Comme chaque année, la grille du bonus-malus écologique évolue. Alors que nous entrons dans la dernière ligne droite de l’année 2020, la grille qui sera appliquée l’année prochaine sort de l’ombre.
Pour cette année, la grille du bonus-malus écologique a connu de nombreuses évolutions. Apparu sous une première forme en se reposant sur les émissions de CO2 homologuées sur un cycle NEDC corrélé, le barème a évolué en date du 1er mars pour prendre en compte les émissions polluantes annoncées sur le cycle WLTP. Aussi, le bonus écologique est désormais dégressif selon le prix de vente du véhicule électrique concerné.
Au lendemain de la période de confinement qui a mis à plat l’industrie automobile, le gouvernement en place a décidé d’adapter les mesures incitatives jusqu’à la fin de l’année. Ainsi, le bonus écologique pour les voitures électriques est grimpé à 7.000 € alors que les véhicules hybrides rechargeables pouvaient à nouveau bénéficier d’une aide, fixée à 2.000 € selon des critères précis. Alors qu’aucun changement ne sera apporté aux deux barèmes d’ici la fin de l’année, le projet de loi de finance pour l’année 2021 lève le voile sur la prochaine grille de bonus-malus écologique.
Abaissement du seuil du malus écologique et super-malus de 40.000 €
Actuellement déclenché à partir de 138 g/km de CO2 sur un cycle WLTP, le seuil du malus écologique sera abaissé à 131 g/km dès l’année prochaine, avec un malus de 50 €. Ce dernier grimpera graduellement à chaque niveau de CO2 pour atteindre un montant totalement prohibitif au delà de 225 g/km : alors qu’il faut s’acquitter actuellement d’une somme de 20.000 € pour les véhicules les plus polluants, il faudra tabler sur un montant de 40.000 € à partir du 1er janvier 2021 !
La rallonge tarifaire à l’immatriculation sera donc copieuse pour la seule hybride concernée : la Honda NSX. Mais d’autres voitures moins élitistes seront aussi touchées par l’abaissement du seuil de déclenchement, et notamment les modèles Lexus : la Lexus IS 300h (144 g/km) pourra grimper à un malus de 300 €, alors que son grand frère NX 300h pourra aller chercher les 5.404 € de malus en version quatre roues motrices (174 g/km).
Les affaires des constructeurs (et des consommateurs) seront autrement plus compliquées en 2022, puisque le malus écologique sera une nouvelle fois retouché. C’est ce qu’indique le gouvernement qui, dans le but de donner plus de visibilité aux fabricants automobiles, a déjà dévoilé la grille qui sera appliquée en 2022. Le seuil sera alors abaissé à 123 g/km de CO2 (malus de 50 €) et le plafond de 50.000 € sera exigible dès 225 g/km de CO2.
Un bonus écologique de 1.000 € pour les hybrides rechargeables
Le bonus écologique ne restera pas en l’état également en raison de l’offre grandissante. Toutefois, le ministère de l’Economie a décidé de se baser sur la grille existante et de porter le bonus à 6.000 € pour les véhicules électriques vendus à moins de 45.000 €, et ce pour l’ensemble de l’année 2021. Ce qui rapporte ainsi le montant maximal de l’aide au niveau où il se situait avant la réforme apportée par le gouvernement. Cette catégorie de véhicule verra le montant dégringoler de 1.000 € supplémentaires en 2022.
Les détails de la grille pour les véhicules électriques particuliers vendus entre 45.000 € et 60.000 € se font attendre. En revanche, Bruno Le Maire a annoncé que la prime pour les véhicules hybrides rechargeables sera reconduite sur l’ensemble de l’année 2021, avec un montant rapporté à 1.000 €, au lieu de 2.000 € actuellement. Les critères d’attributions sont toujours les mêmes : les personnes physiques et morales pourront prétendre à un bonus écologique de 2 000 euros pour l’achat d’un véhicule hybride rechargeable d’une valeur inférieure ou égale à 50 000 euros, et dont l’autonomie électrique est supérieure à 50 km sur un cycle urbain WLTP.
