La Ioniq, c’est le modèle qui a marqué le premier virage de Hyundai vers l’électrique, avec trois déclinaisons hybride, hybride rechargeable et électrique qui se sont vite imposées parmi les références dans leur segment respectif. Mais c’est l’heure maintenant de prendre une retraite bien méritée.

C’est officiel, la production de la Hyundai Ioniq, la première du nom, à l’usine de Ulsan, en Corée du Sud, s’interrompra définitivement en juillet, les concessionnaires européens ayant déjà stoppé les prises de commande depuis le mois dernier. Si ses chiffres de vente n’en ont pas vraiment fait un best-seller, elle a marqué les esprits à sa sortie en 2016 en étant le premier modèle au monde à être proposé en hybride, en hybride rechargeable et en électrique.

Le nom lui-même a vu le jour au Salon de Genève 2012, venant baptiser un concept de compact électrique sportive avec un prolongateur d’autonomie autorisant jusqu’à 120 km d’autonomie sans émission et 700 km au total. Il revient donc quatre ans plus tard avec la commercialisation du modèle que l’on connaît aujourd’hui dans une première version hybride, équipé d’un 1,6 développant un total de 141 ch, à l’aide d’un moteur électrique alimenté par une batterie de 1,56 kWh. On n’est pas encore tout à fait au niveau de l’efficacité d’une Toyota Prius qui vient alors de s’en sortir dans sa quatrième génération mais, pour une première, elle se montre déjà très impressionnante.

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L’année suivante, c’est l’électrique qui est présentée, avec 120 ch, une batterie de 28 kWh et une autonomie annoncée de 280 km selon le cycle NEDC. Mais elle fait preuve d’une telle efficience qu’il est possible d’en faire bien plus avec un minimum d’expérience en écoconduite. Et c’est quelques mois plus tard que la version hybride rechargeable pointe le bout de son capot, reprenant la même recette que l’hybride simple en ajoutant juste une batterie de 8,9 kWh et qui devient très vite une des meilleures propositions du segment.

En 2019, les trois auront droit à un restylage de milieu de carrière qui sera avant tout une mise à jour de l’esthétique et des équipements de bord pour les deux hybrides, tandis que l’électrique voit la capacité de sa batterie portée à 38 kWh avec à la clé une autonomie cette fois-ci WLTP de 311 km.

Sa disparition marque « la fin d’un chapitre significatif de l’histoire récente de Hyundai » comme le dit la marque, consciente que c’est elle qui l’a placée pour la première fois et avec talent sur l’échiquier mondial de la voiture électrifiée. Une telle révolution dont le nom va survivre avec une gamme entière, à commencer par le SUV Ioniq 5 qui sera bientôt rejoint par la berline Ioniq 6 puis un SUV Ioniq 7 plus grand.

Avis de l'auteur

La Hyundai Ioniq électrique dans sa version 28 kWh a été une révélation pour moi à sa sortie. Je ne m’attendais pas à grand-chose avant de l’essayer en 2017, la marque coréenne n’ayant pas encore acquis ses lettres de noblesse dans la voiture électrifiée et la capacité de la batterie annoncée était déjà faible par rapport au marché de l’époque. Une Nissan Leaf de première génération en fin de vie en offrait 30 kWh et la Volkswagen e-Golf 35,8 kWh. Pire encore, la Renault Zoé, pourtant un segment en dessous, était sur le point de passer à 41 kWh.

Mais l’outsider avait un joker dans sa manche que je n’ai pas vu venir et qui a été une révélation : une efficience extraordinaire à laquelle contribuent des palettes au volant permettant de régler la régénération sur quatre niveaux, le premier étant une roue libre absolument parfaite. Un véritable bonheur quand on considère l’écoconduite comme un sport, et que je n’ai retrouvé sur aucun autre modèle depuis avec une telle efficacité. J’ai pu ainsi tenir une consommation moyenne de 7,7 kWh/100 km sur la moitié de la batterie.

La version restylée sortie en 2019 ne me fera pas le même effet. Plus de capacité de batterie et de puissance motrice, d’accord, mais un peu embourgeoisée, une roue libre qui l’est moins et une puissance de recharge en courant continu bien inférieure.