Les voitures à moteur thermique pourront être immatriculées après 2035 si elles utilisent des carburants de synthèse neutres en CO2.
L’Allemagne a réussi à faire plier l’Europe. Ce samedi 25 mars, après de longues négociations, la Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l’Union Européenne sur les émissions de CO2 des voitures.
Nos voisins d’Outre-Rhin ont carrément réussi à sauver le moteur thermique ! Ceci grâce à l’utilisation des carburants de synthèse, des carburants qui ne sont pas issus du pétrole mais sont produits à base d’hydrogène et de CO2 capté dans l’air.
Un premier accord des Etats membres trouvé fin 2022 évoquait déjà la possibilité d’utiliser ces carburants, mais en cas de recours dans des clauses de revoyure si le tout électrique/hydrogène était difficile à atteindre en 2035.
Alors que le texte final devait être entériné mi-mars, l’Allemagne avait décidé in-extremis de ne pas le voter. Son poids dans le vote bloquait tout le processus européen. Elle a demandé un engagement plus ferme sur les carburants de synthèse, ce qu’elle a donc obtenu.
À lire aussi Timbre vert – Les carburants de synthèse sont-ils vraiment écologiques ?C’est un énorme revirement pour le Vieux Continent, qui comptait passer au tout électrique (et pile à combustible) en 2035. Sur Twitter, le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, s’est réjoui : « Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2″.
Reste à savoir si ce changement inattendu va vraiment « sauver » la voiture thermique. Beaucoup de constructeurs ont en effet déjà acté leur passage au tout électrique, et ce bien avant 2035. La plupart des grandes marques ne comptaient plus vendre du thermique dès 2030.
Pas sûr qu’elles changent d’avis alors que le coût de la voiture électrique va continuer de baisser dans les années à venir, alors que prix du litre de carburant de synthèse pourrait être élevé. Ce carburant pourrait au final juste sauver quelques sportives de prestige, Porsche est d’ailleurs l’un des seuls à miser dessus.
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Commentaires
Bravo aux Allemands, l'état européen le plus pollueur contribuera à ce que les plus riches continuent à polluer.
Et bien sûr ces voitures n'utiliseront que du carburant E-Fuel, on y croit.
J'ai envie de vomir
La neutralité en carbonne n'empêchera pas les pics de pollution : ces jours-là, et ils seront de plus en plus nombreux, les municipalités seront alors contraintes d'interdire la circulation des véhicules thermiques... même les neufs roulant au e-fuel...
Allez on en parle plus
Sur les voitures thermiques, l’UE valide finalement leur interdiction (huffingtonpost.fr)
et macron qui n'a pas reussi a imposé l 'hybride allemagne qui dicte a l'europe pitoyable
Si en 2035, les batteries n’atteignent pas les 500Wh/kg et 50€/kWh, le BEV ne pourra pas remplacer les PHEV qui seront bien mieux hybridés d’ici-là, et déjà en Flexi-fuel. Et pour une seule raison, celle que les médias vont montrer au 20H dès 2030, soit les queues interminables aux aires de recharge sur nos autoroutes lors des transhumances. Voire même, des bagarres aux bornes publics dans nos villes, dues au fait que seulement 5 millions de BEV peuvent charger tous les soir chez eux. Le reste du parc est sur les trottoirs et n’auront aucun moyen de charge, autres que ces bornes de moyenne puissance avec des temps d’attente rédhibitoires aux heures de pointe. Bref à mon avis, le tout BEV est utopique, sauf si on met des prises 2.3kW tous les 5m le long des trottoirs et qu’on remplace tous les transfos de quartier par des modèles plus puissants. Vaste chantier…
Le gros du parc BEV restera la voiture du quotidien, en usage urbain et périurbain avec des batteries de 60kWh de 240kg grand max. Sans le dictat de Bruxelles, nous estimons le marché du neuf en 2035 sera à 60% de BEV, 30% de PHEV et 10% de VE à PAC-H2, avec déjà une réduction par quatre des GES de ces véhicules, soit quasi la cible du protocole de Kyoto.