Le PDG du groupe Renault, Luca de Meo, ne veut pas handicaper les constructeurs chinois en Europe. Selon lui, c’est aux constructeurs européens de faire mieux pour attirer les clients face à ces nouveaux rivaux.
Aux États-Unis comme en Chine, le protectionnisme se met en place dans l’industrie, notamment automobile. L’administration Biden a ainsi signé l’Inflation Reduction Act (IRA), qui vise à protéger ses acteurs industriels.
Ce protectionnisme s’inspire directement de ce qu’a fait la Chine face à l’arrivée d’entreprises étrangères. On sait par exemple que dans l’industrie automobile, les marques étrangères devaient s’associer à des constructeurs chinois si elles souhaitaient produire des voitures sur le sol chinois, via des coentreprises.
La règle a disparu en 2018, permettant notamment à Tesla de s’implanter sans coentreprise. Mais ce type de mesures a permis d’éviter une concurrence forte aux marques de l’Empire du Milieu.
Ne pas priver les usagers de voitures abordables
Alors que l’Inflation Reduction Act privilégie les constructeurs américains, Luca de Meo, le PDG de Renault, ne pense pas que l’Europe ait besoin d’une telle mesure. Selon lui, les consommateurs doivent bénéficier des meilleures offres possibles sur le marché.
« La seule chose que nous puissions faire est de l’accepter, de les regarder et d’être humbles », a déclaré De Meo. L’homme d’affaires précise que cela doit se faire « sans pour autant jouer les victimes. Lorsque les Japonais et les Coréens sont venus en Europe, c’était la même chose. »
« Ils peuvent jouer le jeu. Si l’on fait la somme de toutes les marques non européennes en Europe, c’est 25 %, pas 95 %. Il y a des gens qui oscillent entre le protectionnisme, le laisser-faire et le tapis rouge. »
« Je suis convaincu qu’il n’y a aucune raison de ne pas permettre à ceux qui font de bonnes choses pour le consommateur européen d’entrer sur le marché, d’offrir aux gens ce qu’ils veulent. »
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De Meo explique qu’il est difficile pour les constructeurs européens de s’adapter au marché mondial. La concurrence est ainsi différente face aux USA et face à la Chine. De plus, les financements de l’Europe sont bien trop limités pour réellement aider les constructeurs.
« Nous devons également reconnaître qu’à l’échelle mondiale, nous sommes dans une concurrence asymétrique. L’Amérique joue le jeu du protectionnisme avec l’IRA. Et nous sommes confrontés, de l’autre côté, à un écosystème chinois fortement soutenu par l’autorité, par une politique industrielle claire, y compris des subventions à la fabrication, en donnant de l’argent pour l’investissement. »
« Ce qui n’est pas dans les habitudes ou les règles de la Communauté européenne. Nous avons tendance à financer des projets d’innovation, mais pas la fabrication. Ainsi, vous recevez de l’argent pour développer une plate-forme, mais pas pour la mettre en service. »
« L’argent est disponible, mais la logique n’aborde qu’une partie de l’histoire. Pour vendre des voitures, il faut les produire, et pour les produire, il faut construire des usines et des infrastructures. Et le système de subventions en général, tous secteurs confondus, n’est pas conçu pour soutenir le développement de la fabrication, mais seulement la R&D. »
Un besoin de « stratégie » commune sur la décarbonisation
Selon Luca De Meo, l’important pour les constructeurs européens est d’avancer ensemble vers une automobile plus propre. Il appelle à une stratégie commune entre les leaders du marché des voitures électriques.
« Il y a une nouvelle génération de leaders dans l’industrie. Nous devons avoir au moins une chance d’être reconnus, de montrer que nous sommes un groupe de professionnels qui partagent l’objectif global de décarboner les transports, mais nous avons besoin d’une stratégie. »
« Pour avoir une stratégie, il faut avoir une idée, puis élaborer un plan, un calendrier, une série d’actions,, définir des objectifs, voir si l’on dispose des ressources nécessaires, disposer d’indicateurs de performance clés pour voir si cela fonctionne, et disposer d’une certaine flexibilité dans la mise en œuvre des actions.
