A l’heure où la question du pouvoir d’achat est au cœur des débats, le Ford Kuga E85 réalise un démarrage en fanfare. Un succès sur lequel Automobile-Propre revient avec Louis-Carl Vignon, Président de Ford en France.
Première tentative en 2005
« Ford a été pionnier de l’E85 en Europe. On a eu un premier modèle en 2001. A partir de 2005, nous avons construit une véritable offre autour de l’E85 : Focus, Mondeo, S-Max, Galaxy. A l’époque, on y croyait avant même que le carburant soit homologué » se souvient Louis-Carl Vignon.
« On a tenu notre offre de 2006 à 2009 puis on a arrêté simplement car cela n’a pas fonctionné » poursuit notre interviewé qui évoque deux raisons : le manque de stations E85 et la forte représentativité du diesel qui représentait à l’époque 80 % des ventes. « C’était trop tôt » analyse le Président de Ford France.
« Il y a aussi eu à ce moment-là le Grenelle de l’Environnement avec le marquage CO2 pour seul indicateur. Les E85, basés sur l’essence, ont été naturellement dépositionnés par rapport aux motorisations diesel » complète Fabrice Devanlay, Directeur de la Communication de Ford France.
Retour en 2018
Si Ford n’a commencé à communiquer sur sa nouvelle offre E85 qu’en début d’année, les réflexions ont débuté dès l’an dernier. « Il y a eu l’arrivée des calculs d’émissions en NEDC corrélé et – bien avant le début des Gilets Jaunes – on avait déjà cette problématique de pouvoir d’achat. A l’été 2018, on s’est dit pourquoi ne pas essayer de nouveau sur le Kuga » note le Président de Ford France pour qui le choix du SUV n’est pas un hasard. Avec le déclin du diesel, l’essence a repris l’avantage. Problème : homologué à 154 g CO2/km dans sa version essence, le Kuga est soumis à un malus important qui a lourdement pénalisé les ventes du modèle.
« La même garantie, le même entretien, on voulait faire les choses bien pour le client. L’E85 étant un carburant plus sec que l’essence, il nous a fallu faire une série de modifications, notamment au niveau du traitement des soupapes. Les ingénieurs ont développé cela en six mois » résume notre interlocuteur.
Un produit finalement très spécifique car seuls deux marchés européens sont concernés : la France, qui a initié la démarche, et la Suède qui s’est finalement raccrochée au wagon.
Un véritable engouement
Vendu 100 euros de plus par rapport à un Kuga essence équivalent, le Kuga E85 a connu un succès immédiat. Homologué à 94 g CO2/km, le modèle n’est pas soumis au malus et bénéficie d’un prix à la pompe particulièrement intéressant. A cela s’ajoute une bonne offre commerciale. En LLD sur 48 mois, le modèle est proposé à 299 € par mois sans apport.
« Si on regarde au mois de mars on a fait 78 % de notre mix de ventes de Kuga en E85 » chiffre Louis-Carl Vignon qui note une reprise des ventes de Kuga par rapport à l’an dernier. Une performance rendue possible par l’excellent réseau d’avitaillement – 1100 stations-services délivrent de l’E85 en France – et le soutien des concessionnaires.
« A fin mars, on avait pris un peu plus de 450 commandes clients et un peu plus de 2000 commandes réseau. Il y a un vrai engouement. Plus en province qu’à Paris où on vendait jusqu’ici beaucoup de Kuga diesel » précise le représentant de Ford France. Un succès d’autant plus étonnant que – hormis la conférence organisée en début d’année – le constructeur n’a pas commencé sa publicité sur le modèle. « Il y a déjà un vrai phénomène de bouche à oreille ».
Une offre appelée à s’étendre
Pour Ford, le Kuga n’est qu’un début. « Nous avons d’autres projets dans les cartons. Le temps de les développer, ils arriveront l’année prochaine » détaille Louis-Carl Vignon. Un délai que le dirigeant explique par la nécessaire adaptation des moteurs mais aussi à un calendrier d’homologation « que l’on ne maîtrise pas toujours ».
