Maxime Fontanier confronte aujourd’hui le nouveau BMW iX1 xDrive30 à un autre SUV électrique haut de gamme. Présent sur le marché depuis l’été 2021, il s’agit de l’Audi Q4 50 e-tron quattro, lui aussi doté de la transmission intégrale. Lequel de ces luxueux modèles emportera votre préférence ?

Les modèles essayés

Aux dimensions, le gagnant est l’Audi Q4 50 e-tron quattro, avec une longueur de 4,59 m (+9 cm) pour 1,87 m de large (+2 cm), et une hauteur de 1,63 m (+1 cm). Mais les 2 engins jouent bien dans la même cour. La motricité intégrale est assurée par 2 moteurs, chacun chargé d’un des trains de roues.

Le constructeur à l’hélice a privilégié pour son iX1 xDrive30 la technologie synchrone à rotor bobiné qui développe ici une puissance jusqu’à 230 kW (313 ch) pour un couple maximal de 494 Nm. Audi a préféré des blocs synchrones à aimant permanent, pour des chiffres légèrement en retrait : 220 kW (299 ch) et 472 Nm.

La différence la plus marquante vient cependant de la batterie lithium-ion pour laquelle Audi a poussé le curseur un peu plus loin : 76,16 kWh de capacité énergétique exploitable sur 82 kWh au total, contre 64,7/66,5 kWh.

En finition S Line entre nos mains, l’Audi Q4 50 s’est présenté à nous dans sa robe la plus chère – en violet Aurore à 1 200 euros -, chaussé de jantes Aero 21 pouces (1 950 euros), et coiffé d’un toit ouvrant panoramique (1 530 euros). Dans sa finition xLine, le BMW iX1 xDrive30 s’est contenté d’un blanc minéral métallisé (890 euros), de jantes 19 pouces (950 euros). Son toit ouvrant panoramique est, lui aussi, moins cher : 1 260 euros.

À l’arrière : Avantage Audi

Les 2 SUV compacts cachent leur coffre derrière un hayon à ouverture électrique. C’est chez Audi qu’il est le plus spacieux : 520 contre 490 l, sauf, à quelques litres près, en poussant le dossier de la banquette en 3 parties (1 490 vs 1 495 l). Le constructeur aux anneaux a fait dans l’originalité en proposant un double-fond au-dessus de l’habituelle trappe qui permet de loger les câbles de recharge et quelques équipements de secours. Chez BMW, sous le plancher, un seul niveau, mais généreux. Aucun des 2 ne propose un frunk à l’avant.

Les passagers à l’arrière seront mieux installés dans l’Audi Q4 50, même à 3, grâce à un empattement supérieur (2,76 contre 2,69 m) qui apporte plus de distance aux genoux avec les dossiers des sièges avant, un espace aux coudes plus important, et l’absence de tunnel central de service.

Dans le BMW iX1 xDrive30, l’assise est un peu basse, obligeant à pas mal relever les genoux par rapport au fessier. Cependant, ce modèle permet de jouer individuellement sur l’inclinaison des dossiers. La place centrale sera cependant ici à réserver à un usage occasionnel, en particulier à cause de l’accoudoir qui durcit la sellerie.

Le point de vue du conducteur

À l’avant, le SUV aux anneaux se distingue par un design « moderne, futuriste, très agréable et qui vieillit bien ». Matériaux rembourrés et placage façon aluminium sur la planche de bord sont de bonne qualité. Si l’on est très bien installé sur le vrai cuir, c’est en grande partie dû à « presque 3 000 euros d’options sur les sièges » à réglages électriques. Le système multimédia s’affiche en un écran tactile de 10,25 pouces avec une cartographie plutôt bien faite. Le conducteur devrait apprécier cet habitacle fonctionnel.

L’univers du BMW iX1 xDrive30 est différent, servi par une présentation impeccable. Un similicuir avec surpiqûres tapisse le haut du tableau de bord et des contreportes. Sans réglages électriques, les sièges savent se montrer bien accueillants. Le modèle entre nos mains bénéficie du pack innovation à 3 350 euros qui apporte, entre autres, l’affichage tête haute, le chargeur à induction, l’accès confort avec démarrage mains libres, le volant et les sièges avant chauffants.

L’habitacle propose un peu moins de rangements que dans le Q4 50 e-tron quattro. Lui aussi compatible Apple CarPlay et Android Auto en Bluetooth, l’écran tactile 10,7 pouces apparaît fluide, avec un bon graphisme. L’ergonomie est moins bonne, obligeant par exemple à recourir à cette dalle pour gérer la ventilation.

Premiers tours de roues

Au volant du BMW iX1, les manœuvres en ville seront facilitées grâce à une bonne visibilité par le vitrage, de larges rétroviseurs, une vue à 360 degrés, et les caméras avant et latérales. Mais pas vraiment par le diamètre de braquage à 11,9 m, contre 11,5 m sur le modèle concurrent (10,2 m sur la déclinaison à deux roues motrices).

