Quatrième modèle issu de la plateforme e-CMP du groupe PSA, l’Opel Corsa-e marque le grand retour de la marque à l’éclair sur le segment du tout électrique. Nous avons pu la prendre en main dans la région de Berlin.

Voiture électrique, acte 2 ! Après le faux départ de l’Ampera-e en 2017, Opel est de retour sur le segment de la voiture électrique avec une nouvelle offre 100 % électrique issue d’une technologie développée par le groupe PSA.

136 ch et 50 kWh

Sous le capot, on retrouve sans surprise la même configuration que celle des Peugeot e-208 et DS 3 Crossback e-Tense. Capable de développer jusqu’à 100 kW de puissance, soit 136 chevaux, le moteur de cette petite Corsa électrique autorise un 0 à 100 km/h franchi en 8,1 secondes. Au sein de la gamme Corsa, cette version électrique est la plus puissante, toutes motorisations confondues. A l’usage, on retrouve modes de conduite – Eco, Normal et Sport – qui limitent respectivement la puissance à 60, 80 et 100 kW.

Installée à plat sous le plancher, la batterie se compose de 18 modules et de 216 cellules. Dotée de 50 kWh de capacité énergétique, dont 46 utiles, elle promet jusqu’à 337 km d’autonomie en cycle WLTP.

Côté design, il n’y a pas grand-chose pour différencier cette version électrique de ses cousines thermiques. Tout se joue sur de micro-détails. Aux subtils marquages « e » que l’on retrouve sur le montant des portes et le coffre s’ajoutent des jantes spécifiques. Plus aérodynamiques, celles-ci permettent de consommer moins d’énergie pour plus d’autonomie.

Située à l’arrière gauche, la trappe à carburant abrite un connecteur Combo. En charge rapide, la Corsa électrique grimpe jusqu’à 100 kW pour une charge à 80 % en 30 minutes environ. A la maison, le chargeur embarqué de 7,4 kW autorise une recharge en 6 heures (sous réserve de disposer de la wallbox adaptée). En option, il est possible d’opter pour un chargeur triphasé en 11 kW pour une recharge complète en 4h30 environ.

Habitabilité préservée

Identique dans ses dimensions à ses cousines thermiques, cette Corsa électrique affiche 4,06 m en longueur, 1,96 m en largeur et 1,435 m en hauteur. Compte tenu de sa batterie de 345 kilos, cette version électrique se révèle toutefois plus lourde avec un poids total de plus de 1400 kilos.

Sa batterie étant intégrée à plat sous le plancher, la Corsa électrique offre le même niveau d’habilité que les autres modèles de la gamme. Le volume du coffre (309 litres) est ainsi préservé.

Plus consensuelle, l’ambiance à bord se veut beaucoup moins « high tech » que celle de la Peugeot e-208. Un choix assumé qui permet à PSA de positionner son offre électrique sur différentes typologies de clientèles à travers ses différentes marques. Intégrée de série, l’instrumentation dispose de fonctionnalités spécifiques à l’électrique. On retrouve ainsi un économètre, permettant de suivre les phases de régénération ou de consommation d’énergie, ainsi que l’indispensable jauge batterie. Symbolisée par 8 barres, celle-ci se contente d’indiquer une estimation de l’autonomie restante sans annoncer de pourcentage. Dommage !

Légèrement orienté vers le conducteur, l’ordinateur de bord s’étend de 7 à 10 pouces selon le niveau de finition choisi. Il intègre lui aussi un menu spécifique à l’électrique. On y retrouve les mêmes fonctionnalités que sur le reste de la gamme électrique PSA : suivi des flux d’énergies, historique des consommations et programmation de la recharge.

Autonomie limitée à 200 km sur autoroute

Au volant, les accélérations et les reprises de cette Corsa-e sont excellentes malgré le surpoids lié à la batterie. Nous avons même pu profiter d’une portion non limitée de l’autobahn allemande pour vérifier la vitesse maximale. Si l’accélération se révèle plus poussive au-delà de 130 km/h, nous sommes parvenus à faire grimper le compteur à 152 km/h, soit 2 km/h de mieux que les 150 km/h annoncés par le constructeur.

Pour les longs trajets, cette Corsa-e se révèle plutôt bien équipée. On retrouve ainsi le régulateur adaptatif couplé à un dispositif de maintien dans la voie.

Côté consommation, pas de surprise. Sans recourir au chauffage et avec une vitesse moyenne de l’ordre de 120-130 km/h sur les autoroutes allemandes, nous arrivons sur une consommation supérieure de près de 21 kWh/100 km. Après 182 kilomètres parcourus, il ne nous reste plus qu’une seule barre sur la jauge batterie. L’ordinateur de bord nous estime l’autonomie restante à 30 kilomètres. De quoi tabler sur une autonomie réelle de l’ordre de 200 km sur autoroute. C’est presque deux fois moins que les 337 km annoncés par le constructeur.