Quant à savoir si l’E85 pourrait un jour être associé à l’offre hybride du constructeur, des réflexions sont effectivement en cours. « Aux Etats-Unis, la version hybride de l’Escape existait déjà dans une version E85. Dans un monde idéal, le futur Explorer hybride rechargeable avec moteur Ecoboost serait un bon candidat à l’E85 » estime Fabrice Devanlay.
Approche globale
« Cette offre E85 est un bon moyen de compléter de manière holistique notre approche en matière de carburants alternatifs » souligne Louis-Carl Vignon.
Car outre E85, c’est aussi d’électrification dont il est question chez Ford avec une approche bien plus globale. Début avril à Amsterdam, le groupe américain a dévoilé une partie de sa stratégie, annonçant notamment l’arrivée des versions hybrides rechargeables du Kuga et de l’Explorer mais aussi d’une offre complète sur le segment des utilitaires.
Prochaine étape : la présentation d’un SUV électrique. Annonçant jusqu’à 600 km d’autonomie en cycle WLTP, celui-ci sera présenté en fin d’année avec un look directement inspiré de la mythique Mustang. « Il y a un ‘whaou effect’ lorsque l’on voit pour la première fois cette voiture » nous explique Louis-Carl Vignon qui a eu la chance d’avoir un premier aperçu du modèle. Rendez-vous d’ici quelques mois pour découvrir le modèle en détails et vous livrer nos premières impressions.
J’ai commandé un Kuga St-Line E85 début avril. Il est arrivé en concession le 11 juin. Pas livré car pas homologué. Pourtant pub à la télé. Drôle de politique commerciale chez Ford… Prévu avant la fin juillet…
Je vous laisse découvrir l’application android https://play.google.com/store/apps/details?id=com.super_ethanol toute neuve!
Aucun modèle de motorisation n’est transparent pour la planète et l’éthanol comme l’électrique ou les PAC ni échappe pas.
Ensuite, il faut voir, pays par pays, l’impact de tel ou tel motorisation sur l’environnement et l’humain.
Ce qui est certain, c’est que les émissions de particules fines et ultra-fines des diesels, des essences modernes et des systèmes de freinage seront de plus en plus inadmissibles et interdites dans les grandes métropoles des pays à forte croissance. C’est un faite certain, mais pour y parvenir, il faudrait passer par des modèles transitoires, fonction de chaque pays, mais pas sur que l’on sache le faire, surtout si la montée du nationalisme entraine, hélas, la sauvegarde de notre environnement au second plan….
Les Etats-Unis avec le pétrole de schiste le démontre tous les jours, la stabilité économique mondiale est fragile et l’environnement, le climat n’est plus au centre des discussion entre états. Tout cela ne facilite pas la transition thermique/électrique(batterie et/ou PAC+batterie).
Sic « « Il y a aussi eu à ce moment-là le Grenelle de l’Environnement avec le marquage CO2 pour seul indicateur. Les E85, basés sur l’essence, ont été naturellement dépositionnés par rapport aux motorisations diesel » »
Oups … ça serait bien de ne pas raconter n’importe quoi … les véhicules flexfuel ont un abattement de 40% du CO2.
Mon Scenic3 Bioethanol passe ainsi de 164g à 98g de CO2/km … mieux que le même véhicule en motorisation diesel …
https://aws-cf.caradisiac.com/prod/photos/8/1/7/178817/7149954/big-7149954382.jpg
Par contre pour la loi Européenne sur le CO2 (95g de CO2/km en moyenne sur toute la gamme en 2021), cet abattement n’est pas considéré … voilà pourquoi l’E85 n’intéresse pas beaucoup les constructeurs qui ont l’oeil rivé sur le CO2. L’électrique est plus intéressant car le coût CO2 de la batterie compte pour zero … même si en final, avec une grosse batterie fabriquée en Asie, le CO2 augmente par rapport à un véhicule thermique … la planète y est donc perdante mais qu’importe le CO2 batterie est compté en Asie … ni en Europe, ni dans les chiffres du constructeurs.
