Après quelques élucubrations, Ford prend enfin pied sérieusement sur le marché de la voiture électrique. La Mustang Mach-E est taillée sur mesure pour rivaliser avec le Tesla Model Y. Mais contrairement à sa rivale de Palo Alto, ce SUV joue sur la fibre nostalgique pour séduire, avec un nom mythique en guise de carte de visite. Comme une certaine Fiat 500e.
Ford et l’électrique, ce n’est pas nouveau. Il y eut par le passé, comme c’est le cas chez tous les constructeurs ou presque, un certain nombre de prototypes. Puis une prise de participation dans Th!nk et le lancement d’une Focus électrique. Mais il aura fallu attendre 2020 pour voir une vraie offensive en la matière, appelée Mustang Mach-E. Comme son ancienne division Jaguar, Ford a choisi de commencer par un SUV familial qui fait table rase du passé : la plateforme, inédite, est uniquement dédiée à des voitures électriques… Même si on peut s’interroger sur son avenir, le constructeur américain ayant signé un deal avec Volkswagen pour un partage de la plateforme MEB.
Table rase du passé, disions-nous ? Pas tout à fait : car le nom Mustang fait écho à une lignée lancée en 1964. Il s’agit de faire vibrer la fibre nostalgique des amateurs de la marque. Certes, le style est bien dans son époque, mais de nombreux gimmicks de style, à commencer par la face avant, font écho au fameux coupé. D’ailleurs, ce n’est pas un ovale bleu qui orne la fausse calandre lisse, mais bel et bien un cheval au galop.
Un concurrent des Jaguar I-Pace et Tesla Model Y
Ford est capable d’un gigantisme typiquement américain, et il l’a prouvé récemment avec son nouvel Explorer hybride rechargeable. Pourtant, le constructeur a su modérer ses ardeurs avec la Mustang Mach-E, qui adopte un gabarit encore raisonnable : 4,71 m de long pour 1,88 m de large et 1,63 m de haut. Soit des dimensions extrêmement proches du Mercedes-Benz EQC. Cela signifie que cette Ford ne vise pas les SUV les plus imposants du marché : elle est comparable au Tesla Model Y plutôt qu’au Model X. Et les clients européens en seront ravis, l’engin reste maniable dans les cités du Vieux Continent. Tant mieux, pour une auto à la vocation mondiale.
Comme l’I-Pace, la Mustang Mach-E fait donc appel à une architecture dédiée aux voitures électriques. Cela signifie que la batterie est située dans le plancher, entre les deux essieux. Du coup, rien n’empiète dans l’habitacle : l’espace arrière est plus que généreux et on trouve deux coffres, un à l’avant (81 litres), l’autre à l’arrière (402 litres). Question vie à bord et aspects pratiques, cette Ford avance de sérieux arguments.
La technologie embarquée
Ce qui saute aux yeux lorsqu’on pénètre à bord de la Mustang Mach-E, c’est l’immense tablette tactile de 15,5 pouces, placée au milieu de la planche de bord. L’inspiration Tesla est manifeste, même s’il subsiste un petit affichage derrière le volant et une grosse molette de réglage du volume sonore, au milieu de l’écran. L’ensemble est facile à manipuler : six fenêtres apparaissent sous la principale, qui permettent de naviguer d’une fonction à l’autre sans perte de temps. Et deux menus déroulants (un pour les réglages du véhicule et les modes de conduite, l’autre qui offre des raccourcis vers l’ensemble des applications) permettent de s’y retrouver aisément. Il faut un léger temps d’adaptation, mais comme ce système se place à mi-chemin entre le SYNC bien connu chez Ford et le logiciel Tesla, tous deux des références en matière d’ergonomie, tout se passe bien !
