Le Salon de Genève devait enfin faire son retour en 2023. Mais les organisateurs jettent encore l’éponge. On y attendait pourtant de nombreuses nouveautés électrifiées.

La prochaine édition du Salon automobile de Genève aura « exclusivement lieu » au Qatar. Un titre du Gorafi ? Non, les organisateurs du show suisse ont fait cette annonce par communiqué de presse. Le rendez-vous à Doha, fruit d’un partenariat signé en 2021, est prévu pour novembre 2023. Mais l’info importante, c’est que l’exposition prévue l’année prochaine sur les bords du lac Léman est tombée à l’eau. Encore !

Événement traditionnellement annuel, le Salon de Genève n’a pas eu lieu depuis 2019. Pour rappel, l’édition 2020 avait été annulée in extremis, trois jours avant son ouverture, en raison du début de l’épidémie de Covid en Europe. Si les organisateurs avaient rapidement fait une croix sur l’édition 2021, en raison d’une situation sanitaire toujours compliquée, ils ont ensuite dû jeter l’éponge pour 2022 à cause du contexte économique. 

Les marques remettaient déjà en cause leur participation à des salons avant l’apparition du Covid, jugeant l’investissement pas assez rentable. La pénurie de composants électroniques, qui plombe la production et donc les livraisons, et l’envolée des cours des matériaux, qui pèsent sur les marges, n’ont pas arrangé les choses. Le programme du Mondial de l’Automobile en octobre sera ainsi léger…

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Résultat, les organisateurs du Salon de Genève baissent déjà les bras pour 2023. Le show devait pourtant faire son retour dans un format réduit (6 jours seulement), moins onéreux pour les marques. Dans un communiqué, Maurice Turrettini, le président du salon, déclare : « Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour nous assurer que nous serions en mesure d’accueillir le Salon à Genève en février. Le format développé et le projet ont été très bien accueillis. Mais en fin de compte, les risques étaient bien trop importants ». 

Il évoque « les incertitudes qui pèsent sur l’économie et la géopolitique mondiales, de même que des risques liés à l’évolution de la pandémie ». Il confirme qu’en « ces temps incertains, de nombreuses marques ne sont pas en mesure de s’engager à participer à un salon en Europe en hiver ».

Pourtant, on imaginait ce salon comme celui du redémarrage de l’industrie, après le gros de la tempête, l’occasion de montrer un retour aux affaires, avec une belle brochette de nouveautés. On se disait que des marques se réservaient pour 2023 et avaient prévu de présenter des véhicules inédits à Genève. 

Par exemple, Fiat a récemment confirmé la présentation, début 2023, d’un modèle électrifié pour le segment B, probablement un SUV. Genève faisait figure de théâtre de lancement idéal. Pareil pour le deuxième SUV électrique de Ford, les Audi Q6 e-tron et Porsche Macan électrique. On espérait y voir la BMW i5, la Maserati GranTurismo Folgore ou encore la Volkswagen ID.7. Des stars du marché disponibles en hybride auraient pu y faire leur renouveau, comme par exemple le Honda CR-V, la Mercedes Classe E, la Skoda Superb ou la Volkswagen Passat.

Le public européen perd donc encore une occasion de découvrir en un même lieu les nouveaux modèles.