La nouvelle Chevrolet Volt 2016

Sur le papier, elles sont complémentaires. Dans les faits, les technologies électriques et hybrides rechargeables ont parfois tendance à entrer en concurrence, surtout lorsque la fiscalité et les aides gouvernementales s’en mêlent…

I. Le cas français

Orientées à la faveur du tout électrique, les aides gouvernementales françaises n’en restent pas moins généreuses vis-à-vis des véhicules hybrides rechargeables.

Toutes aides déduites, la différence de prix à l’achat tourne pour le moment à l’avantage du tout électrique du fait d’un prix catalogue généralement inférieur à celui d’un modèle hybride rechargeable de gamme comparable.

Depuis 2010, les volumes de vente sont nettement à l’avantage des modèles tout électrique.
Les projets d’implantation de bornes de recharge (Bolloré, EDF, syndicat départementaux d’électricité, région, etc…) devraient contribuer à renforcer encore l’attractivité des véhicules électriques. Des véhicules dont la pertinence n’est plus à démontrer pour répondre aux besoins en mobilité de millions d’automobilistes qui ne parcourent jamais plus de 100 kilomètres par jour au volant de leur voiture.

II. Le cas Néerlandais

Contrairement à la France, ces deux dernières années, ce sont surtout les acheteurs de véhicules hybrides rechargeables qui ont bénéficié à plein des avantages fiscaux accordés à ce type de motorisation. Vendu à plus de 10 000 exemplaires, le Mitsubishi Outlander PHEV est à l’hybride rechargeable ce que la ZOE est à l’électrique en France. L’an dernier, l’évolution des avantages fiscaux accordés aux véhicules rechargeables a néanmoins conduit à rééquilibrer la répartition des ventes au bénéfice des modèles tout électrique.

Difficile à ce stade de dire comment va évaluer le marché. Evolution de l’offre aidant, les véhicules hybrides rechargeables devraient continuer à représenter une part importante des ventes. Au détriment du 100 % électrique ?

III. Le cas Allemand

Premier marché automobile européen, l’Allemagne n’a pas fait preuve jusqu’à présent de beaucoup de volonté pour accélérer le taux de pénétration des technologies électriques et hybrides rechargeables. L’électrique à batterie étant considéré jusqu’à présent comme inapproprié aux usages autoroutiers, les constructeurs allemands misent donc surtout sur l’hybride rechargeable pour convaincre les automobilistes de mettre un pied dans l’électrique.

L’autre variable qui pourrait faire bouger les lignes à court/moyen terme, c’est la transition énergétique. Avec un coût devenu très compétitif et des installations qui continuent d’augmenter en nombre, l’énergie solaire photovoltaïque arrive en tête des bonnes raisons pour passer de l’auto à énergie fossile à l’auto à énergie locale et renouvelable. Une réalité renforcée par la synergie très forte – qui reste à développer – entre VE à batterie d’un coté et solaire photovoltaïque de l’autre. Dans tous les cas, il fait peu de doute qu’au pays des grosses berlines haut de hamme, l’hybride rechargeable devrait très facilement s’imposer face au tout électrique.

IV. Que le meilleur gagne

Maintes fois reportée, la transition énergétique du parc automobile mondial est désormais enclenchée. Une transition qui s’annonce longue, semée d’embuches, et qui sera nécessairement plurielle. A court terme cependant, la technologie hybride rechargeable – aussi imparfaite soit-elle dans bien des situations – devrait assez facilement s’imposer face à l’électrique pur.

Toujours pour les mêmes raisons : une polyvalence identique à celle d’un véhicule thermique qui ne contraint pas les automobilistes à adopter de nouveaux comportements.

L’époque du tout voiture à beau être définitivement derrière nous, pour beaucoup d’automobilistes, la voiture reste un mode de transport à tout faire : emmener les enfants à l’école, faire les courses, aller au travail, partir en week-end en famille, partir en vacances à l’autre bout de la France…

A ce petit jeu, l’hybride rechargeable devrait recueillir la majorité des suffrages sans être pour autant une solution miracle pour répondre aux enjeux de notre époque.

Une question demeure : les constructeurs arriveront-ils à démocratiser rapidement l’accès à cette technologie dans des échéances raisonnables ?

En France notamment où les véhicules du segment B totalisent à eux-seuls plus de 40 % du marché du neuf, la question se pose avec force. Rendez-vous d’ici quelques années pour dresser les premiers bilans. En attendant, les pronostics restent ouverts…