Côté aides à la conduite, Ford n’a jamais été en retard. Et cette Mustang Mach-E qui se doit d’être la vitrine technologique de la marque n’a donc pas grand-chose à envier à la plupart des concurrents. Si on devait chipoter, on pourrait regretter l’absence de certains gadgets comme l’affichage tête haute ou les sièges massants et ventilés. Mais il convient de rappeler qu’il ne s’agit pas d’un modèle premium. En matière d’assistance, on est servis, avec un détecteur d’angle mort, et un pilote semi-automatique de niveau 2, plutôt pertinent, même s’il ralentit exagérément tôt à l’approche d’un camion (bien avant les deux bandes réglementaires sur autoroute)… Et continue à le faire même si on enclenche le clignotant pour déboîter ! Reste que le guidage entre les lignes est efficace. Cette aide au maintien de voie peut sembler un peu intrusive sur route tortueuse, mais qu’importe : un double clic sur un bouton du volant, immédiatement accessible, permet de le désactiver. Bref, en termes d’ergonomie, il n’y a pas grand-chose à redire.
Batterie et moteur
Ford décline sa gamme de manière assez classique. Deux tailles de batteries sont proposées : une grosse (Extended Range) de 98,7 kWh (88 kWh utiles) et une petite (Standard Range) de 75,7 kWh (68 kWh utiles). Dans les deux cas, l’ensemble fonctionne sous une tension de 400 volts, avec une puissance de charge maximale en courant continu (CCS Combo) de 150 kW pour la grosse batterie, 115 kW pour la petite, alors que le chargeur embarqué permet de récupérer 11 kW en courant alternatif.
Côté moteurs, la Mustang Mach-E se décline en deux versions, propulsion ou transmission intégrale. Cela signifie qu’elle est dotée d’un seul moteur (synchrone à aimants permanents) sur le train arrière ou de deux (un sur chaque essieu). De quoi développer une puissance de 269 ch pour les versions Standard Range, 294 ch pour la version Extended Range propulsion et 351 ch pour la Extended Range AWD. Fin 2021, une version GT plus sportive grimpera jusqu’à 487 ch.
Une charge rapide, mais pas jusqu’à la fin
Lors de notre test de charge rapide avec une version Extended Range AWD, nous avons effectivement pu constater une puissance maximale de 150 kW, tout à fait remarquable dans la catégorie. Celle-ci chute doucement, jusqu’au seuil de 80 % de charge, où l’on descend à 78 kW. Après, on constate une chute très brutale : on plafonne à 11 kW. Impossible d’appeler cela de la charge rapide, ce qui signifie que, sur longs trajets, on doit laisser de côté 20 % de la capacité de la batterie. Avec une consommation assez élevée sur autoroute de 33 kWh/100 km, cela laisse entrevoir une autonomie de 275 km sur autoroute avec un plein complet, et 220 km avec 80 %.
Sur route, l’appétit est évidemment inférieur, aux environs de 20 kWh/100 km en conduite coulée. C’est évidemment plus qu’une Tesla Model 3 (on espère également mieux du Model Y, que nous n’avons pas encore essayé), mais cela laisse espérer plus de 400 km de rayon d’action, ce qui demeure très correct.
Au volant de la Ford Mustang Mach-E
Ford a eu le temps de flairer le marché de la voiture électrique avant de finaliser sa Mustang Mach-E. Résultat : l’auto dispose de nombreux éléments paramétrables, notamment en ce qui concerne le freinage régénératif. Cela va de la roue libre la plus parfaite, idéale pour limiter la consommation (en mode Whisper), jusqu’au One Pedal Drive, dispositif qui permet de se passer totalement de la pédale de frein, avec un fort frein moteur au lever de pied, qui va jusqu’à utiliser les disques à l’arrêt. Entre les deux, les modes Active et Untamed ajoutent chacun un peu plus de régénération que le mode Whisper. Et, dans chacun de ces modes, il est en plus possible de renforcer l’effet en appuyant sur le bouton « L » au milieu du sélecteur rotatif. Bref, celui qui ne trouve pas une configuration qui le met à l’aise y met vraiment de la mauvaise volonté.