Bien calibrée et avec rappel naturel, la direction est cependant agréable. À faible allure, la voiture dotée d’une suspension classique, mais adaptative est assez confortable. Le mode de conduite influence aussi l’ambiance sonore de ce SUV électrique. Il est possible d’intensifier le freinage régénératif en choisissant le mode B (Brake) qui permet d’immobiliser le véhicule sans appuyer sur la pédale des freins. Ce qui n’est pas le cas sur l’Audi Q4 qui impose un rampage à moins de 5 km/h sur le plat.

Avec des montants de pare-brise plus inclinés, la vue de trois quarts avant est meilleure sur ce SUV électrique. Vers, l’arrière, la visibilité est bien servie par des rétroviseurs plus longs. Avec le châssis Sport et les jantes 21 pouces, l’engin se montre plus ferme déjà à faible allure. Pour davantage de confort, il est possible d’opter pour des suspensions pilotées (1 610 euros).

Avantage BMW sur routes sinueuses dégradées

Allégé de 125 kilos par rapport à l’Audi Q4 50 e-tron quattro, le BMW iX1 xDrive30 se montre plus agile sur les départementales sinueuses. L’amortissement continue à se montrer très efficace dans ce cadre : « La direction est un peu plus directe, et même la pédale des freins est plaisante. On a du mordant. Pourtant, sur le papier, avec un seul piston par étrier, ça paraît un peu léger. Pas dans la réalité ».

Plus douce, la direction reste précise sur le SUV aux anneaux : « Les commandes sont très agréables dans cette voiture. En comportement, elle est un peu moins incisive du train avant. Avec le châssis Sport, la voiture ne prend pas de roulis dans les virages. Elle paraissait un peu trop ferme en ville, mais quand on prend de l’allure, c’est bien ». Un bémol toutefois pour le freinage : « La pédale est un peu mollassonne. Ça freine, mais c’est moins mordant que sur le BMW ».

À noter qu’avec un billet d’un peu plus de 1 100 euros, il est possible de tracter jusqu’à 1 200 kg avec les 2 SUV électriques compacts.

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Autoroutes

Un peu plus lent à boucler l’exercice du 0 à 100 km/h avec 6,2 contre 5,6 secondes, l’Audi Q4 50 e-tron quattro s’insère tout aussi bien sur l’autoroute. Les 2 modèles partagent une même vitesse de pointe de 180 km/h. Avec tout de même une bonne insonorisation, meilleure que sur son concurrent, les bruits d’air et de roulement se révèlent particulièrement à partir de 130 km/h sur le SUV aux anneaux.

L’engin est un peu plus gourmand que son concurrent à l’hélice : 18,2 contre 17 kWh/100 km en usage mixte. Sur autoroute, le bon rythme sera de s’arrêter pour une recharge tous les 300 km environ, contre 250-280 avec le SUV électrique compact de BMW.

En passant au volant de ce dernier, et après avoir un peu galéré pour régler le régulateur de vitesse adaptatif, Maxime Fontanier lâche : « En termes d’ergonomie, je préfère l’Audi. Certes, la petite molette en bas, ça fait vieillot, mais au moins, on sait comment ça marche et on n’a pas besoin de chercher ».

Toutefois, l’aide au maintien de ligne se montre meilleur sur le BMW : « On est sur des rails, ça, c’est plaisant ! ». Comptez tout de même de l’ordre de 2 000 euros d’options pour disposer de toutes les aides à la conduite proposées par le constructeur de Munich.

Tarifs

Dans une station de recharge rapide en courant continu, les Audi Q4 50 e-tron quattro et BMW iX1 xDrive30 acceptent une puissance similaire jusqu’à respectivement 135 et 130 kW. De quoi retrouver un niveau de 80 % dans la batterie en environ 30 minutes. De série, ils embarquent tous les 2 un chargeur 11 kW AC. Toutefois, BMW propose en option le 22 kW contre 950 euros. Audi n’offre pas cette possibilité, mais facture la pompe à chaleur 1 160 euros : « Ce qui est quand même un peu mesquin ! ».

Au 13 avril 2023, selon le site Internet du constructeur, la grille tarifaire du Q4 50 e-tron quattro démarre à 70 700 euros : « Le modèle essayé est à 82 725 euros avec les options ».

Maxime Fontanier note une différence importante avec le BMW iX1 xDrive30, accessible à partir de 57 150 euros, et facturable 71 465 euros dans la configuration à notre disposition. « On va avoir 11 260 euros d’écart entre les deux modèles essayés en faveur du BMW iX1, pourtant très proches en termes de prestations. Même si l’Audi offre un peu plus d’autonomie, ça ne suffit pas à justifier son surcoût ».

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