Renault s’intéresse aux carburants de synthèse, qui pourraient permettre à Dacia de proposer plus longtemps des véhicules thermiques abordables.

Le groupe Renault ne dit pas non aux carburants de synthèse. Il travaille sur ce sujet avec Aramco (la compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures) et des essais ont été réalisés avec des e-carburants issus d’usines pilotes.

Cela pourrait sembler curieux dans la mesure où Renault a déjà acté la fin du thermique dans sa gamme en 2030. Mais Gilles Le Borgne, désormais “Chief Technology Officer” du groupe (directeur de la technologie), indique auprès d’Automotive News Europe que les carburants de synthèse pourraient être utilisés par Dacia.

Luca de Meo, directeur général du groupe, avait d’ailleurs poussé pour retarder le passage au tout électrique en Europe, de 2035 à 2040, en pensant à l’avenir de Dacia. notamment à ses modèles familiaux comme le Duster, dont un passage au tout électrique en conservant des prix agressifs est un sacré challenge ! Luca de Meo voulait un sursis au moins pour l’hybride.

Les carburants de synthèse pourraient donc permettre à Dacia de continuer à vendre des modèles thermiques abordables et basculer plus progressivement vers l’électrique. Le bon point est que l’Europe a, sous la pression des Allemands, laissé la porte ouverte à ce type de carburant.

Gilles Le Borgne souhaite d’ailleurs que l’Europe change sa manière d’analyser le bilan carbone d’une voiture, en ne se contentant pas de faire une analyse “du réservoir à la roue”, mais en regardant tout le cycle de vie du véhicule, de sa conception à son recyclage.

Si une voiture thermique a un mauvais bilan carbone à l’usage, les électriques sont déjà moins reluisantes en prenant en compte la fabrication de leur batterie, encore plus si celle-ci est grosse. Il faut toutefois que les carburants de synthèse soient produits de manière responsable.

Leur production demande en effet beaucoup d’électricité. Celle-ci doit donc avoir une origine verte pour que ce soit intéressant en bilan carbone. L’autre souci, c’est d’arriver à une production de masse qui permet de rendre le prix au litre intéressant. Sinon, aucun intérêt pour le client d’une Dacia !

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