Le mode Untamed est celui qui est censé révéler le caractère sportif, typique d’une Mustang. C’est assez vrai pour la répartition de couple entre les deux moteurs, qui autorise quelques dérives (même si l’ESP veille au grain avec un peu trop de zèle), moins pour les accélérations, un peu lissées. C’est un comble : c’est finalement le mode Whisper, censé être porté sur les économies d’énergie, qui offre le coup de pied aux fesses le plus spectaculaire à l’accélération. Dans cette configuration, la conduite se rapproche réellement de celle d’une Tesla… Il y a pire référence !
Côté comportement, la Mustang Mach-E se révèle étonnamment agile pour un modèle aussi lourd (2 182 kg). Le centre de gravité bas et les porte-à-faux inexistants permettent de tourner d’un bloc. Le comportement n’a pas grand-chose à voir avec celui d’une authentique Mustang, mais qu’importe : on s’amuse tout de même ! Reste une direction au ressenti un peu artificiel et une suspension un peu figée sur les grandes ondulations du bitume.
Un positionnement intéressant
La Ford Mustang Mach-E rivalise d’emblée avec ses concurrentes les plus directes en termes de prestations et avance de plus l’argument d’un tarif contenu : à partir de 48 990 € et jusqu’à 65 500 € pour notre version d’essai la plus chère (pour l’instant).
Ce SUV électrique semble né sous une bonne étoile : celle qui symbolise l’état du Michigan sur le drapeau américain !
Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
une bonne idée sur cette voiture : un coffre à l’avant et une recharge sur l’aile conducteur à l’avant … on sait où ranger les cables. A mon avis , équivalent en praticité à une prise de recharge sur la grille avant
Sur AP, pas réputé pour « saquer » la model Y de sa marque chouchou, on peut lire en conso wltp :
model Y : 14,4 kWh / 100 km
Mustang : 16,5 kWh / 100 km
effectivement, la Mustang consomme 15% de plus … ça reste dans les clous
Mais au niveau ligne et prix, il n’y a pas photo !
Tesla a 10 ans d avance en plus ils on leurs borne de rechargement , ford utilise ionity qui est vraiment pas terrible et cher comme borne et quand ca fonctionne . Meme si la ford et jolie j irai pas chez eux rien que pour ca , et tesla ne partagera pas leurs borne a mon avis
Pour choisir en toutes connaissances de cause :
Avantage de la Mach e : elle porte le nom Mustang.
Avantages Model Y : performance, prix, autonomie, recharge, efficience, possibilité de tracter .
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=WlLC9axmJlU
65500€ et ce n’est pas la version la plus chère… Je regardais pour remplacer ma modele 3 Performance full option par la version GT mais le prix risque d’être un peu élevé. Faudra voir les conso en été quand même.
La conso de 330Wh/km est anormalement élevée et ce n’est pas la plus puissante. Ma modele 3 consomme 210Wkm pour plus de 500cv et 225Wh/km l’hiver avec pneus hiver et chauffage à 21° (et je ne suis pas un modele d’eco conduite) La modele Y consomme 5% de plus que la 3 soit 220 230Wh/km
Je suis un peu déçu quand même. Même le coffre n’est pas balèze. J’irai tester la voiture mais je pense garder mon projet de modele Y Performance avec les nouvelles cellules qui vont encore monter l’autonomie et sans FSD qui ne sert à rien en Europe.
Que le meilleur gagne! Mais en éléctrique ! Après concurrente de l’I Pace je lui souhaite! Hum je demande à voir et par rapport à l’efficience des Tesla j’ai encore un doute, mais là où elle est supérieur c’est toutes ses thermiques totalement has been!
le tableau de bord … franchement moche ( quel idée de copier les mauvaises idées de tesla , tablette énorme pas de commandes physiques…, heureusement ils ont pensé à mettre un écran dans l’axe du volant, moche mais présent).
A la vue de la consommation et du petit coffre on va le laisser au meilleur endroit ou il doit etre, derriere les vitres de la concession ford. Ford n’est pas encore au niveau des meilleurs.
Décidément, il suffit juste d’apposer un logo de cheval au galot pour voir le tarif exploser?
On parle d’une Ford quand même…..
Très bien niveau tarif.
Seul hic, hélas, surconsommation, mais Ford va certainement corriger le tir, ils ne peuvent que s’améliorer.
