Archétype de la berline japonaise traditionnelle, la Toyota Crown fait sa mue. Elle s’ouvre à une carrière internationale et devient un crossover, en attendant plus.
Lancée en 1955, la Toyota Crown est l’appellation la plus ancienne de la gamme Toyota. Elle est méconnue en Europe, puisqu’elle n’y a jamais été officiellement vendue. Les 4 premières générations ont en revanche été vendues en Amérique du Nord, avant que la Crown ne devienne un modèle réservé au marché japonais en 1973. Depuis sa naissance, elle est une grande berline statutaire et très classique, quelquefois accompagnée d’un break. Mais pour sa seizième génération, Toyota a décidé de faire table rase.
La nouvelle Crown est donc un crossover, disponible avec une motorisation hybride, qui s’aventurera en dehors de l’archipel japonais. Principalement en Amérique du Nord, au Moyen-Orient ou en Chine. Sa venue en Europe n’est en revanche pas prévue. Le terme galvaudé de crossover désigne ici une sorte de berline à garde au sol rehaussée. Son profil fastback avec malle arrière classique se place dans la tendance du moment : aérodynamique, mais pas pratique…
Deux moteurs hybrides
Le modèle est imposant avec 4 928 mm de long, mais seulement 1 839 mm de large. La hauteur de 1 539 mm est supérieure, de peu, à celle d’une berline classique et provient surtout de la garde au sol relevée et des grandes roues. Cette « 408 XXL » se caractérise aussi par son original traitement bicolore, selon les versions : toit et capot, plus la malle arrière avec un effet enveloppant sur les ailes. Déroutant.
Le classicisme de la Crown s’exprime toujours à bord avec une planche à la lecture très horizontale. L’écran central (12,3″) est accolé au combiné d’instruments, lui aussi numérique. Mais ce dernier reste enchâssé dans un puits habituel.
À lire aussi Sono Sion : la voiture électrique solaire bientôt renouveléeOn ne trouvera sous le capot de ce crossover, basé sur la plateforme TNGA-K, que des moteurs hybrides. L’entrée de gamme est basée sur un 4 cylindres 2.5 atmosphérique avec un moteur hybride, la transmission eCVT habituelle, et un moteur électrique à l’arrière en standard. L’ensemble développe 234 ch. En haut de gamme, la Crown reçoit un 2.4 Turbo associé à une boîte automatique 6 rapports et toujours 2 moteurs électriques (avant/arrière) pour une puissance totale de 349 ch. Une mécanique déjà vue sur le Lexus RX.
Bientôt une gamme complète
Ce nouveau crossover n’est que le début. Toyota envisage à présent de faire de la Crown une famille à part entière. En plus de ce crossover, ce sont 3 autres modèles qui ont été présentés simultanément. Une berline classique a été prévue pour rassurer une partie de la clientèle. C’est la version la plus proche du crossover avec son profil fastback prononcé, tout en conservant une ouverture de malle conventionnelle. Son allure la rapproche fortement de la Mirai.
Viennent ensuite deux autres crossovers. L’un est baptisé Crown Sport, l’autre Crown Estate. Ce dernier pourrait accueillir trois rangées de sièges.
C’est vrai que je vois souvent
des crowns dans la rue. Un style statutaire avec des versions un peu sportives esthétiquement. Au début, je me suis demandé pourquoi elle existait par rapport à Lexus.
Cette nouvelle version est beaucoup plus aggressive, elle tranche avec la version actuelle. Le biton me fait penser à des sportives américaines. Peut-être le plus beau modèle chez Toyota de ces 5 dernières années.
Vendue à partir de 31.000€ au Japon.
Clairement curieux du prochain coup de design pour la prochaine Prius.
Vu la face avant de la jaune, il y aura une version électrique, non?
Bonjour,
Petite correction : la Toyota Crown a bien été distribuée dans le Benelux dès la fin des années 60, juste après les Corolla et en même temps que les Corona (sans virus!). Elle a remporté un beau petit succès dû à son beau 6 cylindres en ligne (issu de la 2000 GT vedette de James Bond), sa finition flatteuse et son look américanisant.
Remarquez que le BZ4X présenté à Copenhague à la presse porte des plaques belges…. L’Histoire bégaie.
Un superbe exemple de ce que j’appelle parfois « la fascination du gouffre », une forme aboulique d’inertie industrielle, dont les ressorts sont autant le conservatisme psychologique que la peur de contredire, ce qui est ennuyeux pour une marque Hi-Tech. (que j’apprécie beaucoup au demeurant)
On la compense alors par l’inexplicable espoir que l’on va sortir une solution vraiment innovante qui nous épargnera les efforts auxquels sont astreints les concurrents. (le syndrome du produit miracle)
Cette voiture est totalement indispensable pour illustrer la conséquence directe : le syndrome de « chant du cygne marketing » (couac plong) qui pousse les commerciaux à expliquer que le produit est parfait, alors que non seulement il est obsolète, qu’il est esthétiquement peu engageant et qu’il sent du bec.
Si elle se présente pas trop loin, j’irais en concession avec un pot de pop-corn !