« Le sentiment que vous avez est que l’approche consiste davantage à définir la réglementation, à l’accumuler. La réglementation ne signifie pas que vous avez une stratégie. »
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Au moins il a l’honnêteté de dire qu’il faut que les Européens s’adaptent a cette nouvelle concurrence… pas de mettre des batons dans les roues…
Car il sait parfaitement que si on mets des bâtons dans les roues des importations de Chine, il y a aussi des bâtons dans les roues dans le sens contraire… (et accessoirement dans les pièces qui sont hélas que fabriquée en Chine).
Mais au moins son discour change des autres constructeurs… peut-être de bonnes surprises bientôt ?
Un discours qui me semble assez pertinant, honnete et courageux. Effectivement le protectionnisme ne doit pas devenir une mesure permettant aux industriels de se laisser aller et de continuer à pratiquer des prix élevés. Il faut tout simplement ameliorer les produits pour qu’ils soient à la hauteur de la concurrence, une position qui tire toute l’industrie vers le haut là où le protectionnisme semble engager un relachement et un laisser aller des constructeurs qui seront favorisés, j’adhère totalement à ce discours. D’autant que les constructeurs etrangers existent effectivement depuis longtemps dans l’automobile en France. Ca n’empeche pas nos marques nationales d’etre championnes dans notre pays, de tres bien vendre leurs produits et meme de les exporter en Europe. Les francais sont attachés à leurs marques. S’ils font du bon boulot ils n’auront donc pas a rougir de la force des marques chinoises. D’autant qu’il est difficile de penetrer un marché, encore plus d’y durer. Nos marques françaises ont donc une marge confortable pour bien travailler en France et en Europe grace à leur position bien implantée et solidement ancrée dans cette region du monde.
Quelqu’un peut il me rappeler qui a décidé de faire de la mondialisation la panacée universelle ? Nos politiques n’ont pour cela pas hésité à sacrifier notre industrie. Ensuite ils ont créé l’UE, qui n’est qu’un panier de crabes ou les pays se livrent à une guerre économique sans pitié. Et maintenant ils jouent les pucelles effarouchées parce que les chinois viennent leur piquer des places de marché avec de meilleurs produits.
Les Chinois et les Coréens vendront toujours leurs voitures en Europe et en France, aides gouvernementale où pas. Elles sont mieux finies, mieux équipées et moins chères. Leurs gammes se limitent à 3 niveaux de finition avec un rapport qualité prix imbattable. Il suffit de regarder ce qui s’est passé avec la Zoé, ribambelle de finitions, location de batterie qui coûtait un bras (je suis gros rouleur) c’est pour cela que j’ai acheté à l’époque une Nissan leaf qui était sa seule rivale à un prix abordable.
Pas besoin de se victimiser, ni de se justifier sur le choix du gouvernement voulant défendre l’industrie française. Renault a été le pionnier en démocratisant le VE avec la ZOE. Son seul handicap fut le « sourcing » non interne de la batterie. Les Chinois ont vite compris l’intérêt du LiFePO4 (inventé en UE) pour y investir à fond, en spoliant le brevet. Finalement, ils ont devancé tout le monde sur cette techno et maintenant ils ont l’avantage du quasi-monopole et du prix. Mais une fois que les usines européennes de batterie bas-carbone seront opérationnelles, les choses pourraient vite changer, surtout que Renault travaille sur l’optimisation du process d’assemblage du VE et arrivera à faire presque aussi bien que Tesla pour sa eR5. Voir « frandroid.com/marques/renault/1785661_renault-annonce-avoir-reussi-a-egaler-tesla-avec-sa-r5-electrique-au-moins-sur-un-point ». Il faut juste que les futurs clients soient patients et ne pas se jeter bras-ouverts sur les BEV de « l’empire du Milieu ».