Avez-vous testé la sono ? J’aimerais bien avoir votre ressenti sur l’installation B&O
ça serait pas plutôt un concurrent du VW ID.4?
« Impossible d’appeler cela de la charge rapide, ce qui signifie que, sur longs trajets, on doit laisser de côté 20 % de la capacité de la batterie »
Sur un chargeur rapide pendant un grand trajet, on ne charge normalement jamais au delà de 80%, voir 70. Donc je ne suis pas vraiment d’accord avec votre conclusion. Typiquement, sur grand trajet, on vise la tranche d’utilisation 10-70%. En dessous, la marge avec la panne sèche commence à être faible, au delà la puissance de charge baisse trop. Il est préférable de faire, par exemple 4 recharges 10-70 que 3 recharges 10-90 sur un grand trajet, on gagne beaucoup de temps, avec n’importe quel VE
Plus belle que le modele Y.
Dommage, la consommation , donc son autonomie, est très décevante malgré une très grosse batterie !
le véhicule est relativement homogène mais cet écran : quelle horreur d’intégration ! Enfin, on peut même pas dire qu’il y a intégration…
Tarif correct
Autonomie correcte
Recharge pas mal
Équipement pas mal ( sûrement)
Bref c’est du Ford
Proposition intéressante
A voir en vrai ce que cela donne niveau physique
Voiture mondiale et réseau mondial
Elle devrait se vendre
Par contre un modèle basé sur la focus 4,30/4,40 serait souhaitable
Ce sera sûrement basé sur plateforme vw
Conso énorme, autonomie très moyenne, alors que très grosse batterie…Bref loupé sur l’efficience. Pour le reste…
Il séduira pour son design, sa ligne. Ceux qui ne veulent pas Tesla ou VW ou
Mais il se fera manger par le Model Y, pas l’inverse
402L de coffre ? C’est tout ?(certes plus 81L à l’avant mais quand même). Encore un gros machin énergivore et qui ne rend pas service au quotidien. Elle peut tracter au moins?
Bon après esthétiquement, c’est une réussite.
Comme quoi, on peut être électrique, mais pas être une « automobile-propre » ^^
33kWh/100km sur autoroute ! Pouah, et dire je grimace quand ma Ioniq atteint les 18kWh/100km sur voie rapide… Il y a un truc que je ne comprends décidément pas avec les VE actuels; ils sont forcés d’utiliser un tout petit réservoir (les batteries ont des densités encore assez faibles) et au lieu de nous proposer des voiture profilées et efficientes, ils ne nous proposent que des éléphants rageurs et ostentatoires. Allez comprendre…
33kwh/100 kms….vous dites assez élevés…. je dirais gargantuesque !!!!!!!! c’est 60% de plus que Tesla Model 3.
Inacceptable.
tarif contenu… je ne trouve pas, je lui préfère largement une model 3 !
Le vehicule semble trés bien, on le carracterise peut être en SUV, mais je placerait plutot en S_V, car ca n’a rien de resemblent a tout terrain des ville. Je trouve la ligne plutot belle même si elle s’éloigne des Mustangs précedentes, elle plaira sûrement a d’avantage.
C’est bien d’avoir precisé la technologie du moteur, c’est une information qui manque trés souvant.
belle auto. a amélioré. s’appeler mustang ne suffit pas :)
dommage que la consommation et autonomie nettement a revoir ! tarif supérieur a tesla vu les prestations. l’écran central de tesla qui devient un standard, mème sur les thermiques ( classe s … )
en tout cas, ça existe et sa roule.
Très bon résumé de ce que doit être une « Ford of America » quand elle affiche des prétentions de marchés de masse. Cela semble très Fordien dans l’approche, des véhicules rarement porteurs d’extase (à de notoires exceptions près) mais qui font le boulot pour un prix abordable sans grandes prétentions de luxe ou de haute finition. Il faudra aussi analyser les performances du réseau, un point fort si l’on compare avec d’autres propositions.
Piste pour une enquête renouvelable pou « Automobile Propre » : comment les concessions se préparent au virage électrique.
Merci d’avance