Recharge rapide Ionity : efficace mais pas donnée

Cet essai de la Corsa électrique était aussi l’occasion de tester ses capacités en charge rapide via l’une des nombreuses stations Ionity implantées en Allemagne.

Sans recourir à un badge, nous sommes directement passés par l’application de l’opérateur pour activer et payer la charge. En début de charge, la borne nous indique 14 % d’autonomie dans la batterie et nous montons rapidement à 90 kW de puissance, soit proche des 100 kW théoriques annoncés par le constructeur. Une puissance qui redescendra progressivement au fil de la charge. Au final et après 40 minutes passées à la borne, notre batterie est remontée à 87 % avec près de 34 kWh délivrés, soit une puissance moyenne de 50 kW.

Une fois la recharge terminée, Ionity nous adresse sa facture par mail. Au final, la note se révèle plutôt salée. Ne figurant pas parmi les partenaires du réseau, PSA paye le prix fort : 0,79 €/kWh, soit un peu plus de 26 euros facturés sur notre charge. Si on comprend bien la nécessité pour Ionity d’équilibrer ses finances, ce n’est clairement pas donné. Cela rend surtout cette Corsa électrique aussi chère voire plus que ses homologues thermiques dans une configuration « longs trajets ».

Heureusement, d’autres réseaux de recharge rapide existent avec des tarifs plus légers. L’utilisateur pourra également réaliser d’importantes économies à domicile où sont au final réalisées la majeure partie des recharges. Avec un coût énergétique de l’ordre de 2 €/100 km, l’électrique reste imbattable face à l’essence et au diesel.

En ville : 300 km avec le pied léger

Avec son rayon de braquage de 10,74 m et sa petite taille, la Corsa électrique se révèle particulièrement à l’aise en ville. Bridant la puissance à 60 kW, le mode Eco suffisant en environnement urbain et idéal pour optimiser l’autonomie.

Comme sur les autres modèles de la gamme PSA, il est possible d’activer un mode « B » via le sélecteur de vitesse. Renforçant l’effet du frein moteur, celui-ci permet d’optimiser l’autonomie en récupérant davantage d’énergie lors des phases de freinage et de décélération. Décliné en un seul niveau, ce frein régénératif se révèle toutefois beaucoup moins évolué que sur d’autres modèles. Trop « filant », il impose régulièrement de recourir à la pédale de frein. De quoi rendre difficile la conduite à « une pédale » proposée sur certaines offres concurrentes.

Côté consommation, les chiffres relevés sur cette Corsa électrique en usage urbain sont un peu décevants. Avec 17 kWh/100 km de moyenne, la Corsa-e se révèle bien moins frugale que d’autres modèles capables de descendre facilement sous la barre des 15 kWh/100 km. Un chiffre d’autant plus étonnant que notre essai urbain a été réalisé sans chauffage et avec les modes « B » et « Eco » activés la majeure partie du temps.

La moins chère de toutes les électriques de PSA

Vendue à partir de 30.650 € hors bonus dans version d’entrée de gamme, l’Edition, la Corsa électrique est aujourd’hui la moins chère de la nouvelle gamme électrique de PSA. Elle est presque 2000 € moins chère que la Peugeot e-208, proposée à partir de 32.300 €. Pour un prix quasi équivalent au modèle d’entrée de gamme la lionne, il sera même possible de se faire plaisir avec la version la plus haut de gamme, la Corsa-e Elegance, proposée à partir de 32.650 €. A noter : pour ceux qui souhaitent s’équiper du chargeur triphasé en 11 kW, il faudra débourser 900 € en plus.

En dehors des autres modèles de la gamme PSA, l’Opel Corsa électrique est également moins chère que la Renault ZOE, vendue à partir de 32.000 € dans sa version R110 (110 chevaux) et à partir de 34.600 € en R135 (135 chevaux).

Modèle Prix de départ hors bonus
Opel Corsa-e 30.650 €
Peugeot e-208 32.300 €
Renault ZOE R110 32.000 €
Renault ZOE R135 34.600 €
DS 3 Crossback e-tense 39.100 €

Pour conclure

Avec 200 km d’autonomie sur autoroute et environ 300 km en ville, cette Opel Corsa électrique affiche  – et ce n’est pas étonnant – des performances similaires à celles de la Peugeot 208 électrique. Plus consensuelle que le modèle du lion, la citadine à l’éclair ne fait pas d’impasse sur le confort et les performances et devrait séduire par son prix, légèrement plus léger que les autres modèles de la gamme PSA.

On a aimé
  • La plus abordable des nouvelles électriques de PSA
  • Habitabilité préservée
  • Bon niveau d’équipements


On a moins aimé
    • Consommation élevée en ville
    • Moins “high tech” que la e-208
    • Le mode “B”, trop filant

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