Du bla bla…
En fait j’ai du mal à faire un commentaire tant son discours ne me procure… rien.
Son job n’est pas de parler mais de faire des voitures.
Zoé, voiture précurseur, belle carrière, longue vie mine de rien, fin de vie, devenue trop chère, remplacée par une R5 qu’on attends…
Clio… hybride, nouvelle mais pas nouvelle en fait puisque restylage façon style Peugeot.
Mégane… bonne voiture, trop chère.
Scénic… sûrement bonne voiture, style à fond dans l’image actuelle, prix… inconnu.
Twingo… qui ne donne pas envie, trop cher pour ce que c’est.
Arkana, Austral, Espace, hybrides.
Etc…
Renault, constructeur de voitures populaires à prix… plus si populaires que çà.
Son bla bla, poubelle ; regardons dans les années qui viennent ce que la marque va sortir et à quel prix. Regardons les ventes, regardons l’évolution de l’âge du parc automobile Français.
Donc…si l’Europe et les états ne peuvent pas subventionner des usines, est-ce légal que notre gouvernement distribue des chèques pour promouvoir l’implantation justement de nouvelles usines ? Je ne comprends pas bien.
🤔💭
Bon, au de las de ce discours qu’on peut entendre, la réalité concrète, c’est qu’il ne veut pas du bonus anti-chinois, qui va lui faire perdre gros avec la Spring, sur laquelle il marge un max, et qu’i ne lui fera pas améliorer le niveau des ventes de e-Mégane pour autant, la faute en incombant non pas à ses qualités ou défaut, mais à son prix hors sol avec batterie et équipements à la hauteur des concurrents …
très bonne vision ! c’est couillu de sa part car refuser ce protectionnisme est surement très risqué vu la situation. Au moins il est plus fair-play dans la bataille que Tavares.
J’aime bien aussi son raisonnement sur les financement spécifique en UE uniquement orienté R&D. C’est clair qu’avec ce type de subvention très orienté cela ne peut aider que les constructeurs historiques et empêchera tout nouveau acteur voulant ce lancer… Ce n’est donc pas chez nous qu’on verra un p’tit nouveau devenir grand façon Tesla. Bref une autre forme de protectionnisme mais dans nos propres frontières.
Ok, ça fait plaisir à entendre de la part d’un constructeur français et ça change des éternelles gémissements de demoiselle Tavares (je ne peux plus me l’encadrer celui là… Je n’achèterai aucune voiture de son groupe, juste par principe !!!), mais son discours (faut toujours faire attention, ces grands patrons sont très forts pour blablater…) me pose questions sur certains points :
– » Lorsque les Japonais et les Coréens sont venus en Europe, c’était la même chose » … Ben non !!!! Quand les Japonais sont arrivés en Europe, les constructeurs français étaient déjà implantés depuis longtemps avec une offre de moteurs thermiques… Et les Allemands aussi… Ce qui est différent aujourd’hui, c’est que les chinois arrivent en masse avec une nouvelle techno : les VE. Et l’Europe est clairement à la bourre !!!!
– » Et le système de subventions en général, tous secteurs confondus, n’est pas conçu pour soutenir le développement de la fabrication, mais seulement la R&D. »…. Je ne comprends pas bien. L’argent reçu de l’Europe, les conducteurs peuvent le dépenser à leur guise !!! S’ils veulent l’utiliser pour améliorer ou construire une nouvelle chaîne de fabrication, rien ne les y empêche…. J’ai loupé un truc ??
– « Pour avoir une stratégie, il faut avoir une idée, puis élaborer un plan »…. Je croyais que c’était la cas !!!!! Ça sonne comme un mea culpa !!!!
Mais si on doit attendre que tous les constructeurs européens se mettent d’accord ensemble, la terre aura brûlé depuis longtemps !!!!!
