, 3 ans pour en construire une nouvelle.
Si Renault investit 1 milliards au Maroc, c’est parce que les voitures produites au Maroc ne seront pas taxée à l’entrée en France.
cf http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/renault-au-maroc-les-degats-de-la-delocalisation_282098.html
Renault ne construit pas une usine de batteries avec LG. Renault détourne des fonds publics pour faire construire une usine à son partenaire sud-coréen LG qui va prendre tous les risques. La valeur ajoutée sera rapatriée en Corée.
Une mise à mort…
J’en arrive à la même conclusion qu’Édouard, d’où cette partie volontairement provocatrice dans cet article.
La remarque de Metalroad avec les charges sociales et le taux de chômage, c’est comme l’œuf et la poule, lequel des 2 était là en premier ?
Mais jusqu’à preuve du contraire on peut se réjouir car Renault va construire une usine en France avec LG…:) !
@Edouard
Cela dépend donc du talent du négociateur et de la volonté politique d’un pays.
C’est vrai que cette fin d’article est volontairement provocatrice, pour faire réagir bien sur. Je m’en excuse ! Il est vrai que le blogging n’est pas du journalisme.
Mais pour en remettre une couche ;), c’est vrai aussi que là où j’habite, je suis entouré par des voisins qui ne connaissent pas les 35h, qui ont une culture du consensus plutôt que de la revendication, et dont l’heure de travail coûte moins cher qu’en France. Par exemple entre un salarié Français et un Salarié Suisse qui produisent exactement la même quantité de richesse en une heure, il y en a un qui gagne 3 fois plus que l’autre alors que le fruit de sa production s’exporte moins cher…. Il y a là une réalité bien loin de l’archaïsme droite/gauche !
en réponse à la question du territoire d’accueil, il y a le site de PSA à Mulhouse, qui, n’accueillant plus les constructions des chaines électriques de feu la société BMW PSA (BPCE), dispose d’un potentiel de 300 personnes et d’une surface non négligeable, au centre de l’Europe.
De plus, PSA bénéficiant des primes Bonus de l’État français, serait bien inspiré de participer au progrès technologique des batteries Made in France qui n’équiperont pas le Berlingo électrique en 2013.
Faut-il craindre aujourd’hui après l’éviction du site de Flins, une annonce fallacieuse de Renault pour endormir Mr Montebourg; et l’année prochaine oublier ses belles paroles sous la contrainte du coréen qui fabriquera ce qu’il veut ou il veut.
le CEA met-il une clause territoriale dans le contrat tripartite?
Restons vigilants.
On parie ??
Ca, pour une bonne nouvelle, c’est une bonne nouvelle et puis voilà c’est tout.
Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais tout laisse a penser qu’il y a eu un deal entre Renault et l’état Français (super bonus contre usine en France), donc je n’ai pas beaucoup de doute sur le pays d’implantation, même si avec Renault il faut s’attendre a tout.
Après qu’il y ait un problème de compétitivité en France, ca parait évident. Mais accuser les 35h et le syndicalisme me semble caricaturale. Que la réputation (exagéré) de gréves a répétition dans la fonction publique puissent faire peur a tord a des investisseurs étrangers soit. Mais dans le privé les syndicats sont certes fort dans les anciennes implantations industrielles, pas dans les nouvelles, et qui plus est ils se montrent plutôt mesuré et responsable.
Quand au 35h il faut vraiment être resté coincé au 20iem voir au 19iem siècle pour encore les considérer comme un boulet. Le progrès sociale n’est pas un boulet bien au contraire, et beaucoup d’entrepreneur capitalistes avaient compris cette évidence qui semble aujourd’hui oublié, dés le début de l’aventure industrielle.
Le boulet pour la compétitivité c’est plutôt le cout du travail, non pas a cause des salaires qui seraient trop élevés, mais du financement du système social qui pèse exclusivement sur le travail.
« boulets de l’économie Française »
Merci de colporter les idées reçues de la droite… :-)
« la culture syndicale »… Merci de ne pas la voir comme un frein mais plus pour un avantage….
Il faut espérer que cela se concrétise et aboutisse alors à la création d’emplois !
Et une finalité qui serait intéressante aussi : c’est la baisse du coût des batteries qui représentent toujours la plus grosse part du prix d’un VE et/ou l’augmentation conséquente de la capacité de ces batteries et donc de l’autonomie !