
Présentation des ateliers Venturi par Thierry Apparu, responsable communication.
À l’occasion du e-Prix de Monaco, j’ai eu le privilège de visiter les locaux monégasques de Venturi, une entreprise singulière dédiée aux véhicules électriques. Une occasion unique pour mieux comprendre comment travaille ce petit constructeur.
Un pionnier de l’électrique
La société Venturi est née en 1984, portée par des anciens salariés d’Heuliez et spécialisée dans la conception de voitures de sport. Toutefois, lors de son rachat par Gildo Pallanca Pastor en 2000, Venturi a pris un virage stratégique et s’est tournée exclusivement vers les véhicules électriques.
En 2004, le constructeur a présenté la Fetish lors du salon de Detroit. Il s’agissait de la première voiture de sport à motorisation 100% électrique, bien avant la Tesla Roadster (2006). Cette voiture a été produite à Monaco à 25 exemplaires maximum.
Au fil des années, Venturi a présenté d’autres concepts comme Volage ou America, se positionnant en tant que pionnier du véhicule électrique.

La Venturi Volage, avec 4 moteurs-roues Michelin.
Le constructeur monégasque cultive son image de précurseur et s’est également engagé récemment en Formule E, la première course de monoplaces 100% électriques. Venturi a aussi réalisé plusieurs records de vitesse en voitures électriques et s’apprête à faire une nouvelle tentative en août 2015. L’objectif est d’atteindre les 600 km/h !

L’équipe Venturi autour de la VBB 3 pour un record de vitesse.
Pour se développer, l’entreprise se base sur son savoir-faire en matière de motorisation électrique. En 2007, elle a remporté un contrat pour réaliser les 1 000 premiers Citroën Berlingo et a ouvert une usine d’assemblage dans la Sarthe. Elle a équipé des bases roulantes de Berlingo avec sa motorisation électrique. Ces véhicules sont notamment utilisés par La Poste.

L’un des Berlingo électriques motorisé par Venturi.
La commande n’ayant pas été renouvelée (PSA travaille désormais avec Mitsubishi sur la motorisation électrique), l’usine de production de Venturi dans la Sarthe est désormais fermée.
Le Venturi d’aujourd’hui
En visitant Venturi à Monaco, j’ai été très surpris d’apprendre que l’entreprise ne compte que 35 personnes. Ce personnel est affecté à la production en très petite série des véhicules (moins de 20 par an) mais également aux défis technologiques que relève l’entreprise (Formule E, Antartica, records de vitesse).
La moitié de l’entreprise est affectée à la R&D, l’autre partie à la production. Pour l’instant, aucun recrutement n’est prévu pour développer les équipes.

Une Venturi America en cours de montage dans les ateliers Venturi à Monaco.
J’ai pu visiter brièvement les ateliers de l’entreprise, avec quelques belles surprises. La première fût cette Venturi America en cours de montage. À quelques mètres, se trouvait une wallbox, venant rappeler que cette superbe voiture de sport est bel et bien électrique.

Une wallbox dans les ateliers Venturi.
La visite de la partie dédiée aux batteries est l’occasion d’apprendre que Venturi assemble ses batteries sur la base de cellules achetées en Asie chez différents fournisseurs en fonction des caractéristiques du véhicule. Impossible d’avoir les noms des fournisseurs, c’est un secret bien gardé.

L’espace dédié aux batteries dans les ateliers de Venturi.
La visite de la partie dédiée à la R&D est également sensible et il nous a été demandé de ne pas prendre de photos des éléments techniques.

Une partie de l’équipe R&D de Venturi.
La dernière partie de l’atelier regorge de trésors puisque nous y retrouvons la première base développée pour l’Antartica, un véhicule destiné à évoluer dans les conditions extrêmes du Pôle Sud. Un peu plus loin, nous retrouvons quelques ingénieurs qui travaillent à la mise au point de deux Venturi América.

La base de l’Antartica développé par Venturi

Mise au point d’une Venturi America.
Au fond de l’atelier, un détail attire mon attention : la présence d’une moto électrique, la Brammo Empulse. Elle vient rappeler que le propriétaire de Venturi a également racheté Voxan, une marque de moto désormais orientée vers l’électrique.

Le projet Voxan Wattman.
Le programme Wattman a pris du retard pour différentes raisons mais il fait toujours partie des objectifs de Voxan et Venturi. Je dois dire qu’il me tarde de pouvoir essayer cette moto électrique qui me fait rêver depuis sa présentation !
Une marque exclusive

Le concept Venturi Antartica, destiné à évoluer dans des températures de froid extrême.
Nous retournons au showroom qui met en avant les réalisations de Venturi. Il donne une étrange impression, celle d’une marque qui a développé des produits en avance sur leur temps mais que l’on aimerait voir animée d’une ambition plus grande en matière de commercialisation. Je ne peux m’empêcher de penser à la saga de Tesla Motors.
Néanmoins, la commercialisation au grand public n’est pas l’objectif de Venturi qui se positionne davantage comme une marque tournée vers les véhicules électriques exclusifs et extrêmes.
Dans tous les cas, Venturi est un bel exemple d’entreprise qui change la façon dont sont perçus les véhicules électriques, en explorant les nouveaux champs d’application de la motorisation électrique. L’Antartica en est certainement le plus bel exemple !
Merci Yoann, très intéressant. C’est une marque qui m’a toujours fasciné.
La famille Pastor détient la moitié de Monaco, ça doit largement suffir à subvenir aux « besoins » du fiston…
Pardon, « La société Venturi est née en 1984, portée par des anciens salariés d’Heuliez et spécialisée dans la conception de voitures de sport » La société Heuliez n’a jamais était un spécialiste dans la conception des voitures de sport. Des carrossiers de véhicules industriels, oui et la capote en dur repliable, précurseur sur le sujet.
ce que j’ai remarqué c’est la propreté des locaux. vive l’électrique !
Bonsoir Yoann,
super, merci bcp, c’est très intéressant en effet, ça fait rêver quoique, mais à part ça ça intéresse qui, qui peut se payer de tels trucs… très franchement… ce sont des caprices de milliardaires « branchés »… et Monaco c’est aussi et surtout ça, bref… soit l’arbre qui cache la forêt et l’hypocrisie avec la France bat son plein…
http://www.lepoint.fr/economie/tour-odeon-monaco-l-appartement-le-plus-cher-du-monde-25-05-2015-1931032_28.php#xtor=CS3-192
et c’est tellement à contre courant de notre histoire co2mmune, de la tempérance dont on a tant besoin ! le monde du sport business apatride… de l’argent qui coule à flots et permet tous les excès…
Je ne sais pas sinon si la transparence aura les mêmes vertus là-bas qu’en Suisse par exemple… souhaitons aussi que oui.
http://www.boursorama.com/actualites/evasion-fiscale-la-suisse-engagee-dans-un-grand-menage-fc04e0fff40adcad4b863a91901025bf
tout ceci n’enlevant en rien au talent et à l’énergie de Mr Pastor dans la mobilité électrique et à celui de ses équipes… mais l’argent investi dans tout ça doit bien venir de quelque part aussi… à suivre.
Intéressant. Mais de quoi « vie » cette entreprise ? Si elle ne commercialise pas son savoir faire en nombre, comment ils arrivent à l’équilibre et plus encore à développer des concepts ou battre des records ? Il y a un grand groupe qui renfloue les comptes derrière ?
35 salariés, ça revient vite cher … surtout à ce niveau de compétence et sur autant d’années ! Si quelqu’un a plus d’infos, je suis preneur.
Dommage qu’elle soit d’une laideur sans nom.