Tous ces constructeurs européens ont les cartes et le pognon pour jouer en tête. Mais je crains que leur vision très occidentale et étroite, dictée seulement par les profits et marges à 2 chiffres, par des dividendes toujours plus colossaux aux actionnaires ne les étouffent prématurément….
Ils faut qu’ils changent d’état d’esprit, comme l’ont fait les chinois. On n’est pas plus idiots en Europe….. Qui a dit si !!!
Les chinois ( constructeurs ) ne sont pas plaindre ils sont accueillis les bras ouvert par l’europe la preuve ils sont pas surtaxé pour l’importation , ils n’auront juste plus accès en France à des subventions à l’achat d’argent publique , d’ailleurs ils n’importent aucune thermique qui financerait le malus ils ne font que bénéficier pour leur client du bonus .
Je suis aux (los)anges, il a bouffé du lion (au propre, comme au figuré).
C’est net et cela transparaît dans les commentaires, la comparaison est cruelle avec la pleureuse-victimaire-réfractaire qui en prend pour son grade.
Génial ! Les grands capitaines de l’industrie européenne, les grands quoi?
Ça pleurniche les chinois l’Europe la France le consommateur les taxes le manque de vision, il y a toujours un truc qui ne va pas.
Combien de marque en Europe?
Combien de plate forme en Europe?
Combien de salle de vente de garage?
Combien de réseaux de recharge ?
Et ils sont ou les visionnaires les grands patron les politiques.
On ne sait pas.
En face il y Musk il y a les grosses marque chinoise et des starts UP il y a les Coréens qui travaillent comme des fous et Toyota qui était contre.
On connaît le résultat.
Et en Europe il y a les sacro sainte dividende aux actionnaires et les actions au grand cadre.
Tout les patrons de l’industrie européenne ne sont juste que des employés d’un groupe ils sont millionnaire mais pas milliardaires. Dans un contexte d’ultra concurrence il ne peut y avoir qu’un chef dans une entreprise non pyramidale.
Soit il révolutionne tout et fait des alliances de type fusion avec BMW ou sellantis.
Soit il donne sa dem.
Ah ça change de l’autre chouineur.
Avant de critiquer le manque de subventions de l’EU, qu’il abaisse le niveau des dividendes versés aux actionnaires et qu’il assigne les sommes économisées à la transition de ces usines. C’est avant tout à cela que doit servir les bénéfices d’une entreprise, investir pour le futur.
Cela ressemble à une critique de l’EU et de la France ? « manque de stratégie »
Je préfère ce genre de discours à ceux de la pleureuse hypocrite de Stellantis, qui m’énerve tellement que jamais je ne lui achèterai une voiture
Mince, il est bon le gars ! C’est une connerie de barrer la route maintenant aux MG4, Spring et autres chinoises. Il faut plutôt aider les constructeurs européens à franchir le cap. Mais ça ne se fait pas avec un bonus/malus
Très bonne analyse et surtout: du bon sens. Renault a souvent eu d’excellents dirigeants qui sont arrivés au bon moment, ou à des époques charnières.
Très bien ! Dommage qu’il n’ait pas le même raisonnement en ce qui concerne la compétitivité des tarifs de ses VE.
… »d’offrir aux gens ce qu’ils veulent. »
Oui des voitures françaises compétitives face aux arrivées chinoises.
Tavares va faire un AVC 🤣
Je plussoie, vous avez parfaitement raison M DE MEO
Votre pugnacité va payer dans les années à venir, laissons les pleurnichards dans leur coin.
Et oui, faut faire avec l’Europe et ses contraintes voir ses absurdités.
Produire en Europe est un réel défi pour contenir les prix la ou d’autre taxe les imports chinois, nous on les subventionne.
Quelque chose me dit qu’ils ne partira jamais en vacances avec Carlos…
Propos pleins de bon sens!