Les ventes de flexfuel se sont effondrés au 1° janvier 2013, date à laquelle ces véhicules ont été soumis lors de l’homologation aux tests de pollution de type 6 par -7°C … Comme à froid, la pollution à l’E85 explose, notamment le CO mesuré à l’homologation , les aldéhydes, le méthane, etc… 90% des constructeurs ont préféré jeté l’éponge et le marché s’est effondré de 7000 ventes/an à 300 ventes/an.
VW y est revenu un peu plus tard avec la Golf et ses dérivés qu’il vendait en Suède, le 1° marché E85 d’Europe.
Mais Patatra, en Allemagne et en Suède, le privilège fiscal lié à l’E85 a sauté le 1° Janvier 2016 … le litre d’E85 y est vendu aujourd’hui 1,05-1,10€ … sans grand intérêt donc … et en final aucune voiture E85 n’est commercialisée actuellement en Allemagne qui mise désormais sur le GNV … défiscalisé
Bref Ford devrait plutôt dire qu’avec le malus, ses véhicules essence sont strictement invendables au SP … et que l’E85 lui permet d’espérer en vendre quelques uns … ajouter à cela que le Kuga ne connait pas un grand succès en Europe …
Si je comprends bien, il suffit pour le constructeur de faire des modifications ultra minimes (100€) pour que le véhicule essence évite plusieurs milliers d’euros de malus écologique. Sans aucune garantie que les utilisateurs roulent en E85 ou que ça réduise la pollution ?
Si c’est homologué comme ça partout en Europe, aucun constructeur ne paiera d’amende en 2021 pour non respect des 95 grammes de CO2 ! Et on n’aura avancé sur rien du tout !
E85 beneficie pour le moment d’une faible taxation qui ne va pas durer si ca sort de la marginalité.
Ca sera compliqué pour ceux qui achetent pour continuer a rouler au prix fort ou revendre leur Kuga E85
on a une idée du coût global au kilomètre ? J’ai cru comprendre qu’un tel véhicule consommait plus…
H.S. : Franchement, à part raconter vos avis, y’a pas une fois le mot Kuga, ou Ford dans les comm. Allez sur le forum svp.
Y’a plein d’espace pour débattre.
J’en avais entendu parler sur RMC, une bonne caisse ethanol ( agro allez ). En hybride à un prix similaire serait le top. Carte grise offerte quasi partout, vehicule « moins cher » au final. Ca bouge dans le bon sens en tt cas.
En poussant le vice totalement, à peine utile de sortir une version diesel
L’E85, c’est clairement l’avenir !
(mdr, essayez de niquer mes votes pour voir ?!?)
La réalité de l’éthanol en France, c’est que c’est de la culture intensive, avec intrants azotés, un bilan écologique lamentable, et avec autant d’hectares qui ne sont plus consacrées à de la nourriture à destination des humains.
Mais, comme le lobby des productivistes de la FNSEA est derrière, on n’est pas près de s’arrêter.
Evidemment on nous met régulièrement les « futures » productions écologiques, c’est comme pour l’hydrogène(avec l’électrolyse à partir d’élec renouvelable), c’a reste de la théorie, mais surtout pas la réalité .
Reportage intéressant de France 2
Même réponse qu’à chaque fois : se déplacer pollue, ce site relaie donc les solutions les « moins pires ». Pour revenir au sujet, c’est fou qu’une seule marque soit capable de sortir un modèle après les 2 dernières années où l’E85 a grimpé en flèche en « notoriété », je dis pas que c’est simple pour les ingé, mais c’est frustrant de voir une telle inertie…
Il s’agit d’agro-carburant (Bio-carburants est un abus de langage) issus de l’agriculture intensive qui fonctionne aux engrais et détruit notre environnement.
Donc bilan global carbone meilleur que du pétrole du moyen orient mais pas une techno propre car demande pas mal d’enetgie Pour la transformation.
Depuis quand le E85 est une solution propre?