Au centre de la réforme déployée avant l’été, la prime à la conversion sera conservée sous sa forme actuelle. Sous conditions de ressources du foyer, de mise à la casse (d’un véhicule diesel d’avant 2011 ou essence d’avant 2006) et de justification du nombre de kilomètres parcourus à l’année, l’aide gouvernementale peut grimper jusqu’à 5.000 € pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable.
Commentaires
ça me déprime un peu que la France soit privée de "belles" voitures. Depuis l'enfance, je ne peux m'empêcher de me retourner quand je vois une belle anglaise ou italienne... On veut que la France ait le parc auto du Portugal, très bien, mais c'est quand même dommage !
Sur un registre plus rationnel, il ne faut pas oublier que toutes les innovations dont les plus petites citadines sont aujourd'hui équipées (air bag, ABS, ESP, vitres électriques, allumage auto des feux, caméra de recul, direction assistée...) sont d'abord arrivées sur les "grosses" voitures, on était bien content qu'ils soient là pour payer pour l'innovation. Qui le fera à l'avenir? pas en France en tout cas...
Macron voulait faire revenir les riches, c'est un nouvel ISF là, en faisant la morale. Et ça va juste tuer Porsche France (enfin, les vraies, parce que les SUV hybrides survivront très bien).
Ce nouveau bonus ne rapportera rien, c'est purement dissuasif, et on verra les belles voitures à Paris toutes immatriculées au Luxembourg, appartenant à une société dont l'objet n'est que de posséder une voiture.
Bravo.
Phil63, tu as 100 % raison. Tu as tout très bien résumé. La pollution est tout simplement proportionnelle à la quantité de carburant consommée, voilà tout. Ne venez pas me dire que mon vieux minibus Toyota Lite Ace diesel de 1993 pollue "beaucoup" alors qu'il ne roule pas, ou très très peu : 500 ou 600 cinq-cents ou six-cents kilomètres par an tout au plus ces dix dernières années. Les camions, le transport aérien, maritime, etc qui ont des consommations gigantesques ne sont pas taxés pareil, voire pas taxés du tout. C'est une ineptie totale. En fait, on "pressurise", on "humilie" en permanence les ménages et leurs véhicules en les faisant culpabiliser. Et tous les professionnels sont exemptés au nom de la compétitivité économique. Vous pensez bien que si on taxait les entreprises de transport terrestre, aérien maritime comme les véhicules des ménages, cela serait la révolution !! Et donc surtout, toutes ces aides, bonus, malus sont "forfaitaires" donc par nature injustes !! La seule contribution "juste" en terme de pollution est une taxation à la source de la pollution, donc sur le carburant lui même. Pas de kilomètres roulés = pas de consommation = pas de pollution = pas de contribution. La TVA sur les contrats d'assurance, sur les contrôles technique, est encaissée par l' Etat, même pour un véhicule qui ne roule pas ou très peu.
Taxation du carburant? On sait à quoi cela mène malheureusement. On dit merci qui? Merci les G.J.
Pour retablir, il ne faudrait ni malus ni bonus ni aide, juste le carburant a 3€/L ce qui revendrait casiment au meme et qui serrait plus juste. Mais il aurrait falut taxer les import de petrol progressivement depuis au moins 2 décennies; et non ajouter 2centimes tout d'un coup ;-) aujourd hui en augmentant de 1ct par mois il faudrait 12ans pour arriver a 3€. Mais ce doit etre fait sur le plan europeen sinon ca ne peut pas fonctionner.
D'autre part a 90cts le litre de mazout déja beaucoup prefere mettre 2 pulls plutot que se priver d'un repas.
Voilà qui va de nouveau booster les ventes de diesels…
chouette, on verra un peu moins de gros suv inutiles sur nos routes !
C'est quand même incroyable qu'à chaque nouvelle communication sur ces différentes aides les journaux télévisés générique font des erreurs dans les montant qu'ils annoncent